La présidente du Front national s'envole vers l'Océan indien pour une tournée d'une semaine entre La Réunion et Mayotte. Ma...
La présidente du Front national s'envole vers l'Océan indien pour une tournée d'une semaine entre La Réunion et Mayotte.
Marine Le Pen effectue à partir de samedi un voyage d'une semaine dans l'Océan indien où elle a prévu de rencontrer les élus de ses fédérations et des acteurs économiques locaux. Le Front national, qui avait récolté 10,31 % des suffrages lors du premier tour de la présidentielle en 2012, se félicite d'être donné à près de 25% pour 2017 par certains sondages.
Au-delà des rencontres de terrain, la présidente du FN y va pour exposer l'un des ses projets de la présidentielle: la création d'un ministère de la mer et de l'Outre-mer. «Il faut arrêter de considérer l'Outre-mer comme une danseuse ou un boulet, mais l'intégrer dans une vraie et grande politique économique et stratégique» dit-on dans son entourage, quelques heures avant son départ, en critiquant le «désintérêt total» manifesté «depuis dix ans par Nicolas Sarkozy et François Hollande». Les frontistes n'oublient pas cependant l'investissement que fut celui de Jacques Chirac dans ce domaine. Marine Le Pen va défendre la valorisation du «deuxième domaine maritime du monde» qu'elle juge «en jachère» aujourd'hui.
«C'est une honte»
Après La Réunion, la candidate à la présidentielle doit se rendre également à Mayotte pour défendre «l'État régalien» et dénoncer la politique menée en matière d'immigration. «Ce qui se passe là-bas est une honte pour notre pays! Pourquoi faisons-nous subir cela aux Mahorais?» s'interroge Marine Le Pen, en dénonçant une «situation inenvisageable nulle part ailleurs en France, avec 50% d'étrangers dont 75% de clandestins». Selon elle, l'existence d'un village «entier d'enfants perdus et abandonnés», mériterait «l'intervention des institutions internationales». Insécurité, effondrement économique... La présidente frontiste, qui veut se présenter à la présidentielle en tant que candidate des «oubliés» des territoires français, voit en Mayotte le «symbole» d ‘un «abandon total» d'un département par l'Etat.
Sur cette terre de confession musulmane (95%), Marine Le Pen compte aussi développer son discours sur l'islam qu'elle croit compatible avec la République. À condition de «mener le combat» contre «l'islam politique» qui «ne l'est pas», juge-t-elle. Elle souhaite attirer l'attention sur les investissement «massifs» de l'Arabie Saoudite dans les infrastructures des autres îles des Comores. «Aujourd'hui, il n'y a pas de fondamentalisme islamique mais il commence à apparaître», conclut l'eurodéputée frontiste, promettant de dire dans l'Océan indien ce qu'elle dit en France métropolitaine.
Par Emmanuel Galier - lefigaro.fr
Crédits photo : PHILIPPE LOPEZ/AFP