Depuis deux semaines, un bras de fer s'est installé entre le commissariat aux Finances de Ngazidja et le patron des établissements AGK...
Depuis deux semaines, un bras de fer s'est installé entre le commissariat aux Finances de Ngazidja et le patron des établissements AGK. Motif: la taxe intérieure sur la consommation du tabac et de l'alcool.
Malgré une procédure bâclée par les services fiscaux de l’île, il s’agit d’un dossier sérieux qui aurait permis aux autorités de l’Union et de l’île de montrer leur entente et leur vision commune pour l’intérêt de l’île de Ngazidja à laquelle échoit la tournante de 2016 à 2021. Une tournante qui, comme en 2002, est confiée au colonel Azali Assoumani dans les conditions que tout le monde connait.
Sans ignorer les intérêts d’Anjouan et de Mohéli, ce deuxième tour aurait du être une occasion pour « l’ancien et nouveau chef de l’Etat », pour reprendre le SG du ministère des Finances, de tirer les leçons du passé récent et de servir l’île qui l’a honoré pour la seconde fois.
Et pourtant c’est le contraire qui se produit. Certes la stratégie d’étouffement et de mépris n’est pas officiellement adoptée, mais dans la pratique, elle est là. Les entités insulaires, notamment de Ngazidja la subissent.
Image d'illustration. |
L’affaire AGK illustre parfaitement cette situation, je préfère passer outre des autres situations et laisser le soin aux journalistes de faire leurs propres enquêtes.
Seulement, je me demande comment des hauts fonctionnaires de l’administration fiscales de l’Union peuvent se transformer en conseillers d’Amine Kalfane dans ce dossier pour l’aider à échapper au paiement de la taxe. Pourquoi le ministère des Finances qui connait mieux que quiconque la situation financière très compliquée des îles n’a jamais voulu se pencher sur ce dossier pour permettre à l’île d’obtenir un minimum de fonds pour son fonctionnement.
Sous le régime antérieur, L’Union ne cessait d’accompagner les îles, même si les mécanismes des quotes-parts n’étaient pas respectés.
Ngazidja recevait, par exemple un appui de fonctionnement de plus de 14 millions de francs par mois. Le vice-président Mohamed Ali Soilihi, sur recommandation du président Ikililou Dhoinine appliquait cette méthode jusqu’au dernier mois du mandat. Les voyages officiels des gouverneurs étaient également pris en charge par l’Union.
Voilà ce qui avait permis aux gouverneurs des îles, notamment Mouigni Baraka et Anissi Chamsidine de prendre des initiatives qui engageaient des plusieurs centaines de millions de francs.
Aujourd’hui, malgré les apparences et les discours rassurants du chef de l’Etat, les gouvernorats sont livrés à eux-mêmes. Et quand ils tentent de se bouger pour trouver des moyens financiers, on leur dresse des obstacles faramineux.
Voilà pourquoi, je pense qu’au-delà de la taxe sur la consommation d’alcool et du tabac d’AGK, l’Union et les îles autonomes doivent entrer dans un dialogue franc pour établir les conditions d’un pays qui veut s'engager dans le changement au lieu persister dans des querelles insensées pour la satisfaction d’affinités personnelles ou claniques. Par Ali Mmadi