Si les récentes tentatives de Soefo visant à faire les yeux doux au nouveau pouvoir s’avèrent infructueuses, pour le moment, la position de...
Si les récentes tentatives de Soefo visant à faire les yeux doux au nouveau pouvoir s’avèrent infructueuses, pour le moment, la position de Msaidié secrétaire général du Radhi, est au beau fixe. Il rassure que l’acte d’allégeance qu’a fait Abdou Soefo au président Azali n’engage pas le parti.
Le virage à 180° qu’est en train d’emprunter l’ancien secrétaire général de la CRC et actuel membre de la direction politique de Radhi, créé une ambiance déconcertante d’autant plus que son parti « n’est jamais sollicité » par l’actuel régime. Si les initiatives de Soefo sont en ordre dispersé, la position de Msaidié est, elle, au beau fixe. Le secrétaire général, visiblement consterné, rassure que ce qu’a déclaré Soefo n’engage que lui.
« Azali n'a jamais demandé au parti Radhi de se rallier à son pouvoir et par conséquent les propos de Soefo n'engagent que lui », tranche celui qui tente de sauver les meubles de cette jeunes formation politique née de la scission de la Convention pour le renouveau des Comores (Crc) de l’actuel Chef de l’Etat. Quant au congrès à venir, Houmed Msaidié assure également, et sans ambages, qu’il (le congrès) « ne se tiendra pas dans la confusion mais dans la clarté ».
Autrement dit, comme il met lui-même les points sur les « i », il ne sera pas question de se prononcer sur un ralliement ou pas, mais le parti se prononcera « probablement » sur les statuts, les enjeux des prochaines échéances électorales et le renouvellement de sa direction politique.
C’était dans une interview publiée par nos confères d’Al-fajr ce jeudi 6 octobre qu’Abdou Soefo a dévoilé ses mille et une facettes. Il s’invite, non sans scrupule, à l’assiette au beurre : « On considère qu’Abdou Soefo et Azali ont des affinités au-delà de leur position politique. C’est un fait et c’est vrai. Et sur cette base-là, je ne peux pas me trouver dans un positionnement de politique politicienne, dès lors qu’il s’agit de l’actuel président Azali parce que nous avons quand même un passé de quatorze années de combat », a-t-il avancé.
A la question de nos confrères de savoir si la retrouvaille des anciens compagnons d’Azali est vraiment possible, Abdou Soefo qui en fait partie s’est empressé à répondre : « Absolument, absolument. Pour moi, c’est tout à fait possible ». Il rajoutera qu’il y ait des bonnes volontés et des compétences dans bon nombre de formations politiques et de la société civile de ce pays.
« Moi, j’estime en ce qui me concerne, que si pour l’intérêt du pays, si ces compétences sont sollicitées, moi je dis qu’il ne devrait pas avoir d’autres réponses que de servir », continue à trotter sur le pouvoir l’ancien ministre des affaires étrangères sous Azali (2000-2005) qui, cherchant à simuler une certaine solidarité malgré sa position solitaire, aura déclaré dans la même interview que le congrès que tiendra son parti (Radhi) dans les semaines qui viennent demandera au son parti de pouvoir décrypter et décliner un certain nombre de points, notamment, poursuit-il, leur appréciation de la situation politique actuelle, et celle du nouveau pouvoir, surtout à un moment où il y a d’autres forces qui travaillent aussi au rassemblement de ce qui doit être l’opposition.
« Donc, dans ce contexte-là, notre congrès aura à clarifier notre position et à permettre à l’opinion et nos militants de savoir sur quel pied ils vont pouvoir danser désormais… ». D’ores et déjà que Soefo a fendu l’armure, ce qui était jusqu’ici un doute au sein du Radhi ne devient-il pas une évidence ? On le soupçonnait d’avoir joué le croche-pied contre Mamadou aux présidentielles. D’après un pur et dur du Radhi, fin 2015 Soefo a tenté vainement de faire de Mohamed Abdoulkarim (lui aussi ancien patron de la diplomatie d’Ikililou entre 2015 et 2016) le colistier du candidat Azali, et de Houmed Msaidié le candidat au gouvernorat de Ngazidja pour la CRC d’Azali.
Un coup d’épée dans l’eau. Et le même Soefo qui, hier a tenté vraisemblablement de barrer la route à Azali lui renouvelle son allégeance… sans avoir froid aux yeux. Des manœuvres politicardes qui scandalisent par leur caractère immoral. « Ou il continue seul son chemin, ou il revient. Mais jamais nous n’allons statuer sur son cas pendant le congrès », aurait juré Msaidié, d’après une source sûre.
Toufé Maecha, La Gazette des Comores