Ma contribution à la COP22 de Marrakech
Ce sont les occidentaux qui ont, après avoir constaté que leur développement se faisait au détriment de la nature, mis en place des structures permettant de réduire les effets de la production industrielle sur la planète. Ils ont eu le courage de tirer la sonnette d’alarme sur les dangers auxquels sont exposées les générations actuelles et futures.
Ce qui est honorable, puisque qu’il en va de la survie de l’humanité toute entière. Mais la problématique actuelle est que, le degré de vulnérabilité est différent d’une région à une autre. Et les modalités de lutte ne sont pas toujours adaptées aux réalités géographiques et géologiques de ces régions du globe. Chaque pays où région doit avoir son plan de lutte, sa manière d’informer et de sensibiliser. On aura beau agir au niveau international sans véritable succès. Le changement est global mais la conscientisation ne l’est pas pour autant. C’est tout le problème.
On continue, en effet, à faire des réunions loin des acteurs directs du changement alors que la solution est entre les mains des citoyens du monde.ces derniers ne sont pas suffisamment informés et avertis. Les termes employés et la minière de faire ne sont pas à la hauteur des enjeux. Car, pour eux, ce ne sont que des mots qui leurs sont étrangers et souvent mal compris. C’est encourageant de voir qu’il y ait des hommes et des femmes qui se battent pour sauver la planète. Mais pour espérer réussir, il est impératif d’impliquer les populations. Les méthodes qui marchent en Europe ne peuvent pas forcément fonctionner dans nos pays.
Prenons le cas des Comores : un pays insulaire très fragile et exposé à tous les dangers liés au dérèglement climatiques : augmentation du niveau de la mer, réchauffement de l’océan, érosion côtières et réduction de la surface des îles etc. notre pays participe à tous les colloques et les ateliers qui traitent de l’environnement dans le monde. Mais chez nous, aucune action concrète n’est constatée. On se contente de signer des accords, d’adhérer à des conventions internationales sans se préoccuper de l’état de santé de notre environnement.
Pour lutter efficacement au niveau local et mieux se préparer pour faire face à d’éventuels effets climatiques, nous devons concevoir nos propres méthodes, inventer notre langage afin de communiquer efficacement avec nos populations ; mener des actions concrètes de sensibilisation à la comorienne ; vulgariser la question pour qu’elle soit comprise par tous, enseigner l’environnement depuis l’école primaire, pour que nos dirigeants de demain n’aient plus besoin d’être sensibilisés, mais qu’ils soient eux-mêmes les porteurs d’idées nouvelles contre le changement climatique.
Nous devons agir pour nous et nos enfants en effet :
- - Que le cultivateur comprenne que si le climat change, ses récoltes seront significativement réduites.
- - Que le pêcheur comprenne que si le climat se réchauffe, la reproduction des poissons va sévèrement être touchée : il n’y aura rien à pêcher
- - Que le villageois côtier comprenne que si le niveau de la mer augmente, son village risque de disparaître
- - Que le citoyen comprenne que si la qualité de l’air et des eaux change, il sera malade et il pourra en mourir
Il est grand temps que la communauté internationale réalise enfin les limites et les échecs de ses actions en matière de lutte contre le changement climatique. Pour pouvoir réussir, il faut d'abord admettre les limites.
©Youssouf Ben