Il est certes surprenant que l’une des premières mesures des nouvelles autorités soit d’augmenter le traitement des ministres. En théorie, ...
Il est certes surprenant que l’une des premières mesures des nouvelles autorités soit d’augmenter le traitement des ministres. En théorie, le gouvernement est plus préoccupé par le sort des autres que par celui de ses membres. Mais cette décision n’est pas, loin de là, le sujet d’inquiétude majeure pour les finances publiques exsangues de l’Union des Comores et des îles autonomes qui la composent.
En vérité, les membres du gouvernement doivent avoir des conditions de vie dignes des hautes responsabilités qu’ils sont censés assumer et des exigences qui y sont liées. Et aussi pour les mettre à l’abri des tentations. Or dans ce pays, les ministres fédéraux et insulaires (commissaires) sont mal payés par rapport à beaucoup de leurs pairs dans la région et dans le monde. Il faut savoir ce qu’on veut : si on exige d’avoir des dirigeants bien formés et compétents, on ne peut pas les payer au SMIC.
En revanche, il existe d’autres soucis bien plus graves..
A savoir l’absence de contrôle de l’utilisation de l’argent public qui fuit de toute part : paiement de factures de services non rendus à des entreprises imaginaires, confusion entretenue entre argent public et ressources privées au point de permettre des appropriations d’argent liquide puisé directement dans les caisses de l’Etat ; frais de missions d’autant plus élevés qu’elles sont bien souvent totalement inutiles ; utilisation discutable de « fonds noirs » mis à la disposition des grands élus ; évasions fiscales facilitées par ceux qui devraient les combattre , argent public distribués à des clients politiques etc….
C’est cette hémorragie là qu’il faut stopper. Car on ne voit pas comment ce pays peut réaliser les d’investissements publics dont il a besoin en restant aussi laxiste s’agissant du contrôle de l’argent de l’Etat.
Par Ali Moindjié