Le 12 juillet 2016, un acte grave et sans précèdent s’est produit: le palais de justice de Mutsamudu a été attaqué, incendié, des magistrat...
Le 12 juillet 2016, un acte grave et sans précèdent s’est produit: le palais de justice de Mutsamudu a été attaqué, incendié, des magistrats malmenés et un prévenu a été soustrait de la justice par une foule en délire pour être lynché et démembré par la suite. Depuis la commission de ces actes ignobles, les auteurs de ces infractions n’ont pas été arrêtés et le Ministère de la justice, est aux abonnés absents.
L’intérimaire du Ministre de la justice en déplacement à l’extérieur depuis plus de deux semaines n’a jamais rencontré les acteurs du ministère pour discuter de cet acte grave qui démontre encore une fois la faiblesse de ce ministère qui a un rôle clé dans le renforcement de l’ état de droit dans ce pays.
Fahmi Said Ibrahim, Ministre de la justice - Habarizacomores |
Le Ministère de la Justice est « noyé » au sein d’un portefeuille amalgamant divers domaines de compétence (Affaires islamiques, reformes administratives, droits humains...). Il ne dispose pas des ressources humaines pour accomplir ces différentes missions. Il y a un décalage énorme entre l’importance des responsabilités conférées à ce ministère et les moyens humains et matériels mis au service de l’ambition reflétée dans les textes en vigueur. Au jour d’aujourd’hui, le ministère de la Justice n’est pas en mesure d’être l’instrument actif de la réforme de la justice. Ses différentes directions, la Direction Générale des Affaires Judiciaires, la Direction des affaires pénitentiaires, l’Inspecteur Général des Services Judiciaires sont sous équipées.
Ainsi, l’Inspecteur Général des Services Judiciaires, n’a ni véhicule de fonction, ni de crédits de mission. Il ne dispose pas non plus de secrétariat. Il ne dispose pas des moyens pour faire une inspection des juridictions d’Anjouan et de Mohéli. Le poste de Directeur Général des Affaires Judiciaires est vacant depuis 2 mois, depuis que celui qui occupait le poste a été élu Vice-président de l'Union. Et pourtant cette direction a un rôle important dans la détermination et la mise en œuvre de la politique gouvernementale dans le secteur de la justice, le développement de l’appareil juridictionnel et la formation de ses personnels, la collecte et l’actualisation ainsi que la diffusion de l’information, la gestion de la coopération internationale en matière judiciaire ainsi que dans celles des droits de la personne humaine.
Reformer la justice demande une volonté politique, une vision et des moyens humains et financiers. Pour l’ instant, le ministère de la justice dirigé pourtant par un avocat est aux abonnés absents. Il est plus qu’urgent de conférer à ce ministère, une structure opérationnelle minimale en vue de lui permettre d’assurer ses missions. Par ComoresDroit