Après deux ans et demi de négociation, le Fonds monétaire international (FMI) vient d'accorder un prêt de plus de 305 millions de dolla...
Après deux ans et demi de négociation, le Fonds monétaire international (FMI) vient d'accorder un prêt de plus de 305 millions de dollars à Madagascar dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC). Un programme sur trois ans qui doit soutenir la balance des paiements, renforcer les réserves en devises et renflouer les caisses de l'Etat.
La FEC est perçue comme le signal pour les investisseurs privés et surtout les autres bailleurs d'accorder à nouveau leur attention à Madagascar et débloquer plus de fonds pour le pays. La FEC était d'ailleurs posée comme préalable à l'organisation d'une grande conférence des bailleurs en octobre prochain à Paris. Ce prêt est donc, pour les autorités malgaches, présenté comme un succès, mais il reste des conditions. Car en échange, des réformes étaient attendues et il va falloir persévérer.
L'argent sera décaissé en 7 tranches. La première sera versée d'ici quelques jours. Pour le reste, le conseil d'administration du FMI se réunira tous les 6 mois jusqu'en 2019. L'argent ne sera débloqué que si les engagements du pays sont respectés.
Joint par téléphone, Patrick Imam, représentant du FMI à Madagascar, explique en effet que plusieurs préalables étaient demandés à l'Etat : mieux gérer les dépenses publiques et les recettes, avancer dans la lutte contre la corruption et améliorer la gestion de la Jirama, l'entreprise nationale d'eau et d'électricité, véritable gouffre financier pour le pays. En particulier en finir avec les contrats de gré à gré et augmenter les tarifs de 15% environ pour limiter les pertes.
Patrick Imam estime que les réformes ont été lentes à venir et restent insuffisantes, mais depuis quelques mois, elles semblent aller dans la bonne direction. L'Etat devra donc persévérer pour obtenir les autres décaissements.
Mais surtout, la FEC est un signal important pour les autres bailleurs de fonds. L'argent devra en effet renforcer la stabilité financière du pays et ainsi rassurer les investisseurs. Depuis la sortie de crise, ils se montraient peu confiants et rechignaient à investir à Madagascar. RFI