Pour celles et ceux qui ne le savent pas, j'ai vécu aux Comores de 1991 à 1992, j'ai été animateur culturel et enseignant à l'a...
Pour celles et ceux qui ne le savent pas, j'ai vécu aux Comores de 1991 à 1992, j'ai été animateur culturel et enseignant à l'alliance franco-comorienne de Moroni et j'ai le grand bonheur d'être, depuis 1992, le mari d'une remarquable ambassadrice de ce pays, Wassila Abdullah-Bosvy, le papa de Samy (1993) et de Salwa Bosvy (1995), deux métis franco-comoriens fiers de leurs racines franco-comoriennes.
Capture d'un article du journal Alwatwan |
Je suis également l'un des animateurs de la petite association YSIA : Les Comores au coeur ! qui s'efforce, depuis 1999, d'apporter sa modeste contribution au développement des Comores, notamment dans le domaine de l'éducation. Domaine qui me tient personnellement très à cœur puisque je suis également professeur de Français au collège Paul Bert d'Auxerre (qui fut longtemps classé ZEP) et que j'ai aussi été formateur d'enseignants du 1er degré à l'ESPE (ex-IUFM) et tuteur de jeunes enseignants du second degré.
En lisant la presse nationale comorienne et la presse régionale française ce matin, l'éducateur, comorien de cœur, que je suis, ne peut donc qu'être triste et perplexe...
En effet, lorsque L'Yonne Républicaine m'apprend que les résultats du DNB (diplôme national du brevet) sont un peu décevants dans l'Yonne, mon département, car en baisse avec 72,22% (contre 77,32% en 2015), le quotidien national Al-watwan de ce matin fait sa Une sur le taux de réussite au BEPC (en Grande-Comore) qui est de ...7,60% !
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Comme le dit, très justement, M. Moustakim Djoubeir, Président du Jury, dans cet article : " Comme d'habitude les résultats ne sont pas très bons (sic). Mais il ne suffit pas de le dire chaque année tout en croisant les bras. Il faut trouver des solutions..."
Certes... Mais encore ?
Quand la bêtise, l'ignorance et la folie des Hommes tuent des enfants, en 2016 à Nice, à Bagdad, en Syrie et ailleurs, qui peut encore croire que la force résoudra tous les problèmes ? Qui peut encore être assez aveugle pour ne pas voir que la solution réside dans l’Éducation, dans l' « élévation » de chaque enfant où qu'il se trouve sur cette terre, quelle que soit sa couleur, sa culture, sa religion ? Qui peut encore penser qu'il suffit « d' attendre que cela passe » ?
Que mes ami(e)s de l'archipel ne se méprennent pas sur ce billet d'humeur : je ne me pose ici ni en expert (que je ne prétends pas être) ni en "mzoungou" ( = "blanc") donneur de leçons. Celles et ceux qui me connaissent au-delà de cet espace virtuel, savent que ce n'est guère dans mon tempérament.
Non, je ne suis que "l'ami étranger", celui qui, sans vivre sous votre toit, porte en toute sincérité un regard extérieur lucide et inquiet sur l'avenir de cette jeunesse qui aux Comores (comme en France, comme partout dans le monde), constitue la plus grande richesse, le plus bel espoir de construire, demain des sociétés plus apaisées, plus harmonieuses.
Alors oui, il faut trouver rapidement des solutions simples, concrètes, pérennes et les mettre en œuvre tout aussi rapidement sur le terrain. A titre personnel, il me semble bien sûr que la formation des enseignants devrait être le premier chantier à ouvrir, en urgence...
Mais je sais que la nation comorienne compte en son sein des femmes et des hommes qui sont parfaitement à même de relever ce défi. Il ne manque donc sans doute qu'une véritable volonté politique (au sens le plus noble du terme), pour tracer le chemin et fédérer tous les talents, toutes les énergies, là-bas et ici.
Et dans cette mobilisation générale contre l'échec scolaire aux Comores, je reste persuadé que chacun aura sa place, son rôle à jouer.
Après les mots, l'action ?
Bruno BOSVY