Moroni - Le nouveau président comorien, le colonel Azali Assoumani, élu au terme d'une élection très serrée, s'est présenté en ...
Moroni - Le nouveau président comorien, le colonel Azali Assoumani, élu au terme d'une élection très serrée, s'est présenté en "rassembleur" lors de sa prestation de serment jeudi au stade de Moroni.
"Il n'y a ni vainqueur, ni vaincu. C'est le peuple comorien qui a gagné. Je vous demande de m'accompagner dans mon projet de société après m'avoir accordé vos suffrages", a déclaré le colonel Assoumani devant quelque 5.000 personnes, dans un stade de Moroni rempli et très sécurisé, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le colonel Assoumani a cité parmi ses priorités l'accès à l'eau, l'électricité et des prix abordables pour les produits de première nécessité dans le petit archipel de l'océan Indien.
Azali Assoumani a été déclaré vainqueur au terme d'une élection présidentielle mouvementée et dont les résultats ont été, jusqu'au dernier moment, incertains. Après un deuxième tour émaillé d'incidents et au terme duquel seulement 2.000 voix séparaient les deux candidats en tête, une élection partielle avait été organisée le 11 mai dans 13 bureaux de vote.
Selon les résultats définitifs, le colonel Assoumani a obtenu 41,43% des voix, contre 39,66% pour le candidat du pouvoir sortant, le vice-président Mohamed Ali Soihili dit "Mamadou".
Jeudi, le colonel Azali, costume sombre et barbe de quelques jours, a adressé un "salut fraternel" à tous ses adversaires à la présidentielle et s'est dit vouloir "promouvoir l'apaisement".
L'officier, âgé aujourd'hui de 57 ans, retrouve le palais présidentiel de Beït-Salam après l'avoir occupé de 1999 à 2006.
Il était arrivé pour la première fois au pouvoir lors d'un putsch qu'il a présenté a posteriori comme une interposition de l'armée pour prévenir une guerre civile, alors que son pays traversait une crise sécessionniste. Il avait cédé démocratiquement le pouvoir en 2006 à Ahmed Abdallah Sambi, alors nouvellement élu.
Lors de son discours d'investiture, le colonel Assoumani a qualifié de "crimes horribles" les récentes tensions sur l'île voisine de Mayotte: des centaines d'étrangers, essentiellement des Comoriens, ont été chassés en mai de leur domicile par des habitants de l’île.
"J'ai reçu des autorités françaises la garantie que ce qui s'est passé ne se répétera plus. La France est la terre des droits de l'Homme", a déclaré le nouveau président, qui s'était entretenu la veille à Moroni avec le secrétaire d'État français chargé du Développement, André Vallini. Avec AFP