Les iles autonomes qui composent l'Union des Comores ont officiellement des nouveaux gouverneurs. C'est un trio d'hommes politi...
Les iles autonomes qui composent l'Union des Comores ont officiellement des nouveaux gouverneurs. C'est un trio d'hommes politiques, ayant une parfaite connaissance des rouages de l'État comorien, qui a prêté serment devant la cour constitutionnelle. Fazul a déjà présidé l'île de Djumbe Fatima. Abdou salami est un ancien député anjouanais, qui durant son mandat au palais du peuple de Hamramba, a eu le temps de connaitre le tout-Moroni politique. Et Hassani Hamadi, qui aura la lourde tâche de gouverner les sept Ngazidja, est un ancien ministre de l'Économie.
C'est la première fois que les îles autonomes ont à leur tête des personnes aussi expérimentées. Si l'on ajoute le nouveau chef de l'État qui a dirigé le pays durant 7 ans, on peut s'attendre à ce qu'Il n'y ait pas de round d'observation. Si les exécutifs insulaires et le gouvernement de l'Union réussissent à travailler en synergie et en bonne intelligence, nous sommes en droit d'espérer des résultats rapides.
Les défis à relever ne manquent pas. Le premier d'entre eux, est de surmonter la crainte que fait planer le spectre du retour aux conflits de compétences. Car derrière Hamadi, il y a Elbak l'ancien président de l'île de Ngazidja qui a passé son mandat à se tirailler avec Azali sur les fameux « HUTWAM ». Et derrière Salami se trouve son mentor Sambi, ancien président de la République, dont le règne fut rythmé de clash avec les chefs des îles de Ndzuani et Ngazidja Mohamed Bacar et Abdouloihabi.
Second défi. Durant l'ère Ikililou, les îles ont embauché à tour de bras. Les nouveaux gouverneurs devront s'attaquer à ces administrations insulaires pléthoriques, qui ont fait exploser la masse salariale de la fonction publique de l'état, passant de 1,6 milliard mensuel en 2009 à environ de 2,5 milliards actuellement. Avalant ainsi 30 sur les 45 milliards de recettes internes.
Le troisième défi, concerne l'assainissement des services fiscaux des iles, qui s'apparente au nettoyage des écuries d'Augias. Le symbole du laxisme qui y règne, est le faux cambriolage en 2013 à Ngazidja, durant lequel la recette journalière de la taxe diesel a été volé dans la nuit, après qu'un agent aurait « oublié » de mettre en sécurité plusieurs dizaines de millions. L'amateurisme et la corruption qui caractérisent ces administrations fait perdre aux îles des quantités non négligeables de fonds propres.
Si les 3 Muhafidh réussissent à collaborer avec le raïs. Qu'ils arrivent à réduire les effectifs en dégraissant les mammouths que sont leurs administrations. Et enfin, à remettre de l'ordre et de l'efficacité dans la collecte de leurs recettes propres. Ils pourront alors avoir les coudées franches pour réaliser leurs divers projets. Sans ces prérequis ils ne disposeront jamais des moyens nécessaires à leurs ambitions.
Par Comores Développement
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