Y a pas longtemps, on préférait s’accrocher à l’idée que le dénouement de la crise étudiante se profilerait une fois qu’un responsable de p...
Y a pas longtemps, on préférait s’accrocher à l’idée que le dénouement de la crise étudiante se profilerait une fois qu’un responsable de premier plan se rendra à Tana pour en parler. Et le Président Ikililou n’a trouvé de mieux pour débrancher son interminable quinquennat que de nous enlever cette lueur d’espoir. Il a encore une fois démontré le vide qui incarnait du début à la fin, son « ama-gramme » présidentiel.
Pardon, son « Pro-gramme » présidentiel. Finalement, il y a un « Pro » qui s’immisce dans un mandat qui a fait les beaux jours de l’amateurisme, de la figuration et de la désacralisation de la fonction de président de la République. Tout comorien qui a au moins un neurone et qui a des motivations autres que personnelles et malsaines, est d’accord que ces 5 dernières années sont tout sauf à retenir.
Ikililou en visite à Madagascar Photo ©Présidence Malgache |
Et ce n’est certainement pas l’étudiant comorien à Tana qui attestera du contraire. Pour nous, ce fut, l’humiliation de trop. La goutte qui fait déborder le vase. Lorsqu’on sait que des pays rompent ou menacent de rompre leurs relations diplomatiques avec d’autres pour un seul ressortissant, (Serge Atlaoui, citoyen français condamné à mort à Jakarta pour trafic de drogue reste l’exemple adéquat), on reste subjugué par l’attitude des autorités comoriennes face à cette crise étudiante à Tana. Elles ont le culot de nous dire que c’est une question très sensible et compliquée qui dépasse notre entendement. Faut-il sortir de Science Po Paris pour comprendre que cette apathie est tout bonnement déplorable ? Nécessite-t-il un parcours à Cambridge ou à la Harvard School pour apercevoir l’impuissance d’une Nation ? On ne veut surtout pas comprendre.
Gardez votre jargon diplomatique raté pour vous. Tout ce que l’on sait, c’est qu’au lieu de taper la main sur la table et dire HALTE A L’ACHARNEMENT CONTRE LES ETUDIANTS COMORIENS comme un vrai leader, M Ikililou a docilement faxé le dossier du visa, pour éviter d’évoquer les questions qui fâchent, ( D’un côté je le comprends car il fallait surtout pas énerver notre bienfaiteur le plus proche ) dans un pavé de conventions bilatérales inutiles qui mettra une décennie ou plus à se faire ratifier s’il n’est déjà pas aux oubliettes. Je pèse mes mots et je sais que je suis déjà « fiché », mais taire cette situation insulterait mes convictions. Comme l’a martelé Martin Luther King, « Il ya des moments où on prend position, non pas parce que c’est sans danger, c’est politique, ou que c’est populaire, mais que la conscience dit que c’est juste….. ».
Un ami malgache me demandait hier si le voyage de notre président a été conséquent ou non. La honte qui fut la mienne était énorme. J’étais partagé entre laver mon linge sale à la fac ou sauver les apparences d’un pays livré lui seul. Le fier citoyen qui m’habite a fait surface et je lui ai dit que la question a bien été étudiée et de fond en comble. Juste que c’est la paperasserie qui reste à finir. Oui, je sais que j’ai été malhonnête. Mais les erreurs d’un régime ne vont pas salir l’image d’un pays.
Nos aînés qui ont vécu à Tana avant nous affirment qu’un ambassadeur comorien a Tana s’est déjà rendu au ministère de l’intérieur pour être enfermé avec des étudiants persécutés. Un geste gravé dans les mémoires. Une anecdote qui devrait parvenir à l’actuel ambassadeur qui, à l’image du président, brille par son inertie record. Que fait-il à Tana ? Connait-il le rôle d’un ambassadeur ?
Nos aînés qui ont vécu à Tana avant nous affirment qu’un ambassadeur comorien a Tana s’est déjà rendu au ministère de l’intérieur pour être enfermé avec des étudiants persécutés. Un geste gravé dans les mémoires. Une anecdote qui devrait parvenir à l’actuel ambassadeur qui, à l’image du président, brille par son inertie record. Que fait-il à Tana ? Connait-il le rôle d’un ambassadeur ?
Depuis quand une communauté étudiante ne constitue-t-elle pas une priorité urgente ?
Par IBRAHIM MOUNAWAR MINIHADJI