Jusque où peut aller un candidat comorien pour accéder à Beit-Salam ? Quand on voit la façon dont certains candidats peuvent tenir des prop...
Jusque où peut aller un candidat comorien pour accéder à Beit-Salam ? Quand on voit la façon dont certains candidats peuvent tenir des propos outrageux durant les meetings, les réunions, dans les médias pour rabaisser les autres adversaires on se demande où est la circonspection de nos politiciens. En politique dans notre pays à partir du président jusqu’au simple député tous cachent, contournent, et déforment systématiquement la vérité, sans en ressentir la moindre gêne.
Aveuglés par le pouvoir, la gloire, les flatteries de leur entourage, certains politiciens jouent les importants et mentent effrontément.Ils sont prêts à admettre qu’ils caricaturent les faits, qu’ils en cachent, qu’ils présentent toujours leurs actions sous un jour favorable, qu’ils sont tous un peu démagogues, mais admettre qu’ils mentent ? Jamais !
Le mensonge engendre, non pas la révolte du citoyen comorien, mais leur désabusement. Ces derniers ont été tellement trompés pendant des années qu’ils veulent désespérément y croire. Et à chaque fois, ils sont déçus ! Quand on parle de la malhonnêteté intellectuelle de ces politiciens, on fait surtout référence à leurs promesses électorales non tenues. Pourtant, ceux qui suivent de près les élus, se rendent compte que le mensonge en politique n’est pas réservé seulement qu’aux campagnes électorales. Il est quotidien et se glisse dans les conférences de presse, les discours, les communiqués. Le mensonge ronge la politique comme un cancer ronge le corps d’un malade.
Ils oublient que se respecter n’est pas seulement une question de confiance en soi pour mentir ou de s’imposer. Ils oublient que le respect et la considération c’est la condition qui permet de vivre ensemble dans une société civilisée. Ils oublient que l’Islam interdit le mensonge. Et ça la plupart des hommes soit disant instruitsdans notre pays l’ignorent. Que c’est ce qu’ils apprennent des anciens leaders qui ont conquis l’Afrique ?
Ce ne sont pas des offenses, des chantages dans les médias qui vont guérir les maux des comoriens. C’est avant tout l’unité d’un peuple, d’une nation qui est en jeu. Pire encore ce virus s’est répandu dans la population comoriens et divisent les familles et les villages.Le constat est là aujourd’hui un partisan de Fahmi ne peut plus regarder droit danst les yeux son frère partisan de Muigni Baraka ou de Mamadou.
En même temps, le peuple comorien ne semble pas saisir le mensonge dans toute son ampleur et son raffinement. C’est pour cette raison que les plus habiles menteurs obtiennent tant de succès. Les comoriens continuent de voter et de s’intéresser, du moins en apparence, à la chose politique. Arrive une nouvelle figure, un nouveau programme et le peuple reprend espoir et tombe dans le piège pour la millième fois.
Il y a-t-il un mince espoir pour que cela change ? On le l’ignore mais il ne faut plus accepter la démagogie qui consiste à vouloir « démoniser » les comoriens. Et le changement commence par ces derniers. Il ne faut surtout pas élire ceux qui proposent des solutions simplistes et qui promettent mer et monde. Les politiciens veulent notre vote ; c’est à nous de le leur faire payer chèrement !
Sagaf Youssouf