A vingt jours des élections, les comoriens ne montrent que très peu d’intérêt pour les scrutins et certains sont désintéressés aux élection...
A vingt jours des élections, les comoriens ne montrent que très peu d’intérêt pour les scrutins et certains sont désintéressés aux élections. Les candidats sont inquiets par ce que la CENI n’est pas autonome. Avec près d’une semaine de campagne électorale molle, certains candidats ont tardivement envahi les espaces publics.
Plus d’une semaine après l’ouverture de la campagne, les candidats font leurs premières promesses à la population à travers des meetings, des rencontre de protes à portes, des caravanes et des tournés dans les villes et villages dans l’ensemble du pays. À son lancement, le processus électoral avait été marqué par une avalanche de candidatures. Plus de 60 candidats sont en lice pour les 4 postes à pourvoir. Un engouement absent à quelques jours du vote. « L’intensité de la campagne est plutôt faible. On ne voie que peu de candidat alors qu’en grande comore seulement on a 40 candidats pour les deux élections. Et comme on le dit, c’est le 4 favoris qu’on voit a savoir Mamadou, Azali, Fahami et Mouigni Baraka », affirme le jeune cadre Ali Abdou.
Au-delà des affiches photos sur les murs et des banderoles, nombre de candidats n’ont pas de projet politique à présenter aux électeurs. « On voit que les élections sont redues à une composante locale : il serait bon pour les candidats de bien présenter des programmes structurés et d’être favorables au débat des idées. Mais pour le moment, nous voyons très peu cela », regrette le vieux Chanfi.
Dans ce pays où la politique est perçue comme un milieu gangrené par le clientélisme et la corruption, la grande majorité des citoyens ne croient pas au pouvoir de leur vote. « On ne devient pas chef d’Etat par hasard. On ne remporte pas un scrutin par mégarde. Gagner une élection, quelle qu’elle soit, est toujours le résultat d’un plan stratégique mené par une équipe solide, constituée de professionnels du domaine politique et de la communication. Mais, nous comptons aujourd’hui 25 candidats à la présidence dont certains sont apparemment plus présidentiables que d’autre, que ce soit par leur parcours, leurs engagements ou leur notoriété.
Malgré ces avantages, aucun de nos candidats les plus populaires ne sera en mesure de totaliser 20% au premier tour », a-t-il diagnostiqué Al Mchangama. Selon lui, « la raison en est que les leaders qui sont apparemment le plus populaire soufrent d’un manque de légitimité, ils ont plus de renommée que des partisans, alors que le jeu, sur l’arène politique, se joue avec des partisans et les militants, et non des simples appréciations populaires ou médiatiques qui peuvent changer au gré des circonstances. De ce constat, rien n’est donc gagné d’avance. Tout est possible. Les candidats sont presque tous égaux », a-t-il analysé. Par Nakidine Hassane