Il est des questions qui demeurent souvent sans réponses. Dont celles touchant aux salaires des fonctionnaires. Récemment, un don de la pro...
Il est des questions qui demeurent souvent sans réponses. Dont celles touchant aux salaires des fonctionnaires. Récemment, un don de la providence est venu alléger un peu les souffrances des fonctionnaires comoriens qui ont perçu, coup sur coup, quatre mois d'arriérés de salaires.
Contents, les agents de l'Etat ont ramassé la manne et remboursé leurs dettes, la société des postes et services financiers (Snpsf) étant le créancier principal. Ils ont donc poussé un "ouf" de soulagement, tant la corde autour de leur cou ne laissait aucun répit.
Les souffrances allégées, personne parmi les fonctionnaires ou les citoyens, ne se soucie guère du reste. D'où nous est venu cet argent ? Pourquoi nous a-t-on accordé cette manne ? Quel en est son montant exact et surtout comment a-t-il été dépensé ?
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Une question à ne pas laisser de côté est de savoir où sont passées nos recettes propres. Celles prévues par la loi des finances pour payer les salaires des fonctionnaires, notamment, tout en excluant de ma curiosité les dépenses régaliennes de l'Etat pour lesquelles je laisse au gouvernement le loisir d'être le seul comptable.
Mais ne perdons pas de temps dessus, nous n'aurons sûrement pas de réponse. Déjà, sous le précédent régime qui a enfanté l'actuel, finissant, le même fait, les mêmes méthodes. Le Qatar avait consenti un geste semblable en faveur des Comores. Mais la gestion qui en fut faite a été aussi digne des bwembwe (je n'ai pas le mot en français, prenons insouciant).
Des milliards (on parle de 20 aujourd'hui et de 20 sous Sambi) sont offerts gracieusement sans "contrepartie" et dépensés en tahlil (en Grande-Comore, argent distribué aux hommes présents à l'enterrement d'un mort) sous forme de salaires des agents de l'Etat qui comptaient plusieurs mois d'arriérés de salaires.
Nous estimons que pour des gens censés, de vrais dirigeants chargés de la gestion des affaires de la cité, une telle façon de faire est irresponsable, incohérente et indigne des hommes d'Etat qu'ils disent être et le crient sur tous les toits et à chaque coin de rue. Ne leur disons pas qu'il aurait mieux valu payer les agents de l'Etat avec le budget de l'Etat, selon la loi des finances.
Ne nous étendons pas trop sur cela. Contentons-nous de savoir combien l'Arabie saoudite a-t-elle donné? Combien a-t-il été dépensé pour les salaires des fonctionnaires ? Que reste-t-il et qu'en faisons-nous ? Des questions simples qui demeureront longtemps sans réponse.
Par Mohamed Hassani