«On a les dirigeants que l’on mérite». Certes, mais faut-il encore qu’on les ai choisis, car dans ce cas là, on peut se consoler en se disa...
«On a les dirigeants que l’on mérite». Certes, mais faut-il encore qu’on les ai choisis, car dans ce cas là, on peut se consoler en se disant que l’erreur est humaine et, dans pareille, circonstance, on fait contre mauvaise fortune bon cœur.
Dans le cas du Docteur Ikililou Dhoinine, vous conviendrez que cet homme n’a jamais reçu l’onction du suffrage universel. C’est l’œuvre de Sa Majesté le hasard accouplé à la malchance, encore une fois elle, eh oui! Tout simplement parce qu’il s’est trouvé au bon endroit au bon moment pour bénéficier d’un effet d’aubaine et tirer profit d’un concours de circonstance qui l’a propulsé à la tête de l’État comorien. Il aurait pu, en guise de reconnaissance à l’Éternel, décider de faire une bonne action.
Puisqu’il n’avait aucune contrainte politique, aucune obligation morale, aucune ambition personnelle supposée ou affichée, dès lors, il aurait pu placer ainsi ce mandat tombé du ciel sous le signe de la concorde nationale. Il aurait pu mener à terme la réconciliation nationale inter-comorienne et consolider ainsi l’unité nationale et la cohésion sociale par l’ouverture d’une table-ronde qui aurait servi de cadre au sein duquel tous les problèmes qui sont au centre des préoccupations de notre peuple soient posés, débattus librement pour aboutir à l’élaboration d’un nouveau pacte social qui engagerait l’État et le peuple pour les décennies à venir.
Il aurait pu encore, en faisant preuve d’audace et de courage, s’attaquer aux lourds et brûlants dossiers de la corruption endémique qui gangrène notre société jusqu’au sommet de l’État, en tentant d’éradiquer un mal profond qui mine l’économie nationale et compromet sérieusement toutes les perspectives de développement du pays, en initiant la mise en place d’une brigade financière indépendante rattachée au parquet pour traquer et punir sévèrement tous les actes illicites relevant des détournements de deniers publics.
Il aurait pu encore engager l’appareil d’État pour une réforme de fond en comble de la Justice comorienne, qui est loin de convaincre l’opinion comorienne quant à son efficacité, impartialité et indépendance, au lieu de pérenniser un système judiciaire aux ordres, caporalisé et réduit à sa plus simple expression. Par L. Said Louey