Mamadou: La mendicité érigée en politique économique

Lors d’une récente conférence de presse, Mohamed Ali Soilih vice-président en charge des Finances a tenu des propos hallucinants, sur les bi...

Lors d’une récente conférence de presse, Mohamed Ali Soilih vice-président en charge des Finances a tenu des propos hallucinants, sur les bienfaits de l’assistanat, dans lequel se complaisent les autorités comoriennes depuis des décennies. Celui qui défendra les couleurs du parti au pouvoir l’UPDC, aux prochaines présidentielles, s’est lancé dans plaidoyer à la gloire de l’aide internationale.

La mendicité, rien que la mendicité, voilà donc son programme économique. Loin d’avoir honte que notre pays devienne un éternel quémandeur, il souhaite que nous le félicitions d’avoir réussi à obtenir des dons, car selon lui, c’est une marque de confiance qu’accorde la communauté internationale à notre pays. 

Ces propos démontrent à quel point nos dirigeants vont à contre sens de la marche du monde. Aux quatre coins de notre planète les personnalités les plus illustres ne cessent de dénoncer les ravages de l’aide. Qui faut-il croire? Mohamed Ali Soilih, malgré son médiocre bilan aux finances ? Ou bien l’un des meilleurs économistes au monde, Thomas Piketty, qui a fustigé l’aide au développement, expliquant que, le problème des pays sous-développés, vient du faible taux de recouvrement des recettes fiscales. La solution consiste en un élargissement de l’assiette fiscale.

Car pour lui : « Aucun pays n’a réussi son processus de développement, dont l’une des conditions est l’existence de systèmes d’éducation et de santé performants, en prélevant seulement 10 % à 15 % du PIB pour les recettes de l’Etat. Dans les pays développés, les prélèvements représentent de 30 à 50 % du produit intérieur brut. Il faut évidemment que ces recettes soient bien gérées. » Piketty a vu juste! Dans notre pays les recettes fiscales ne représentent que 12% du PIB. Avant de vouloir réclamer une aide extérieure, le gouvernement devrait commencer par remplir ses caisses, en éliminant les exemptions fiscales et en élargissant l’assiette pour inclure de nouveaux contribuables. Mais pourquoi nos dirigeants ne le font pas?

La réponse se trouve dans l’article remarquable de Laurent Bigot, ancien diplomate français, intitulé « L’aide publique au développement n’aide pas l’Afrique » publié dans le journal français LE MONDE du 14 décembre 2015. il y explique que: » L’effet le plus pervers de l’aide publique au développement concerne la classe politique des pays bénéficiaires. L’aide est en effet une assurance tous risques pour leur incurie. Pourquoi s’efforcer d’établir des politiques publiques et assainir les finances publiques quand la communauté internationale vole toujours au secours des mauvais élèves. »

En d’autres termes pourquoi un gouvernement se fatiguerait à travailler pour avoir de l’argent nécessaire, alors qu’il peut le recevoir sans rien faire? Il poursuit son analyse ainsi:

» J’ai toujours été fasciné par l’irresponsabilité que génère l’argent de l’aide publique au développement. C’est l’argent de personne. Tout le monde se comporte comme si c’était de l’argent créé ex nihilo. Les bailleurs sortent pourtant ces sommes de la poche de leurs contribuables mais n’ont aucune exigence sur l’utilisation. Les bénéficiaires n’ont guère plus de considération pour ces sommes (parfois folles) qui tombent dans leur escarcelle sans grand effort (on se demande d’ailleurs s’il n’y a pas une prime au mauvais élève…).

L’aide publique au développement vide les administrations locales de leurs meilleurs éléments qui sont recrutés par les agences des Nations unies et autres bailleurs pour gérer localement leurs programmes offrant des salaires plusieurs fois supérieurs à ceux servis dans la fonction publique du pays en question. ? »

En 2014 sur Comores-Développement nous avions déjà publié un article dans lequel nous disions: » Nous devons remettre en cause le bien-fondé et l’efficacité de cette aide au développement, qui empêche notre économie de décoller, en soutenant artificiellement notre gouvernement, qui sans elle, s’écroulerait.

Sans les aides, le gouvernement utiliserait de manière plus efficace ses recettes propres. Il serait plus rigoureux en matière de finances publiques. Il serait dans l’obligation de lutter contre la corruption car le moindre sou serait important. Il serait contraint de soutenir l’activité économique, fournir de l’électricité aux entrepreneurs locaux, car ce sont eux qui rempliraient ses caisses. En bref sans les aides, nous aurions un vrai gouvernement, avec une véritable politique économique. »
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