Dans le vacarme de la machine électorale, en ce temps de fièvre des élections aux Comores. Une curiosité exceptionnelle s’est emparée du pu...
Dans le vacarme de la machine électorale, en ce temps de fièvre des élections aux Comores. Une curiosité exceptionnelle s’est emparée du public. À cause d’une maladie mortelle, appelée « candidatite » qui frappe subitement un bon nombre de nos concitoyens. La passion d’acquérir du bien plus rapidement serait la principale motivation de la majorité de ces candidats.
J’ai ouï dire puisque Docteur IKILILOU est devenu président de la République, alors n’importe qui peut oser se porter candidat aux prochaines compétitions électorales. Car tout est possible aux Comores.
Photo ©A la Une de Karibou Hebdo |
Bref, revenons sur le sujet de nos chers candidats. On me dit que, notre société serait bien mal faite si à chaque élection on aurait seulement eu deux ou trois candidats à la présidence. Alors là, la démocratie serait vraiment en danger aux Comores. Mais aujourd’hui, qui n’est pas candidat ?
Oui ils sont tous candidats, car ils aiment le luxe, la noblesse et tous les plaisirs qui accompagnent le pouvoir. Cependant ils sont prêts à corrompre les âmes les plus pures. Juste pour assouvir leur désir d’être homme d’État, en faisant croire qu’ils sont des apôtres du changement.
Je sais, dans de pareilles comédies, les politiques ne vont manquer aucune occasion, de venir vous raconter qu’il n’y a absolument pas d’autres moyens de servir son pays, en dehors du pouvoir politique. Heureusement je ne suis pas un bon comédien, sinon il me serait permis de jouer le premier rôle dans ce cirque. Alors méfiez-vous des faux prophètes. Ils sont tous candidats. Ils sont là, presque dans tous les recoins de nos villes et dans nos médias traditionnels qui ne s’intéressent qu’aux dossiers politiques.
Beaucoup viendront vers vous comme le nouveau messie, et vous faire l’éloge des élections. Oui, c’est bien de voter. Mais eux, pour concrétiser leur rêve, ils ne vont pas s’interrompre de se tuer ou de mordre leurs adversaires. Ainsi, point besoin de vous dire, combien vous devez être plus vigilants et malin comme un singe.
Certes, pour sauver la patrie, chacun va devoir apporter sa pierre. Cependant, il est clair, il n’y a pas de politique sans morale. C’est absolument inévitable pour la santé de la démocratie. Alors pour tenter de redresser la barque du pays, il nous faut encore une autre révolution. La révolution mentale. Vous n’y croyez pas ? En réalité nous ne sommes plus enchainés physiquement, mais mentalement malheureusement nous le sommes encore.
Alors, si vous êtes sûrs que par des élections frauduleuses et des candidats sans aucune vision, nous arriverons à bâtir un Comores libéré du despotisme, de la corruption et du grand banditisme. C’est bien évidemment une manière passive de vous évader dans des rêveries sur un pays idéal qui ne se réalisera jamais.
Comores est-il vraiment un pays ingouvernable ? Quand ce n’est pas dame nature qui se déchaîne sur cette population, c’est cet éternel ouragan politique qui nous fait voir toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Les années se passent et se ressemblent. La guerre des classes qui fait rage actuellement dans le pays me semble-t-il être un combat interminable. La lutte pour le pouvoir entre la classe possédante et l’élite intellectuelle est devenue plus intense.
Nous sommes au seuil d’une crise électorale qu’il a lui-même favorisée. Une crise qu’on n’arrive pas à éviter par le dialogue et le compromis. Comme quoi il faut approuver ce proverbe : « Ce qui a été, c’est ce qui sera, et ce qui s’est fait, c’est ce qui se fera…. ». Donc il n’y a rien de nouveau dans l’arène politique comorien.
MINIHADJI Mmadi (Bangoi-Hambou)
Etudiant à l’université d’Angers( France)