« HÔPITAL EL MAAROUF CHERCHE DIRECTEUR ?!! » Le poste de Directeur d’Hôpital est une profession et non pas une fonction. Il s’apparente...
« HÔPITAL EL MAAROUF CHERCHE DIRECTEUR ?!! »
Le poste de Directeur d’Hôpital est une profession et non pas une fonction. Il s’apparente à un chirurgien mais de gestion administrative hospitalière. C’est donc un métier qui s’apprend mais qui ne s’improvise pas.
Il ne suffit pas, en effet, de changer de Directeur par an depuis 11 ans maintenant, pour changer les choses. Il faudrait plutôt d’une part, former des cadres au métier de Directeur et d’autre part, mettre en place une réelle politique de gouvernance et transférer à la Direction d’El Maarouf toutes les compétences qui lui sont dévolues.
Un Directeur d’Hôpital garantit la vie de l’hôpital. Il doit être en mesure de comprendre les besoins et les préoccupations des professionnels de son établissement pour une meilleure prise en charge des patients, car le rôle majeur de l’Hôpital est la prise en charge des patients. Ceci passe par l’accueil, l’hygiène irréprochable, les équipements, les plateaux techniques, la délivrance et la qualité des soins, la disponibilité du personnel, la bonne gouvernance et une démarche d’amélioration continue des services.
Ainsi, au lieu de chercher désespérément un Directeur pour quelques mois, il faudrait penser à prendre des mesures durable pour assurer l’avenir d’El Maarouf et je proposerais que:
1- Le Conseil d’Administration d’El Maarouf mette en place un Comité de direction composée de la Mairie de la Capitale, du Président du Conseil d’Administration de l’Hôpital et du Trésor public pour gérer l’Hôpital, le temps de trouver une personne ressource et parallèlement de former des Directeurs.
Je parle de la Mairie car dans la majorité des pays du monde, c’est le Maire qui préside le Conseil d’Administration des hôpitaux de sa commune, parce qu’il est l’élu, le premier usager à qui la population est en droit de demander des comptes.
2- L’Etat transfère les états de salaires du personnel de l’Hôpital au Comité de direction, d’où l’intérêt de la présence d’un membre du Trésor public dans la gestion de l’Hôpital. En effet, il est inconcevable que, comme c’est le cas actuellement à El Maarouf, une Direction n’ait pas le contrôle des salaires de son personnel, comme il est inconcevable que certains agents soient payés sans réellement travailler pendant que d’autres enchainent des heures supplémentaires sans être payés.
3- L’Etat impose aux médecins d’exercer soit dans le public soit dans le privé ou alors de respecter les horaires de travail qui leur sont programmés, sachant qu’il est humainement et professionnellement impossible de faire le même travail dans deux lieux différents. Mais parallèlement il faudrait aussi que le personnel de l’hôpital, y compris les médecins, puisse également bénéficier de meilleures conditions de travail et de meilleurs traitements de salaire.
4- L’Etat permette au Conseil d’Administration de l’hôpital de gérer tous les projets, les financements, les dons et les constructions diverses, dans le cadre d’un projet d’établissement et d’un plan directeur général.
Il est possible de redresser El Maarouf en peu de temps. Avec un projet d’établissement pour les 10 prochaines années, conçu par tous les acteurs de l’Hôpital, El Maarouf pourra disposer d’une meilleure gestion et de bâtiments et plateaux techniques, en vue d’une meilleure prise en charge des patients.
Ainsi, le prochain Directeur d’El Maarouf, formé pour ce métier et bénéficiant d’un Plan Directeur, réussira à mettre le patient au centre des préoccupations de tout le monde, des professionnels de santé, des décideurs et des politiciens.
FAHARIDINE SOUDJAY
Ingénieur hospitalier,
Ancien Directeur Technique d’Hôpital en France
Maire de Cembenoi Sada Djoulamlima