Séisme ou secousse dans un verre d'eau ? Le Président de l'Assemblée de l'Union des Comores demande la suspension du ...
Séisme ou secousse dans un verre d'eau ?
Le Président de l'Assemblée de l'Union des Comores demande la suspension du processus d'attribution de la seconde licence. C'est l'objet de sa lettre envoyée à la Ministre des Télécommunications vendredi dernier. En clair, « l'Assemblée de l'Union des Comores demande aux autorités compétentes de suspendre ce processus d'attribution de la seconde licence afin de permettre aux élus de la Nation d'assumer une de ses missions fondamentales, en l'occurrence le contrôle de l'action Gouvernementale », dixit le Président de l'AU. Il est reproché au Gouvernement de n'avoir pas informé les élus de Hamdramba dudit processus !
Est-ce un séisme au sein de la majorité ? Une pierre du chef du perchoir jetée dans le jardin de l'Exécutif ? Ou, juste un biceps à sa rivale politique Bahia Massoundi ? A écouter les bruits des couloirs de Hamdramba, c'est aussi l'expression d'une crainte au sein d'une partie de la « majorité parlementaire »! Celle qui aurait ses candidats, CRC, Orange, RDC. Confier cette manne d'argent à la gestion du VP Mohamed Ali serait un boulevard menant droit à Beit Salam ! Autre son de cloche des élus de l'opposition : la régularité et la légalité du processus d'octroi de la licence et la gestion transparente de la recette fiscale. Autant d'indices annonciateurs d'une séance parlementaire consacrée aux questions au Gouvernement très animée demain jeudi 08 octobre.
Est-ce un séisme éclaboussant la deuxième personnalité de l'Etat ? Mon frère Zain- El Abidine se désole tôt ce matin par « Tsi bure eni ziri hundrawo ! Un président de l'Assemblée qui ignore une loi votée et promulguée ! Il n'y a que chez nous qu'on peut voir ça ! #Ya_Latuf ! ». Monsieur Abdou Ousseni feint oublier ceci : le Ministère, selon la loi adoptée par le parlement en mars 2014, est chargé de fixer la politique générale de développement du secteur des Télécommunications et non de gérer un processus d'octroi d'une licence ! Rappelons aussi ceci :la régulation, telle que prévue dans l'article 6 de la loi promulguée en décembre 2014, est exercée par l'ANRTIC ! Enfin, à des fins utiles et pour mémoire, il est à préciser ceci : l'octroi de la licence ne relève pas du Gouvernement, mais de l'Autorité Nationale de régulation des TIC (art 16), laquelle est « juridiquement distincte et fonctionnellement indépendante du Ministère en charge des Communications Électroniques » (art 6) !
Certes, « Le contrôle de l'action Gouvernementale » est une mission honorable de l'AU. Mais notre Parlement redorera son blason en intégrant 90% des 7 milliards et 10 millions dans la loi rectificative des finances en discussions dans sa session ordinaire par : la définition les lignes de dépenses prioritaires ; le contrôle des dépenses de la VP chargée des finances, le trésor public dans l'encaissement de ce droit de licence et les dépenses inhérentes ;un suivi et un contrôle de l'ANRTIC dans la gestion (10% de ce droit de licence) et l'application de la réglementation.
« Certains voient, à tort ou à raison, l'ombre de Comores Télécom pour faire, craignent-ils, capoter cette ouverture du marché» écrit Kamardine Soule. Pire, mon frère, grotesquement et burlesquement ses dirigeants, sans froid aux yeux ni pudeur, proposent en « haut lieu » « une remise d'un chèque équivalant au 7 milliards et 10 Millions en contre partie de l'arrêt du processus d'attribution de la licence »!
Est-ce une secousse dans un verre d'eau ? Je ne sais lire la boule de cristal, puis la voyance est une forme d'associationnisme, de chirk interdit en Islam. Evidemment dans un Etat de droit, cette lettre, ces agissements seraient un séisme politique et judiciaire ! Par contre, dans les îles de la lune, la Tournante donne le tournis, tourmente et tourne le dos aux valeurs de justice et de droit, chères à notre religion musulmane. En outre le ridicule ne tue point ! Les délinquants au col blanc seraient les plus honorés, convoités, respectés, promus et élus ! Les incompétents seraient les plus émérites !
Reste à savoir si l'Assemblée de l'Union ou Comores Télécom oseront former un recours contre la décision prochaine d'octroi de cette 2nde licence par l'ANRTIC devant le tribunal de Moroni (art 13) ! Néanmoins les recours ne sont pas suspensifs, indique la loi. Encore une fois, « au pays des surprises, rien n'est étonnant » diront Idjabou Bakari et Abu Hachimia !
Par Assaf Mohamed Sahali
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