LES ASSISES NATIONALES SE TIENDRONT AVANT LES ELECTIONS Avec son style si particulier, Houmed Msaidie , porte-parole du gouvernement, déf...
LES ASSISES NATIONALES SE TIENDRONT AVANT LES ELECTIONS
Avec son style si particulier, Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement, défie le peuple comorien : il n’y aura pas d’assises nationales. Face à la puissance grandissante du Mouvement du 11 août, il concède : si des gens veulent tenir des bilans, c’est leur affaire, le gouvernement n’en a que faire. Voilà la position du Chef du parti RADHI, rallié désintéressé de dernière heure au régime Ikililou ; voilà comment il assure le rôle que le parti du président lui a confié.
Irresponsabilité arrogante et provocante ! Comment des personnes à la direction du pays peuvent prétendre débuter un deuxième cycle de la Tournante sans procéder au bilan du premier cycle ? Cela tombe sous le sens et témoigne de la veulerie des gens qui nous dirigent. Aucun souci du pays et encore moins des conditions d’existence des citoyens.
A maints égards, le premier cycle de la Tournante a été une catastrophe pour le pays.
Le pays est-il plus uni qu’en 2001 ? Difficile à soutenir. Rappelons-nous le combat Azali – El Bak autour des compétences des iles, l’affrontement Sambi-Bacar sur l’unité du territoire de l’Etat (Sambi ne pouvait même pas se rendre à Ndzuani) et constatons le jeu du chat et de la souris entre Ikililou – Mohamed Ali Said.
Le pays est-il plus stable ? D’une certaine façon oui mais il a quand même fallu une opération militaire à Ndzuani pour préserver le minimum, l’Etat a été secoué par une tentative de coup d’Etat. Stabilité institutionnelle somme toute relative par rapport à la période des mercenaires.
Où en sommes-nous avec le séparatisme insulaire ? Incontestablement il est plus fort qu’en 2001. Les quatre iles sont infectés jusqu’aux os. Des gens « raisonnables » en viennent même à considérer qu’il faut aller vers une Confédération d’Etats indépendants et ils trouvent des auditoires attentifs, prêts à les suivre. Lors des dernières législatives, on a frôlé l’affrontement entre Ndzuani et Ngazidja.
Maore s’est-elle rapprochée du pays ? Car Maore figurait dans les préoccupations qui se trouvaient à la base du Nouvel Ensemble Comorien. Les faits sont sans appel : Maore est devenu un département français et une Région Européenne. Les expulsions sont de plus en plus nombreuses et désastreuses et notre Etat est de plus en plus muet.
La Tournante a-t-elle induit des meilleures conditions d’existence ? Les « bidons » qui jonchent les rues de la capitale répondent éloquemment. Le séparatisme nourrit un clientélisme généralisé, accompagné d’une corruption qui s’étale au grand jour, sûr de son impunité. Comment oublier l’insécurité qui plane. Des crimes impunis (le cas du regretté Kouva reste dans la gorge de beaucoup de gens) ; regain d’une certaine forme de banditisme qui se trouve à la base de la multiplication des sociétés de gardiennage ; un désordre dans les rues, chacun agissant sans le moindre souci des autres ni de la loi.
Msaidié et compagnie usent de sophismes grossiers pour continuer indument à occuper les devants de la scène et à enfoncer le pays dans un gouffre sans nom. Ils excellent dans le « politicien » pour détourner les gens.
A les entendre, un bilan à la veille des élections ne peut qu’être suspect ? Pourquoi vous qui avez le pouvoir n’avez pas engagé ce bilan lors de la célébration du 40ème anniversaire de l’indépendance ? Comment dans la préparation des élections n’avez-vous pas pensé à engager un bilan du 1er cycle de la Tournante avant de débuter le nouveau ? Qui aurait pu prévoir les événements qui ont marqué les Jeux des iles de l’Océan Indien, lesquels sont à la base de l’appel de M. Ali Bazi et du Mouvement du 11 aout ?
On veut aussi spéculer sur le passé de M Bazi et de ceux que nous appelons affectueusement les « dino ». Le Manifeste du Mouvement du 11 aout évoque précisément un bilan des 40 ans. Un signe que personne ne sera épargnée. La vérité et la réconciliation doit traverser toutes les époques.
Quant aux spéculations autour de la conquête du pouvoir, elles se fracassent le nez toutes seules. Le Mouvement du 11 aout n’a pas la prétention d’accéder au pouvoir. Ils cherchent à impliquer tout le monde, y compris tous les partis politiques. Un gros effort est déployé pour les rencontrer tous. Maintenant il se trouvera des partis, dont le Radhi, qui chercheront à l’utiliser dans un sens ou l’autre, c’est dans l’ordre des choses. On voudrait faire croire que Sambi tirerait des ficelles. Une ficelle cousue de fil blanc car non seulement Sambi sera une des cibles du bilan, mais le Mouvement du 11 aout ne s’est jamais prononcé contre la Tournante. Ce sont les assises qui décideront. Personnellement je crois que le pays ne peut pas se passer pour l’instant de la Tournante, par contre elle doit être radicalement transformée.
En réalité ceux qui dirigent ce pays, les Ikililou, Mamadou, Msaïdié et autres méprisent le peuple, à leurs yeux une populace inculte facile à manipuler. Ils croient pouvoir acheter les consciences et les électeurs. Ils sont incapables de tirer les leçons du printemps arable ni de comprendre ce qui est arrivé à Blaise Compaore malgré plus de 30 ans de règne.
Un conseil : craignez la colère d’un peuple poussé à bout par un pouvoir irresponsable.
Idriss 19/09/2015
Photo ©la rédaction
Avec son style si particulier, Houmed Msaidie, porte-parole du gouvernement, défie le peuple comorien : il n’y aura pas d’assises nationales. Face à la puissance grandissante du Mouvement du 11 août, il concède : si des gens veulent tenir des bilans, c’est leur affaire, le gouvernement n’en a que faire. Voilà la position du Chef du parti RADHI, rallié désintéressé de dernière heure au régime Ikililou ; voilà comment il assure le rôle que le parti du président lui a confié.
Irresponsabilité arrogante et provocante ! Comment des personnes à la direction du pays peuvent prétendre débuter un deuxième cycle de la Tournante sans procéder au bilan du premier cycle ? Cela tombe sous le sens et témoigne de la veulerie des gens qui nous dirigent. Aucun souci du pays et encore moins des conditions d’existence des citoyens.
A maints égards, le premier cycle de la Tournante a été une catastrophe pour le pays.
Le pays est-il plus uni qu’en 2001 ? Difficile à soutenir. Rappelons-nous le combat Azali – El Bak autour des compétences des iles, l’affrontement Sambi-Bacar sur l’unité du territoire de l’Etat (Sambi ne pouvait même pas se rendre à Ndzuani) et constatons le jeu du chat et de la souris entre Ikililou – Mohamed Ali Said.
Le pays est-il plus stable ? D’une certaine façon oui mais il a quand même fallu une opération militaire à Ndzuani pour préserver le minimum, l’Etat a été secoué par une tentative de coup d’Etat. Stabilité institutionnelle somme toute relative par rapport à la période des mercenaires.
Où en sommes-nous avec le séparatisme insulaire ? Incontestablement il est plus fort qu’en 2001. Les quatre iles sont infectés jusqu’aux os. Des gens « raisonnables » en viennent même à considérer qu’il faut aller vers une Confédération d’Etats indépendants et ils trouvent des auditoires attentifs, prêts à les suivre. Lors des dernières législatives, on a frôlé l’affrontement entre Ndzuani et Ngazidja.
Maore s’est-elle rapprochée du pays ? Car Maore figurait dans les préoccupations qui se trouvaient à la base du Nouvel Ensemble Comorien. Les faits sont sans appel : Maore est devenu un département français et une Région Européenne. Les expulsions sont de plus en plus nombreuses et désastreuses et notre Etat est de plus en plus muet.
La Tournante a-t-elle induit des meilleures conditions d’existence ? Les « bidons » qui jonchent les rues de la capitale répondent éloquemment. Le séparatisme nourrit un clientélisme généralisé, accompagné d’une corruption qui s’étale au grand jour, sûr de son impunité. Comment oublier l’insécurité qui plane. Des crimes impunis (le cas du regretté Kouva reste dans la gorge de beaucoup de gens) ; regain d’une certaine forme de banditisme qui se trouve à la base de la multiplication des sociétés de gardiennage ; un désordre dans les rues, chacun agissant sans le moindre souci des autres ni de la loi.
Msaidié et compagnie usent de sophismes grossiers pour continuer indument à occuper les devants de la scène et à enfoncer le pays dans un gouffre sans nom. Ils excellent dans le « politicien » pour détourner les gens.
A les entendre, un bilan à la veille des élections ne peut qu’être suspect ? Pourquoi vous qui avez le pouvoir n’avez pas engagé ce bilan lors de la célébration du 40ème anniversaire de l’indépendance ? Comment dans la préparation des élections n’avez-vous pas pensé à engager un bilan du 1er cycle de la Tournante avant de débuter le nouveau ? Qui aurait pu prévoir les événements qui ont marqué les Jeux des iles de l’Océan Indien, lesquels sont à la base de l’appel de M. Ali Bazi et du Mouvement du 11 aout ?
On veut aussi spéculer sur le passé de M Bazi et de ceux que nous appelons affectueusement les « dino ». Le Manifeste du Mouvement du 11 aout évoque précisément un bilan des 40 ans. Un signe que personne ne sera épargnée. La vérité et la réconciliation doit traverser toutes les époques.
Quant aux spéculations autour de la conquête du pouvoir, elles se fracassent le nez toutes seules. Le Mouvement du 11 aout n’a pas la prétention d’accéder au pouvoir. Ils cherchent à impliquer tout le monde, y compris tous les partis politiques. Un gros effort est déployé pour les rencontrer tous. Maintenant il se trouvera des partis, dont le Radhi, qui chercheront à l’utiliser dans un sens ou l’autre, c’est dans l’ordre des choses. On voudrait faire croire que Sambi tirerait des ficelles. Une ficelle cousue de fil blanc car non seulement Sambi sera une des cibles du bilan, mais le Mouvement du 11 aout ne s’est jamais prononcé contre la Tournante. Ce sont les assises qui décideront. Personnellement je crois que le pays ne peut pas se passer pour l’instant de la Tournante, par contre elle doit être radicalement transformée.
En réalité ceux qui dirigent ce pays, les Ikililou, Mamadou, Msaïdié et autres méprisent le peuple, à leurs yeux une populace inculte facile à manipuler. Ils croient pouvoir acheter les consciences et les électeurs. Ils sont incapables de tirer les leçons du printemps arable ni de comprendre ce qui est arrivé à Blaise Compaore malgré plus de 30 ans de règne.
Un conseil : craignez la colère d’un peuple poussé à bout par un pouvoir irresponsable.
Idriss 19/09/2015
Photo ©la rédaction