Voici le témoignage du je-viens, cuisiné cet après-midi suite à la manifestation déclenchée juste après le "juma"à Moroni. ...
Voici le témoignage du je-viens, cuisiné cet après-midi suite à la manifestation déclenchée juste après le "juma"à Moroni. "J'étais en voiture avec ma femme. Nous voulions nous rendre à Gobadjouw. On est arrivé place Badjanani. J'ai remarqué que la route a été barrée près du café du port.
J'ai fait demi-tour, craignant que ma bagnole soit touchée. On est passé par Iroungoudjani. De là, impossible de se rendre à Gobadjouw en voiture. On s'est dirigé vers le Sud. J'ai garé la voiture devant l'immeuble Omar Kassim. A pied, moi et ma femme sommes parti à Gobadjouw.
Arrivés là-bas, j'ai vu des militaires entrain de libérer la voie. Des civils étaient à la gare. Un militaire m'a demandé de ramasser les pierres jetées sur la route. Je lui ai fait savoir que je n'étais pas des auteurs. Il m'a laissé aller. Un autre m'a répété la même chose. Je lui ai dit que j'ai rien fait de mal. Je lui répondais en Français. Il m'a que nous "je-viens, sommes des emmerdeurs et semons le désordre partout où nous nous trouvons.
Pendant ce laps de temps, un troisième a lancé: 'embarquez-le'. Aussitôt, on m'a violemment jeté dans la camionnette. On me frappa avec des botes, des matraques. Il m'ont foncé la tête vers le bas. Je leur signifié que j'ai des problèmes respiratoires. Il m'ont répondu: 'tu va mourir #Mdoihu rombe gnuho.' Tu croyais quoi? Tu te crois où, imbécile ? Puis ils m'ont emmené à la gendarmerie. J'étais toujours allongé, et eux, sur mon corps avec leurs bottes.
Oui, ils m'ont piétiné comme des escaliers. A la gendarmerie, j'ai raconté ce qui s'était passé à leur supérieur. Mais j'avais l'impression de parler à un sourd-muet".
Fin du témoignage.
Le pauvre est resté là-bas jusqu'à ce qu'il soit relâché quelques heures après. Il se trouve actuellement à Moroni avec sa femme après des moments passés chez leurs familles à Nioumazaha et à Salimani. Une plainte contre l'armée nationale devra être déposée demain.
Par Toufé Maecha
Titre: la rédaction