Pour tous les observateurs et connaisseurs du système politique algérien, les choses semblent s'accélérer en Algérie quant à la prochai...
Pour tous les observateurs et connaisseurs du système politique algérien, les choses semblent s'accélérer en Algérie quant à la prochaine désignation du successeur du Président Bouteflika.
En effet, l'absence chronique du Chef de l'Etat algérien vient de prendre une tournure nouvelle où l'on observe que sa succession serait en train de se jouer entre les différents clans qui dirigent de facto l'Algérie depuis son indépendance à savoir, l'armée, les services sécuritaires et les castes économico-politiques qui se sont partagés la rente des hydrocarbures.
Parmi les prétendants, Amar Saïdani, Secrétaire Général du FLN qui a reçu un soutien très controversé du patron de l'armée, le Général Gaid Saleh ; un soutien qui a provoqué un tollé dans les milieux de la classe politique locale mais aussi au sein de l'armée et de la population.
Un soutien du patron de l'armée algérienne qui ne lui sera d'aucune utilité face au soutien qu'accorde le faiseur de Président, le tout puissant patron du Service de Renseignement, DRS, le Général Mediene, au Premier Ministre, Abdelmalek Sellal.
Or, malgré le soutien direct de la France dont il bénéficie dans la guerre de succession de Bouteflika, Saïdani n'a aucune chance face au Chef du RND, Ahmed Ouyahia, qui semble avoir réussi à obtenir le consensus de tous pour présider aux destinées de l'Algérie, notamment avec son retour à la tête de son parti.
Un retour de Ouyahia qui conforte l'hypothèse selon laquelle il aurait accepté la feuille de route des décideurs et de se positionner en présidentiable mais aussi qu'un accord stratégique entre l'Etat-Major algérien, le DRS et la Présidence algérienne serait intervenu ; si cette hypothèse venait à être confirmée, alors le clan présidentiel, mené par Saïd Bouteflika, pourrait en payer le prix cher.
Un scénario qui semble ne pas plaire à la France et qui expliquerait le venue programmée le 15 juin 2015 pour quelques heures, du Président français en Algérie pour défendre son "candidat".
Enfin, quelque soit le nouveau Président algérien, qui sortira de ces concertations entre clans rivaux et avec l'ancienne puissance coloniale, celui-ci de devra opérer des coupes sévères au plan social et un risque d'embrasement de l'Algérie ne doit pas être écarté avec des répercussions sécuritaires sur toute la région.
La météo en Algérie est-elle annonciatrice d'un orage ou d'une éclaircie ? La première option semble, pour l'heure, la plus probable avec la recrudescence des attentats, la reprise des émeutes à Ghardia et la tension sociale qui gronde, notamment en cette approche du mois sacré de Ramadan où tout manque et ce que l'on peut trouver est à des prix exorbitants ; même les dates viennent de Tunisie, du Maroc et d'Israël sans parler de la qualité de la viande qui laisse à désirer.
Quoiqu'il en soit, le scénario pour le prochain locataire d'El Mouradia semble avoir été écrit par les membres des clans réunis, comme de coutume, en conclave et attendent l'accord de l'ancienne puissance coloniale.
Un nouveau Président qui sera élu, comme toujours, avec un score de pays tiers-mondiste au-dessus de 90% de oui et 10% de non, confirmant une nouvelle fois que la description du système politique algérien faite par Jean Leca et Jean-Claude Vatin dans les années 70 reste toujours valable à savoir que "le régime algérien est un sultanisme populaire".
Farid Mnebhi.