L’école est notre bien commun, le socle fondateur de notre république. Un idéal sur lequel se fondent tant d’espoirs, tant d’espérances, e...
L’école est notre bien commun, le socle fondateur de notre république.
Un idéal sur lequel se fondent tant d’espoirs, tant d’espérances, en sa capacité à permettre à d’aucuns d’outrepasser les fatalismes déterminants éventuellement liés à nos origines respectives.
Elle est un atout pour la cohésion sociale.
Aussi doit-elle comme depuis toujours donner sa chance à chaque enfant de ce pays en fonction de ses potentialités, et indépendamment de son ascendance.
OR, QUE CONSTATONS-NOUS ?
Ces dernières années ce temple éducatif souffre.
Il est entré dans une phase de grande affliction, de grande déliquescence.
Nous sommes tous conscient de l’amplitude du désastre. Mais nous nous taisons tous.
Comme nous nous sommes toujours tus, par lâcheté ou renoncement.
Le niveau des élèves s’effrite chaque année un peu plus. Et cela ne dérange personne.
Nul ne semble vouloir se pencher sérieusement sur ce mal quasi endémique.
Et pourtant, on est arrivé à la limite de ce que nous pouvions supporter.
Il fut un temps les diplômes nationaux avaient de la valeur.
Ils portaient une valeur intrinsèquement reconnu de tous.
Aujourd’hui ils sont devenus de simples formalités, de simples objets presque décoratifs que l’on exhiberait sans grande conviction tant ils sont largement dévalués, dépréciés.
On n’a pas besoin d’une formation poussée pour se sentir interpellé.
On voit bien, c’est encore et toujours au présent : la dégradation de l’enseignement.
Ça se passe sous nos yeux. Il suffit d’inspecter la plupart des nos diplômés nationaux et vous serez atterrés. Le mal est très grand. Le poison est déjà dans les veines.
Certains de nos diplômés nationaux ne savent même pas écrire une lettre de motivation, voire parler correctement en français.
J’accuse l’État car Le premier devoir de toute nation c’est d’offrir à ses enfants l’accès au savoir, sans lequel il n’y a ni progrès ni émancipation individuelle.
Et le nôtre, notre État, range l’enseignement au rayon des vestiges d’une forme de grandeur disparue. Tout le monde est bien sûr responsable. Mais la responsabilité première de cette faillite incombe à l’État.
C’est lui qui fixe les programmes. Aujourd’hui, Il recrute les enseignants au faciès, sur la base de considération politique et partisane, et non sur leur compétence. Il valide les diplômes des lauréats sortis de nos institutions dont nous connaissons tous le laxisme des chefs d’établissements. Par conséquent, l’État est et reste le premier des grands responsables du naufrage où plonge l’enseignement.
Il a abandonné l’une de ses missions premières et primordiales : la préparation de l’avenir du pays.
J’accuse certains proviseurs des lycées publics qui inscrivent la plupart des élèves sans aucun document qui prouve leur passage en classe supérieure. Les lycées publics sont devenus une sorte de boîte à lettres dans laquelle on peut déposer tout courrier. Le mal est trop ancré dans la société qui admire et glorifie ce système.
J’accuse certains enseignants par leur complaisance à l’égard d’élèves injustement surnotés au regard de leur réelle capacité et compétences pédagogiques. Pathétique esprit de copinage ayant définitivement aboli la frontière nécessaire entre maitre et élève au prix d’une faveur en nature. Celle-ci contribue un peu plus et ce depuis des décennies à creuser le trou sans fond de notre enseignement aux abois. C’est une forme d’usine à gaz résignée désormais à ne fabriquer que des têtes creuses, mal formées, destinées à devenir ou devenues déjà des apothicaires bureautiques.
Ainsi des enseignants complices d’une dérive en favorisant et cautionnant l’obtention de vrais-faux diplômes au lieu de songer à la formation de l’esprit des élèves. Le pays est donc allongé sur un volcan en ébullition avec ces types d’élèves comme seul rempart. De la surveillance des examens nationaux par exemple ne reste que le nom, tant le laxisme des surveillants dans les salles d’examens semble légion. Quand on applique une réelle surveillance, peu de lauréats arboraient le fameux sésame. Mais ces surveillants occasionnels, ces surveillants d’un jour participent eux aussi et malgré eux de l’aggravation de la situation.
J’accuse certains directeurs d’établissements privés devenus de sortes de rentiers profitant sans limite de la mise en place dans notre pays le système d’agrément permettant la commercialisation de l’école et du savoir.
Des purs commerciaux de l’enseignement sévissent désormais au détriment de notre bien commun: l’école de la nation, et par delà l’avenir du pays tout entier. Ces directeurs laissent passer en classe supérieure des élèves dont le niveau de connaissances, en tout point déficient ne permet pas d’aborder avec suffisamment de sécurité et d’aisance les classes en question. Sans surprise, ils cherchent à satisfaire leurs besoins commerciaux et à rentabiliser le « business » au profit de leurs actionnaires et non de nos enfants. On doit sauver nos établissements, disent-ils !
J’accuse les élèves dont le souci premier reste le passage en classe supérieure.
Ils ne présentent pas les garanties nécessaires relatives à l’acquisition sanctionnée par des évaluations certifiant de la maitrise réelle de leur part d’un ensemble de savoirs correspondant à un niveau scolaire donné.
DE QUOI IL EST QUESTION JUSTEMENT, SINON DE LEUR AVENIR ?
Mais il semble que même de cela ils n’ont cure. Au pays des aveugles le borgne est toujours roi.
Certains laissent dire : « le jeu de ballon se joue toujours vers l’avant. N’kondro M’béli !».
Aussi ne pensent-ils qu’à acquérir des diplômes qui ne correspondent pas du tout à leur niveau d’études. Ils manquent de motivation pour apprendre. Aujourd’hui, la situation est catastrophique.
Beaucoup d’élèves n’arrivent même pas à acquérir les compétences et les qualifications qui les permettront d’exercer une responsabilité plus tard. Or c’est une clé pour des études et une insertion professionnelle réussie. Ils sont incapables de réfléchir à long terme. Ils ne savent peut-être pas qu’un bon travail est un gage de réussite et d’équilibre pour l’avenir de soi-même. Pour eux, faire des fautes en français c’est anecdotique.
Et pourtant le vocabulaire c’est la base de tout.
J’accuse les parents d’élèves de ne pas veiller sur leurs enfants, de ne jamais s’intéresser aux cursus scolaires de ces derniers. Ils sont démissionnaires. Trop de jeunes n’ont ni repère ni encadrement en dehors de l’école.
Une négligence qui conduit beaucoup d’enfants droit au mur. J’ai l’impression que tous les responsables ont déposé les armes au lieu de se battre avec pugnacité. Et nous sombrons. Le pays avec !
Il ne manque plus que le pas qui s’en impose pour y plonger.
Alors les bons esprits s’interrogent, ces diplômés ne sont-ils pas des bombes à retardement ?
Croyez-vous qu’avec ce rythme, l’avenir du pays est assuré ?
SAANDI MOHAMED SOILIHI
Un idéal sur lequel se fondent tant d’espoirs, tant d’espérances, en sa capacité à permettre à d’aucuns d’outrepasser les fatalismes déterminants éventuellement liés à nos origines respectives.
Elle est un atout pour la cohésion sociale.
Aussi doit-elle comme depuis toujours donner sa chance à chaque enfant de ce pays en fonction de ses potentialités, et indépendamment de son ascendance.
OR, QUE CONSTATONS-NOUS ?
Ces dernières années ce temple éducatif souffre.
Il est entré dans une phase de grande affliction, de grande déliquescence.
Nous sommes tous conscient de l’amplitude du désastre. Mais nous nous taisons tous.
Comme nous nous sommes toujours tus, par lâcheté ou renoncement.
Le niveau des élèves s’effrite chaque année un peu plus. Et cela ne dérange personne.
Nul ne semble vouloir se pencher sérieusement sur ce mal quasi endémique.
Et pourtant, on est arrivé à la limite de ce que nous pouvions supporter.
Il fut un temps les diplômes nationaux avaient de la valeur.
Ils portaient une valeur intrinsèquement reconnu de tous.
Aujourd’hui ils sont devenus de simples formalités, de simples objets presque décoratifs que l’on exhiberait sans grande conviction tant ils sont largement dévalués, dépréciés.
On n’a pas besoin d’une formation poussée pour se sentir interpellé.
On voit bien, c’est encore et toujours au présent : la dégradation de l’enseignement.
Ça se passe sous nos yeux. Il suffit d’inspecter la plupart des nos diplômés nationaux et vous serez atterrés. Le mal est très grand. Le poison est déjà dans les veines.
Certains de nos diplômés nationaux ne savent même pas écrire une lettre de motivation, voire parler correctement en français.
J’accuse l’État car Le premier devoir de toute nation c’est d’offrir à ses enfants l’accès au savoir, sans lequel il n’y a ni progrès ni émancipation individuelle.
Et le nôtre, notre État, range l’enseignement au rayon des vestiges d’une forme de grandeur disparue. Tout le monde est bien sûr responsable. Mais la responsabilité première de cette faillite incombe à l’État.
C’est lui qui fixe les programmes. Aujourd’hui, Il recrute les enseignants au faciès, sur la base de considération politique et partisane, et non sur leur compétence. Il valide les diplômes des lauréats sortis de nos institutions dont nous connaissons tous le laxisme des chefs d’établissements. Par conséquent, l’État est et reste le premier des grands responsables du naufrage où plonge l’enseignement.
Il a abandonné l’une de ses missions premières et primordiales : la préparation de l’avenir du pays.
J’accuse certains proviseurs des lycées publics qui inscrivent la plupart des élèves sans aucun document qui prouve leur passage en classe supérieure. Les lycées publics sont devenus une sorte de boîte à lettres dans laquelle on peut déposer tout courrier. Le mal est trop ancré dans la société qui admire et glorifie ce système.
J’accuse certains enseignants par leur complaisance à l’égard d’élèves injustement surnotés au regard de leur réelle capacité et compétences pédagogiques. Pathétique esprit de copinage ayant définitivement aboli la frontière nécessaire entre maitre et élève au prix d’une faveur en nature. Celle-ci contribue un peu plus et ce depuis des décennies à creuser le trou sans fond de notre enseignement aux abois. C’est une forme d’usine à gaz résignée désormais à ne fabriquer que des têtes creuses, mal formées, destinées à devenir ou devenues déjà des apothicaires bureautiques.
Ainsi des enseignants complices d’une dérive en favorisant et cautionnant l’obtention de vrais-faux diplômes au lieu de songer à la formation de l’esprit des élèves. Le pays est donc allongé sur un volcan en ébullition avec ces types d’élèves comme seul rempart. De la surveillance des examens nationaux par exemple ne reste que le nom, tant le laxisme des surveillants dans les salles d’examens semble légion. Quand on applique une réelle surveillance, peu de lauréats arboraient le fameux sésame. Mais ces surveillants occasionnels, ces surveillants d’un jour participent eux aussi et malgré eux de l’aggravation de la situation.
J’accuse certains directeurs d’établissements privés devenus de sortes de rentiers profitant sans limite de la mise en place dans notre pays le système d’agrément permettant la commercialisation de l’école et du savoir.
Des purs commerciaux de l’enseignement sévissent désormais au détriment de notre bien commun: l’école de la nation, et par delà l’avenir du pays tout entier. Ces directeurs laissent passer en classe supérieure des élèves dont le niveau de connaissances, en tout point déficient ne permet pas d’aborder avec suffisamment de sécurité et d’aisance les classes en question. Sans surprise, ils cherchent à satisfaire leurs besoins commerciaux et à rentabiliser le « business » au profit de leurs actionnaires et non de nos enfants. On doit sauver nos établissements, disent-ils !
J’accuse les élèves dont le souci premier reste le passage en classe supérieure.
Ils ne présentent pas les garanties nécessaires relatives à l’acquisition sanctionnée par des évaluations certifiant de la maitrise réelle de leur part d’un ensemble de savoirs correspondant à un niveau scolaire donné.
DE QUOI IL EST QUESTION JUSTEMENT, SINON DE LEUR AVENIR ?
Mais il semble que même de cela ils n’ont cure. Au pays des aveugles le borgne est toujours roi.
Certains laissent dire : « le jeu de ballon se joue toujours vers l’avant. N’kondro M’béli !».
Aussi ne pensent-ils qu’à acquérir des diplômes qui ne correspondent pas du tout à leur niveau d’études. Ils manquent de motivation pour apprendre. Aujourd’hui, la situation est catastrophique.
Beaucoup d’élèves n’arrivent même pas à acquérir les compétences et les qualifications qui les permettront d’exercer une responsabilité plus tard. Or c’est une clé pour des études et une insertion professionnelle réussie. Ils sont incapables de réfléchir à long terme. Ils ne savent peut-être pas qu’un bon travail est un gage de réussite et d’équilibre pour l’avenir de soi-même. Pour eux, faire des fautes en français c’est anecdotique.
Et pourtant le vocabulaire c’est la base de tout.
J’accuse les parents d’élèves de ne pas veiller sur leurs enfants, de ne jamais s’intéresser aux cursus scolaires de ces derniers. Ils sont démissionnaires. Trop de jeunes n’ont ni repère ni encadrement en dehors de l’école.
Une négligence qui conduit beaucoup d’enfants droit au mur. J’ai l’impression que tous les responsables ont déposé les armes au lieu de se battre avec pugnacité. Et nous sombrons. Le pays avec !
Il ne manque plus que le pas qui s’en impose pour y plonger.
Alors les bons esprits s’interrogent, ces diplômés ne sont-ils pas des bombes à retardement ?
Croyez-vous qu’avec ce rythme, l’avenir du pays est assuré ?
SAANDI MOHAMED SOILIHI