A moins de quinze jours de la célébration du 40è anniversaire de l’indépendance des Comores ( 06juillet 1975-06 juillet 2015 ), il est gra...
A moins de quinze jours de la célébration du 40è anniversaire de l’indépendance des Comores (06juillet 1975-06 juillet 2015), il est grand temps de faire le bilan de toutes ces années, mais aussi de nous demander qu’est ce que la jeune génération a apporté à ce pays ? Je profite donc de cette occasion rendre un grand hommage à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour cette belle indépendance amputée. Mais ce que je pense livrer au public comorien aujourd’hui ce n’est pas l’histoire du pays mais celle des hommes qui l’ont marqué. Tellement ils sont nombreux mais méconnus sinon oubliés pour cause du manque d’un haut lieu de mémoire.
L’idée m’est arrivée le jour où je me suis rendu à Mitsamiouli Mdjini pour rendre hommage aux victimes du crash de l’avion de la compagnie Yemenia en observant la stèle érigée à la place mveri dju (place verte) de cette capitale du nord. Une fois sur place, j’étais malheureusement surpris et choqué par l’état par lequel j’ai trouvé l’espace où est érigé ce mémorial financé entièrement par l’ambassade de France auprès de l’union des Comores. La stèle servait de poteau pour les gamins du quartier qui transforme cet espace en mini- terrain de foot sous les yeux des notables et cadres du village sinon du pays assis sous l’arbre à palabre en train de parler politique. Il est à souligner qu’au pays tout le monde est spécialiste en politique car la seule grande école de science politique reste la place publique où on s’informe et où on déforme les informations.
Une semaine après, je me suis rendu à Iconi et cette fois c’est pour visiter le cimetière où reposent une centaine des victimes de ce même accident de Yemenia et le constat est encore désolant et choquant. Clôturé par quatre murs hauts de plus de trois mètres et portail grandement ouvert, j’avais du mal à identifier les tombes tellement ils étaient couverts par toutes sortes d’herbes sauvages. Mais le pire est la présence d’une vache attaché tout juste à côté qui broute entre les tombes et faire … etc.
Indigné, le lendemain, j’ai publié un article sur ce même blog que j’intitulais « du lieu de mémoire au devoir de mémoire ». L’idée était de conscientiser les gens de l’urgence et de l’importance de préserver et protéger ces lieux car faisant partie de notre histoire commune. Aujourd’hui, je reviens encore marteler la même idée en mettant l’accent sur un autre angle. Tout commence le jour de l’enterrement de notre ami conteur et écrivain Salim Hatubou, ambassadeur de la culture comorienne à l’étranger. Après la cérémonie officielle, après les bla-bla prononcés par les autorités étatiques présentes à cette journée de « Deuil » national et après la prière funèbre dirigée par le cadi de la région, aucune autorité n’a suivi le corps jusqu’à son dernier demeure pourtant se trouvant à moins de vingt mètres du foyer où sont tenues les différentes cérémonies car pour les autorités l’affaire de Salim est close, place aux propagandes et aux campagnes des élections présidentielles de 2016. Depuis, je ne cesse de me poser cette question : A quand un mausolée sinon un panthéon pour les hommes et femmes qui ont servi la nation comorienne ?
Notre pays possède t-il des hommes d’Etat, des patriotes avoués qui méritent être panthénoniser ?
Depuis l’accession de notre pays à son indépendance en 1975, on comptabilise une dizaine de personnalités polito-religieuses et culturelles qui ont marqué leur temps mais chacun d’eux repose chez lui sous un cocotier ou sous un manguier avec ses aïeux. A l’exemple du prince Said Ibrahim qui repose au côté de sa femme chez lui à Iconi, du père de l’indépendance des Comores Ahmed Abdallah Abderemane qui repose à Domoni Anjouan, Ali Soilihi Mtsachiwa dans la cour de la maison familiale à Chouani au côté de sa maman, son grand frère et père de la démocratie aux Comores Said Mohamed Djohar à Mdé devant la grande mosquée du vendredi, Mohamed Taki Abdoulkarim, à Mbeni au côté de ses parents, Tadjidine Ben Massound, dans la cour de sa maison à Moroni, le grand mufti Said Mohamed Abdouroihamane à Moroni place Badjanani, le philosophe et théologien Mouigni Baraka (le vrai) chez lui à Ntsoudjini, le grand cadi Said Mohamed Eldjelan à Moroni et enfin, l’écrivain salim Hatubou au côté de son grand-père à Hahaya … etc.
Une semaine après, je me suis rendu à Iconi et cette fois c’est pour visiter le cimetière où reposent une centaine des victimes de ce même accident de Yemenia et le constat est encore désolant et choquant. Clôturé par quatre murs hauts de plus de trois mètres et portail grandement ouvert, j’avais du mal à identifier les tombes tellement ils étaient couverts par toutes sortes d’herbes sauvages. Mais le pire est la présence d’une vache attaché tout juste à côté qui broute entre les tombes et faire … etc.
Indigné, le lendemain, j’ai publié un article sur ce même blog que j’intitulais « du lieu de mémoire au devoir de mémoire ». L’idée était de conscientiser les gens de l’urgence et de l’importance de préserver et protéger ces lieux car faisant partie de notre histoire commune. Aujourd’hui, je reviens encore marteler la même idée en mettant l’accent sur un autre angle. Tout commence le jour de l’enterrement de notre ami conteur et écrivain Salim Hatubou, ambassadeur de la culture comorienne à l’étranger. Après la cérémonie officielle, après les bla-bla prononcés par les autorités étatiques présentes à cette journée de « Deuil » national et après la prière funèbre dirigée par le cadi de la région, aucune autorité n’a suivi le corps jusqu’à son dernier demeure pourtant se trouvant à moins de vingt mètres du foyer où sont tenues les différentes cérémonies car pour les autorités l’affaire de Salim est close, place aux propagandes et aux campagnes des élections présidentielles de 2016. Depuis, je ne cesse de me poser cette question : A quand un mausolée sinon un panthéon pour les hommes et femmes qui ont servi la nation comorienne ?
Notre pays possède t-il des hommes d’Etat, des patriotes avoués qui méritent être panthénoniser ?
Depuis l’accession de notre pays à son indépendance en 1975, on comptabilise une dizaine de personnalités polito-religieuses et culturelles qui ont marqué leur temps mais chacun d’eux repose chez lui sous un cocotier ou sous un manguier avec ses aïeux. A l’exemple du prince Said Ibrahim qui repose au côté de sa femme chez lui à Iconi, du père de l’indépendance des Comores Ahmed Abdallah Abderemane qui repose à Domoni Anjouan, Ali Soilihi Mtsachiwa dans la cour de la maison familiale à Chouani au côté de sa maman, son grand frère et père de la démocratie aux Comores Said Mohamed Djohar à Mdé devant la grande mosquée du vendredi, Mohamed Taki Abdoulkarim, à Mbeni au côté de ses parents, Tadjidine Ben Massound, dans la cour de sa maison à Moroni, le grand mufti Said Mohamed Abdouroihamane à Moroni place Badjanani, le philosophe et théologien Mouigni Baraka (le vrai) chez lui à Ntsoudjini, le grand cadi Said Mohamed Eldjelan à Moroni et enfin, l’écrivain salim Hatubou au côté de son grand-père à Hahaya … etc.
La liste est tellement longue que j’aurai du mal à les citer tous et à me souvenir des lieux où reposent ces hautes personnalités qui risquent d’être oubliés à l’absence d’un lieu de mémoire collectif que je nommerai le panthéon comorien. Historiens du pays réagissez vite car votre rôle n’est pas de régler de compte avec l’histoire mais de bien comprendre le passé pour mieux préparer un avenir meilleur. Il a été bien dit par le journaliste Alain Foka je cite : « un peuple sans histoire est comme un corps sans âme ». Je m’aligne avec l’idée du grand philosophe et sociologue français Stéphane Hessel qui disait je cite : « ce n’est pas la valeur des hommes qui fonde le respect que nous leur devons, c’est le respect qui leur donne de la valeur. Ce n’est pas qu’ils sont nés bons qu’il faut les aimer, c’est par ce qu’il n y a pas de bonté sans un peu d’amour». C’est donc avec cet amour que nous sommes obligés de réagir vite afin de panthéoniser ceux qui se sont sacrifiés pour la nation comorienne.
Toutefois, s’il faut construire ce haut lieu pour y faire entrer toutes les sortes les rats qui rongent le bateau à bord duquel ils sont embarqués au péril de leur vie et des autres passagers, vaut mieux ne pas l’avoir comme ça chacun reposera sous l’arbre à fruit à pain ou sous le citronnier ho kurani hambayé. Oui, « c’est quand il fait nuit que les étoiles brillent » disait Winston Churchill. Et de finir avec la chanteuse malienne Oumou Sangaré qui dit « l’Afrique a tout pour être prospère, mais il faut des politiques qui aient l’amour du pays et du peuple». Agissons ensemble et écrivons notre histoire car un passé non pensé est un poids lourd, aveugle et bête. Laissons les esprits mesquins basés sur le régionalisme et le népotisme qui font du Comorien un citoyen du village et non un nationaliste avoué à la cause de sa nation. Tout le monde dit que le Comorien est naïf, il croit à tous sauf à lui-même, mais moi, je crois en notre avenir et en autre histoire.
SOILIHI Ahamada Mlatamou (Auteur)
Toutefois, s’il faut construire ce haut lieu pour y faire entrer toutes les sortes les rats qui rongent le bateau à bord duquel ils sont embarqués au péril de leur vie et des autres passagers, vaut mieux ne pas l’avoir comme ça chacun reposera sous l’arbre à fruit à pain ou sous le citronnier ho kurani hambayé. Oui, « c’est quand il fait nuit que les étoiles brillent » disait Winston Churchill. Et de finir avec la chanteuse malienne Oumou Sangaré qui dit « l’Afrique a tout pour être prospère, mais il faut des politiques qui aient l’amour du pays et du peuple». Agissons ensemble et écrivons notre histoire car un passé non pensé est un poids lourd, aveugle et bête. Laissons les esprits mesquins basés sur le régionalisme et le népotisme qui font du Comorien un citoyen du village et non un nationaliste avoué à la cause de sa nation. Tout le monde dit que le Comorien est naïf, il croit à tous sauf à lui-même, mais moi, je crois en notre avenir et en autre histoire.
SOILIHI Ahamada Mlatamou (Auteur)