Demain l’écrivain Salim Hatubou sera inhumé dans le Hamanvu qui lui était cher. Ses amis intimes confirment d’une seule voix qu’il voulait ...
Demain l’écrivain Salim Hatubou sera inhumé dans le Hamanvu qui lui était cher. Ses amis intimes confirment d’une seule voix qu’il voulait être enterré à Milepvani ehale hale iyo. Le sort en a voulu autrement.
Je ne l’avais jamais rencontré, ni lu ses livres. Ma réaction, qu’Allah me pardonne, a été celle de ces vieilles dames de ma filiation mbadjinienne qui se laissent aller à reprocher au tout puissant d’avoir rappelé à lui, plus jeune, plus vaillant, plus utile à la société qu’elles. Je n’ai pu que dire à Biheri Said Soilihi, Mahmoud Ibrahim, Faiza Soulé et ma filleule Maliza Said, qui m’ont informé du décès : c’est injuste. Comme si j’avais murmuré « justice » à la mort de ma mère longtemps alitée.
Je ne l’avais jamais rencontré, ni lu ses livres. Ma réaction, qu’Allah me pardonne, a été celle de ces vieilles dames de ma filiation mbadjinienne qui se laissent aller à reprocher au tout puissant d’avoir rappelé à lui, plus jeune, plus vaillant, plus utile à la société qu’elles. Je n’ai pu que dire à Biheri Said Soilihi, Mahmoud Ibrahim, Faiza Soulé et ma filleule Maliza Said, qui m’ont informé du décès : c’est injuste. Comme si j’avais murmuré « justice » à la mort de ma mère longtemps alitée.
De l’homme et de l’écrivain, j’éprouvais une sympathie respectueuse bâtie d’un puzzle constitué de fragments puisés dans les lectures d’articles, de statuts, de citations, de conversations avec des proches qui étaient aussi les siens culturellement. Sur les réseaux sociaux, nous échangions sur l’isolement de l’archipel avec l’Afrique de l’Est-mère et la culture swahili. Sa mère et ma défunte première épouse étaient issues de la communauté comorienne de Zanzibar.
L’état a décidé d’organiser des funérailles nationales. Réjouissons-nous de ce que le pays veuille honorer un écrivain prolifique au talent reconnu internationalement, qui ne peut être suspecté de complaisance avec un gouvernement quelconque. Même si ces dernières années on a vu une prolifération d’enterrements avec remise du drapeau national et des péroraisons aussi vides que les discours officiels sur la politique nationale, saisissons l’occasion pour que les futures funérailles nationales soient justifiées par la valeur livrée à la nation. Que le défunt ait été footballeur, chef d’entreprise, philosophe, scientifique, enseignant, artiste, homme politique, défenseur de nobles causes, syndicaliste…
Pour cela, faisons tout pour montrer la différence entre Salim Hatubou, qui a légué de la valeur à la nation et les autres Djifu ("Grand Défunt").
Je propose qu’un comité d’écrivains, d’enseignants, de chercheurs, de critiques littéraire ( n’est-ce pas Aboubacar S Salim, Mohamed Toihir, Amroine Darkaoui, Anssoufouddine Mohamed, Moinaecha Yahaya, SAST, … ) aille demander au Ministre de l’éducation nationale l’organisation d’une semaine de LECTURE et d’activités SALIM HATUBOU dans les écoles, les clacs et centres culturels. L’ORTC devrait se dépasser pour produire une émission qui apprendrait quelque chose à ses téléspectateurs sur l’œuvre de l’écrivain et non un simple panégyrique. Les écoles et radios privées devraient être sollicitées.
Capture youtube |
Ses amis, les Ben Amir, Mahmoud Ibrahim, Chamanga, Maliza et ceux que je ne connais pas , pourraient consulter un frappeur de planche (Mrema Bao - Que Dieu me pardonne encore) pour savoir si l’organisation d’une soirée de contes, pendant la pleine lune ( Mamwe sera mise à contribution) à Hahaya et/ou au Lycée Said Mohamed Cheikh et/ou Place de l’Indépendance porterait bonheur aux futures générations d’écrivains. Je le crois.
M. Damir ben Ali a été le premier à publier dans le forum de la FCC un hommage plein d’émotion contenue sur celui qui a été un compagnon de labeur culturel et un ami. Son avis d’anthropologue sur une sélection de contes à dire dans les soirées, devrait être recherché.
Salim Hatubou, aurait pu être inhumé à Marseille. Marseille et la France sont autant chez lui que Hahaya et les Comores. Si nous voulons l’honorer et non prouver notre capacité à enterrer somptueusement; faisons connaître son œuvre aux Comoriens. Les funérailles nationales auront alors un sens.