Si les proches de Nassirdine M'zé, 23 ans, ont appris la mort du jeune homme parti faire le jihad, les autorités appellent à la plus gr...
Si les proches de Nassirdine M'zé, 23 ans, ont appris la mort du jeune homme parti faire le jihad, les autorités appellent à la plus grande prudence quant à cette information. Toute une communauté a été néanmoins bouleversée par cette nouvelle, notamment les responsables de la Madrasa Beyth el Islam que nous avons rencontrés hier.
SAINT-ANDRÉ
Ismaël a les yeux rougis par la tristesse. Il refuse de parler aux journalistes, trop éprouvé par ce qu'il traverse. Il y a une semaine, samedi dernier, le téléphone a sonné. Au bout du fil, on lui a demandé s'il avait bien un fils du nom de Nassirdine M'zé. On lui a ensuite annoncé que son enfant était au paradis. Sans plus de précision. L'information a été révélée hier par nos confrères du Quotidien.
"Mais nous ne savons même pas s'il est réellement mort", tranche Karimou Bacar, animateur du quartier de l'Oasis où vivait Nassirdine, et, responsable de la Madrasa beyth el Islam (école coranique) ouverte par l'association Ouragan. "Je connais Nassirdine, je n'aurais jamais pensé ça de lui. Il n'est pas du genre à faire la troisième guerre mondiale" poursuit l'animateur.
SAINT-ANDRÉ
Ismaël a les yeux rougis par la tristesse. Il refuse de parler aux journalistes, trop éprouvé par ce qu'il traverse. Il y a une semaine, samedi dernier, le téléphone a sonné. Au bout du fil, on lui a demandé s'il avait bien un fils du nom de Nassirdine M'zé. On lui a ensuite annoncé que son enfant était au paradis. Sans plus de précision. L'information a été révélée hier par nos confrères du Quotidien.
"Mais nous ne savons même pas s'il est réellement mort", tranche Karimou Bacar, animateur du quartier de l'Oasis où vivait Nassirdine, et, responsable de la Madrasa beyth el Islam (école coranique) ouverte par l'association Ouragan. "Je connais Nassirdine, je n'aurais jamais pensé ça de lui. Il n'est pas du genre à faire la troisième guerre mondiale" poursuit l'animateur.
Hier, il nous a reçus dans la Madrasa (ou médersa). Assis sur le tapis, une vingtaine d'enfants âgés de 3 à 15 ans et dont les parents sont originaires de l'Archipel des Comores. "On leur enseigne le bon côté de l'Islam pour qu'ils ne tombent dans la délinquance. L'Islam à la Réunion, on pense que c'est le bon exemple. Toutes les religions s'entendent bien", continue Karimou. "On enseigne aux enfants le respect et on les encadre. Ils sont plein d'énergie". Le président de l'association, Georges-Marie Siconine, est chrétien. Il estime : "Nassirdine aurait eu besoin de fréquenter notre Madrasa si elle avait existé. Si on encadre ces jeunes, ils ne dérivent pas."
Une mort pleine de doutes
Le 10 octobre, le Saint-Andréen avait quitté la Réunion dans le but de trouver une formation en métropole avait-il dit à ses parents. Il a été accueilli par sa sœur qui est partie aux Comores le 12 octobre. À ce moment, Nassirdine devait retrouver un ami. Il n'a plus donné signe de vie à sa famille à partir du 14 octobre. C'est une visite de policiers aux parents qui a confirmé que le jeune homme était parti dans une zone de guerre, sans plus de précision.
Aujourd'hui, les autorités se refusent à confirmer son décès si bien que le plus grand flou demeure sur les circonstances du drame. Notamment concernant le lieu. Les proches ont effectué des recherches après le coup de téléphone et ont pu constater qu'il avait été passé d'Irak. Le lien a donc été fait avec les neuf membres de Daech (Etat islamique) tués par l'armée irakienne à Tikrit le 7 avril. Mais rien de sûr.
La famille de Nassirdine ne pourra pas faire son deuil et ne récupérera sans doute jamais le corps de leur enfant. Ils se demanderont aussi toujours comment leur enfant a été radicalisé. Dalila Soabahadine, conseillère municipale de Saint-André se le demande aussi : "En temps que Mahoraise, je ne comprends pas le pourquoi du comment le jihadisme touche les Réunionnais vu la manière dont nous pratiquons l'Islam. "
N.G.clicanoo.re