"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années", nous disait Pierre Corneille. Cette citation prend tout s...
"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années", nous disait Pierre Corneille. Cette citation prend tout son sens à travers le jeune Nawal Msaidié. A 25 ans seulement, elle a été promue directrice générale l'Office national du tourisme. Une institution qui venait pourtant de naître et qui nécessitait beaucoup d'énergie et compétence pour ne pas en faire un mort-né. Pendant presque une année, cet enfant de Maoueni dans la région de Mboudé a donné corps et âmes pour diriger les premiers pas de ce nouveau-né.
Malgré le peu de temps passé dans cette institution, cette juriste de formation a ouvert des portes pour le tourisme comorien. Après avoir démissionné, elle a fait un "repli stratégique" à Mayotte où elle exerce comme adjointe administrative de la direction des Collectivités locales à la préfecture.
Née et avoir étudié en France, ce titulaire d'un Master 2 a choisi de retourner aux Comores depuis 2012 pour servir son pays et surtout connaître bien ses origines. Mariée, Nawal est très active dans le monde associatif. De son village en passant par l'association Chanambéré ou ComorImpact, se confie à nous sur sa modeste expérience...
L'installation au pays
"Après avoir participé au Projet canal de Mozambique depuis le Comité du Tourisme de Mayotte, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m'ont orienté vers l'office national du tourisme des Comores qui venait tout juste d'ouvrir ses portes. Mon expérience à l'office national du tourisme a été très importante car elle m'a permis de m'épanouir tant professionnellement que personnellement. J'ai pour principe de ne jamais regretter. Ce que je ne regrette vraiment pas, c'est d'avoir pu travailler avec autant de gens qui comme moi aime notre magnifique archipel et qui ont envie que cette beauté soit reconnue partout à travers le monde. Ce que j'ai décidé de ne pas regretter, c'est le monde professionnel comorien où on rencontre malheureusement beaucoup de gens qui ont surtout pour but principal d'empêcher le pays d'avancer.
Cette situation m'a renforcé dans l'idée que les personnes qui avaient de vraies compétences et de vraies potentialités devaient rentrer au pays pour faire évoluer cette mentalité. Enfin, ce que je trouve dramatique, c'est que tout le monde est d'accord pour dire que le tourisme est la clé du développement de notre pays mais dans les actes peu de choses sont faites. Heureusement, les réseaux sociaux existent et permettent à beaucoup de gens d'être les ambassadeurs de notre culture, de notre patrimoine et de nos paysages. J'espère qu'un jour, nous réussirons à donner une image exclusivement positive de notre pays et que beaucoup de gens cesseront de poser la question: « les Comores c'est où ça ? » et viendront nous visiter par centaines de milliers tous les ans.
L'amour de la région...
Je ne prévois pas de rentrer dans l'hémisphère nord, pas dans l'immédiat. L'Océan Indien est ma région de cœur, j'ai adoré visiter la Réunion, Madagascar, Maurice et je me suis beaucoup trop habituée au climat. J'ai quitté Moroni, mais je suis à Mamoudzou pas loin pour avoir la possibilité de rentrer quand le temps sera venu, si Dieu le veut. J'ai beaucoup de projets en tête. A part la culture, j'ai une passion pour l'éducation. J'ai d'ailleurs donné quelques cours aux collégiens dans mon village et j'estime qu'au même titre que le tourisme une bonne éducation permettra à notre pays d'avancer.
Encourager les autres à rentrer
Je souhaite aussi encourager tous les jeunes hors du pays à rentrer. Certains diront « dit celle qui a fui au bout d'un an » mais j'estime que c'est en connaissance de cause que je parle. L'erreur que j'ai faite, c'est d'être parti sans économies. Mais c'est important d'avoir passé du temps au pays pour pouvoir mieux juger comment surmonter les difficultés que rencontre notre pays. J'expérimente autre chose pour arriver mieux préparer aux problèmes futurs , pour les affronter et les résoudre.
Encore une fois, nous venons d'un archipel merveilleux et nous devons tous participer à son rayonnement et je pense qu'une connaissance du terrain ne pourra que mieux aider à l'atteinte de cet objectif".
Propos recueillis par Salwa Mag
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Malgré le peu de temps passé dans cette institution, cette juriste de formation a ouvert des portes pour le tourisme comorien. Après avoir démissionné, elle a fait un "repli stratégique" à Mayotte où elle exerce comme adjointe administrative de la direction des Collectivités locales à la préfecture.
Née et avoir étudié en France, ce titulaire d'un Master 2 a choisi de retourner aux Comores depuis 2012 pour servir son pays et surtout connaître bien ses origines. Mariée, Nawal est très active dans le monde associatif. De son village en passant par l'association Chanambéré ou ComorImpact, se confie à nous sur sa modeste expérience...
L'installation au pays
"Après avoir participé au Projet canal de Mozambique depuis le Comité du Tourisme de Mayotte, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes qui m'ont orienté vers l'office national du tourisme des Comores qui venait tout juste d'ouvrir ses portes. Mon expérience à l'office national du tourisme a été très importante car elle m'a permis de m'épanouir tant professionnellement que personnellement. J'ai pour principe de ne jamais regretter. Ce que je ne regrette vraiment pas, c'est d'avoir pu travailler avec autant de gens qui comme moi aime notre magnifique archipel et qui ont envie que cette beauté soit reconnue partout à travers le monde. Ce que j'ai décidé de ne pas regretter, c'est le monde professionnel comorien où on rencontre malheureusement beaucoup de gens qui ont surtout pour but principal d'empêcher le pays d'avancer.
Cette situation m'a renforcé dans l'idée que les personnes qui avaient de vraies compétences et de vraies potentialités devaient rentrer au pays pour faire évoluer cette mentalité. Enfin, ce que je trouve dramatique, c'est que tout le monde est d'accord pour dire que le tourisme est la clé du développement de notre pays mais dans les actes peu de choses sont faites. Heureusement, les réseaux sociaux existent et permettent à beaucoup de gens d'être les ambassadeurs de notre culture, de notre patrimoine et de nos paysages. J'espère qu'un jour, nous réussirons à donner une image exclusivement positive de notre pays et que beaucoup de gens cesseront de poser la question: « les Comores c'est où ça ? » et viendront nous visiter par centaines de milliers tous les ans.
L'amour de la région...
Je ne prévois pas de rentrer dans l'hémisphère nord, pas dans l'immédiat. L'Océan Indien est ma région de cœur, j'ai adoré visiter la Réunion, Madagascar, Maurice et je me suis beaucoup trop habituée au climat. J'ai quitté Moroni, mais je suis à Mamoudzou pas loin pour avoir la possibilité de rentrer quand le temps sera venu, si Dieu le veut. J'ai beaucoup de projets en tête. A part la culture, j'ai une passion pour l'éducation. J'ai d'ailleurs donné quelques cours aux collégiens dans mon village et j'estime qu'au même titre que le tourisme une bonne éducation permettra à notre pays d'avancer.
Encourager les autres à rentrer
Je souhaite aussi encourager tous les jeunes hors du pays à rentrer. Certains diront « dit celle qui a fui au bout d'un an » mais j'estime que c'est en connaissance de cause que je parle. L'erreur que j'ai faite, c'est d'être parti sans économies. Mais c'est important d'avoir passé du temps au pays pour pouvoir mieux juger comment surmonter les difficultés que rencontre notre pays. J'expérimente autre chose pour arriver mieux préparer aux problèmes futurs , pour les affronter et les résoudre.
Encore une fois, nous venons d'un archipel merveilleux et nous devons tous participer à son rayonnement et je pense qu'une connaissance du terrain ne pourra que mieux aider à l'atteinte de cet objectif".
Propos recueillis par Salwa Mag
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.