Contorsions et convulsions de la «démocratie comorienne» au Conseil de l'Île à Moroni Pendant les années de militantisme aux Comor...
Contorsions et convulsions de la «démocratie comorienne» au Conseil de l'Île à Moroni
Pendant les années de militantisme aux Comores, les jeunes qualifiaient le siège de l'actuel Conseil de l'Île de la Grande-Comore de «Chambre des Moutons», répugnant et rejetant la vraie appellation des lieux, qui étaient alors la Chambre des Députés. Apparemment, même l'indépendance n'a pas chassé la malédiction qui pèse sur les lieux, où on pouvait kidnapper et séquestrer, en 1972, un Député mohélien dont on avait rempli les poches de 500.000 francs comoriens de l'époque, pour l'obliger à voter la motion de censure contre le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali, alors Président du Conseil de Gouvernement.
Sur les mêmes lieux, toujours frappés de malédiction, kidnappings et séquestrations ont été opérés en ce mois de mars 2015 jusqu'à ce que ce mercredi 25 mars 2015, les Conseillers de l'Île de la Grande-Comore soient arrivés à «élire» poussivement et approximativement leur «Président», dans une illégalité totale. Ce «Président» s'appelle Younoussa Saïd Mmadi (Photo), un élu de Mitsamihuli Sembenoi, coopté par 12 des 23 Conseillers, pendant que les Conseillers du «parti cocotte-minute» UPDC avaient choisi l'abstention, une arme politique africaine très rarement intelligente et efficace, un vote négatif étant plus productif et expressif. Younoussa Saïd Mmadi a été «élu» par les Conseillers issus des rangs du RDC du boxeur-catcheur Mouigni Baraka et du Parti unipersonnel des Consanguins et de la Consanguinité politique d'Ahmed Sambi. Pendant que les Conseillers de l'UPDC crient lâchement au «vote illégal», alors qu'ils auraient pu le bloquer en s'abstenant de s'abstenir, Younoussa Saïd Mmadi, toute honte bue, ose qualifier son «élection» de «preuve de la démocratie effective». Quand le Gouverneur Mouigni Baraka de la Grande-Comore, le plus grand boxeur-catcheur comorien de tous les temps, a convoqué la première session du Conseil de l'Île nouvellement élu, il avait clairement indiqué que les Conseillers devaient élire le Président et les autres membres du Bureau du Conseil de l'Île, tout comme ils devaient procéder au vote du Règlement intérieur de l'institution frappée de malédiction.
Au cours de la même séance, les Conseillers devaient désigner ceux d'entre eux qui doivent devenir des Députés à l'Assemblée de l'Union des Comores. Mais, dans le climat politique actuel, comment réaliser tout ça sans plonger l'institution dans un nouveau psychodrame devant faire rougir ou noircir le peuple d'une nouvelle honte affreuse? La question se pose avec d'autant plus d'acuité que les zigzags et les convulsions au sein de la classe politique à la Grande-Comore n'ont pas encore pris fin, comme on peut le constater à la lumière des manœuvres politiciennes souterraines et en surface toujours en cours.
Pendant que Mouigni Baraka va de veulerie politique en veulerie politicienne, y entraînant toute sa troupe de suivistes, une coalition constituée de l'UPDC, APSI, DUDJA, ORANGE, RADHI et MOUROUA tire à boulets rouges sur tout le processus engagé par le Gouverneur bagarreur de la Grande-Comore. D'ailleurs, pour Mohamed Rafiou Ahmada, Conseiller de la région de Dimani, le pays est en présence d'«une situation qui résulte du refus systématique des Conseillers RDC-Juwa de procéder à l'élaboration du cadre juridique devant permettre un bon fonctionnement de l'institution» bien plongée dans la crise. Pour une fois, les élus de l'UPDC et leurs alliés politiques ont raison parce que, comme nous l'avons indiqué dans l'article intitulé «Mais, que se passe-t-il exactement au Conseil de l'Île de la Grande-Comore?», article sous-titré «Retour sur un retentissant naufrage institutionnel et politique arrosé de corruption» (Jeudi 19 mars 2015), l'article 17 du Règlement intérieur en vigueur au Conseil de l'Île de la Grande-Comore devait être révisé avant toute élection au sein du Conseil, puisqu'il est rédigé dans les termes suivants et devrait paralyser l'institution jusqu'en septembre 2015 et janvier 2016: «Mode de désignation des Représentants de l'Île à l'Assemblée de l'Union»: «Les Représentants du Conseil de l'Île à l'Assemblée de l'Union sont désignés au cours de la session de septembre, conformément à la procédure suivante: – Les candidatures sont présentées sur une liste de trois candidats; – Est déclarée élue, la liste qui recueille le plus de voix.
La désignation des Représentants du Conseil de l'Île à l'Assemblée de l'Union prend effet à compter du 1er janvier de l'année civile». Alors, si Mouigni Baraka et ses hommes avaient en tête deux ou trois notions de Droit et un peu de bon sens pratique, ils auraient compris que ceux des Conseillers qui réclament un toilettage du Règlement intérieur du Conseil de l'Île avant toute élection ont entièrement raison parce qu'on ne peut pas geler les activités de l'institution jusqu'en septembre 2015 et janvier 2016. Qu'est-ce qui empêche ces gens-là de comprendre des réalités pratiques aussi basiques? C'est quand même grave. Pourquoi Mouigni Baraka et ses hommes ont-ils peur d'un toilettage d'un texte juridique conçu à la comorienne, c'est-à-dire rédigé pour qu'il devienne impraticable? Et puis, pour éviter des problèmes pratiques, qu'est-ce qui empêchait le législateur grand-comorien d'éviter des dates aussi strictes? C'est toujours cette manie comorienne consistant à rédiger des textes prétendument juridiques dont chaque virgule est source de malheurs. Et dire que cet homme aveugle qu'on appelle Mouigni Baraka n'a qu'une obsession, mais quelle obsession pour changer! Devenir Président de la République des Comores en 2016, comme si le peuple comorien n'avait pas eu sa part de malheurs du fait de dirigeants constipés, corrompus, incompétents, et en panne d'idées et d'inspiration.
Alors que le Conseil de l'Île de la Grande-Comore est devenu la vitrine crasse sur laquelle aboutissent nombre de saletés politiques des Comores, Mouigni Baraka, le remueur de fange qui est à l'origine de ce charivari, a été vu à Beït-Salam lundi 23 mars 2015, même s'il avait pris moult précautions pour se cacher des regards indiscrets. Depuis quand le mot «secret» a un sens aux Comores? La chose s'est sue et depuis, les Comoriens ricanent de nouveau. Que le Président Ikililou Dhoinine reçoive le garçon maudit du Gouvernorat de la Grande-Comore n'est pas en soi quelque chose de choquant parce que la politique est un grande exercice de tempérance et de dialogue. Et on ne voit pas comment le Président des Comores fera pour ne pas parler au Gouverneur de la Grande-Comore. Pour autant, la seule question qui se pose est celle de connaître le caractère fuyant ou fixe du regard de Mouigni Baraka quand il se rendit au bureau de celui qu'il appelait «mon frère Ikililou Dhoinine», avant de le trahir ignominieusement et de se placer sous le biberon d'Ahmed Sambi pour une prise de lait maternel qui durera le temps de retrouver une nouvelle alliance qui devra bientôt contrebalancer celle conclue entre Ahmed Sambi et le même Mouigni Baraka, l'homme le plus instable et le plus inconstant de la brinquebalante classe politique comorienne.
Et, pendant que le pays est pris en otage par la médiocrité de ses acteurs politiques, le brave Mohamed Abdou Soimadou, le bon et très bon Directeur du journal gouvernemental Al-Watwan, a le temps de faire de la prose politique, osant affirmer: «Le soleil se lève à l'Ouest. Les observateurs et les dirigeants politiques n'ont pas fini de se pencher sur l'analyse des résultats des élections de ce début de 2015 que tous s'accordent à présenter comme des prologues à celles de 2016. L'unanimité est faite sur leur bonne tenue. Nous savons devoir ce beau succès à toutes les institutions en charge du déroulement de toutes les opérations: le chef de l'État d'abord qui, avec une rare détermination, en a tenu fermement la barre, le ministère de l'Intérieur ensuite, premier architecte de ce complexe édifice, et la CÉNI et ses démembrements qui, pour user d'un euphémisme, n'ont pas démérité». La seule vérité qu'il y a dans cette prose réside dans le fait que la mascarade électorale de 2015 sera le «prologue des élections de 2016», une énorme mascarade électorale annoncée.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Jeudi 26 mars 2015.
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