Une première dans les annales de la Grande Communauté comorienne de France. Quelle classe! Quel panache! Et ce qui devait arriver arriva. ...
Une première dans les annales de la Grande Communauté comorienne de France.
ARM
Quelle classe! Quel panache! Et ce qui devait arriver arriva. De la plus belle des manières. Hachim Saïd-Hassane, Président de la Fondation des Comores, est fier comme Artaban. Il y a de quoi. Sa fierté est très méritée. Voilà un patriote sincère qui a compris qu'à la suite des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015 ayant endeuillé la France et l'humanité entière, il fallait que la Grande Communauté comorienne de France réagisse avec fermeté et sincérité pour exprimer sa solidarité totale et entière à l'État et au peuple français. Il prit sa belle plume et écrit une lettre de condoléances qu'il adressa au Président français François Hollande. Il saisit cette occasion pour émettre le vœu pour la réception, au Palais présidentiel de l'Élysée, de représentants de la Grande Communauté comorienne de France, si possible par le chef de l'État, pour une cérémonie de présentation des condoléances. Bien évidemment, la France a été très sensible à cette demande, à laquelle elle accéda, même si, pour des raisons d'agenda surchargé, le Président français ne pouvait prendre part à la cérémonie en question.
C'est ce mardi 3 février 2015 que la délégation comorienne a été reçue au Palais de l'Élysée par Mme Hélène Le Gal, Conseillère du Président François Hollande pour les Affaires africaines, et Thomas Melonio, son adjoint. Et là, Hachim Saïd-Hassane, qui connaît la sociologie très complexe des Comores, a sorti le grand jeu. Avec un soin frisant le sacerdoce, il a pris ses précautions pour composer une délégation représentative de toutes les îles, mais également les régions de la Grande-Comore. Il fit venir les personnalités des grandes villes françaises à forte concentration comorienne: Paris et région, Nice, Marseille, Lyon, Dunkerque et Le Havre. Il demanda à chacun de porter une tenue traditionnelle du pays, et cela a été respecté par 32 des 35 membres de la délégation. Au passage de la majestueuse délégation, de la Place Beauvau, siège du ministère de l'Intérieur, au Palais de l'Élysée, situé à quelques mètres seulement, tous les regards convergeaient vers ces Comoriens à la démarche fière.
À la grande salle de conférences, Mme Hélène Le Gal et Thomas Melonio souhaitèrent la bienvenue. C'est Mme Hélène Le Gal qui, la première, prit la parole, avant de la céder à Hachim Saïd Hassane, l'entreprenant chef de la délégation. Celui-ci, avec son ton docte et professoral, dans un français de très haut niveau, et pour tout dire d'une hauteur académique, présenta à la France les condoléances des Comoriens vivant en France, expliquant méthodiquement que Dieu et le Prophète n'ont besoin d'être vengés par aucun criminel gagné par des pulsions terroristes, qu'il faut dissocier l'Islam des agissements de criminels qui détournent son Message. Il explicita que l'Islam est étranger aux attentats antifrançais des 7, 8 et 9 janvier 2015, à la guerre entre l'Iran et l'Irak dans les années 1980, aux crimes de Saddam Hussein, aux crimes d'Oussama Ben Laden, aux crimes de Bachar El-Assad, aux crimes de Khaled Kelkal, aux crimes de Mohammed Merah, etc. En même temps, Hachim Saïd Hassane jugea utile de signaler que les médias ont une lourde responsabilité dans la diffusion d'une information fallacieuse sur l'Islam par des gens qui ne connaissent rien à cette religion et qui n'ont jamais vécu dans les pays musulmans pour connaître les réalités de l'Islam, pendant que les vrais spécialistes de l'Islam sont ostracisés par les médias.
Comme Mme Hélène Le Gal avait signalé qu'il fallait parler également de la coopération entre la France et les Comores, Hachim Saïd Hassane évoqua le problème des transports par voie aérienne entre les Comores et la France, en insistant sur le calvaire vécu par les Comoriens depuis qu'Air France ne dessert plus la ligne vers les Comores. Il a fait très fort quand il aborda le sujet qui fâche, celui de la faible représentation des Franco-Comoriens dans les institutions de la République française et même dans les entreprises hexagonales. Prenant son ton le plus audacieux, Hachim Saïd Hassane fit savoir que les Franco-Comoriens feraient d'excellents VRP pour les entreprises françaises auprès des pays arabes, où les Comores ont un pied et avec lesquels elles ont beaucoup d'affinités. Il proposa également la construction d'une Maison des Comores à Paris, dans le style de la Maison du Maroc, de l'Amérique latine, etc. Après avoir expliqué l'apport inestimable des Comoriens de France à l'économie comorienne, il regretta l'insensibilité des autorités comoriennes sur le nécessaire droit de vote des Comoriens expatriés, qui font rentrer chaque année aux Comores le triple des dépenses annuelles de l'État comorien. Il embraya sur la nécessité pour la France d'aider les Comores à diminuer leur dépendance à l'égard du monde extérieur, ces Comores entourées de l'océan et qui doivent importer du poisson séché de Madagascar et des conserves de sardines du Maroc, etc. Sur l'affaire de Mayotte, Hachim Saïd Hassane expliqua qu'il y a des voies pour parvenir à un accord sans heurts inutiles entre deux pays qui ont une histoire commune depuis 200 ans. Pour lui, le visa exigé pour les Comoriens désirant se rendre à Mayotte équivaut à un visa imposé à un parisien voulant se rendre «à Vincennes, Nogent-sur-Marne et La Courneuve».
Mme Hélène Le Gal reprit la parole et expliqua que la France est prête à assouplir les conditions d'obtention du visa pendant que les Comores veulent l'abolition pure et simple de ce dernier. Ce qui infirme les thèses de ceux qui, aux Comores, accusent injustement les négociateurs comoriens de «bradage des intérêts des Comores». Pour elle, la France et les Comores travaillent en bonne intelligence, même s'il faut plus de rigueur dans la gestion de l'aide au développement par les Comores. Elle n'a pas manqué de souligner que les réunions de travail doivent se faire de manière plus soutenue entre la Grande Communauté comorienne de France et les pouvoirs publics français. Donc, les Comoriens doivent suivre l'exemple des Maliens, regroupés au sein du Haut Conseil des Maliens de France, une structure unique et très efficace, alors que les Comoriens se signalent par un grand nombre d'associations, qui ne parlent pas le même langage. Ce qui est vrai. Elle a demandé à ce qu'on lui parle du processus électoral en cours et de la radicalisation de jeunes en France.
C'est alors que quelqu'un qui n'est pas difficile à imaginer prit la parole pour dire que le problème de la radicalisation a pour source les problèmes d'éducation au sein des familles et l'insertion socioprofessionnelle. Dans le cas des Comores, il parla des jeunes Comoriens qui reçoivent des bourses d'études pour des pays hautement dangereux, notamment parce que la France n'accorde plus de bourses aux Comores. Il signala le danger d'un Ahmed Sambi qui a accordé des facilités incroyables à l'Iran pour implanter ses écoles aux Comores, notamment des locaux construits par l'Union européenne. Il fustigea les autorités comoriennes, qui acceptent l'ouverture d'écoles de radicalisation sur le sol comorien par de sombres ONG «islamiques». Il rappela qu'Air France a arrêté ses vols sur les Comores parce que les dirigeants d'Air Comores ont volé tout l'argent de la billetterie d'Air France. Il s'emporta sur ces autorités comoriennes qui ont accordé à la Yemenia des droits d'une compagnie aérienne nationale. Sur les élections, cet homme dauba sur les milliards de francs dépensés alors que les électeurs comoriens n'ont pas vu les fameuses électorales. Pour lui, pour que l'aide au développement soit bien employée, il faut suivre l'exemple de la Chine, qui n'a jamais placé un seul yuan entre les mains des Comores, mais réalise elle-même ses projets. L'homme en question ne manqua pas de souligner que Hachim Saïd Hassane, en un seul discours, avait plus fait que le Docteur El-Anrif Saïd Hassane depuis le samedi 13 juillet 2013, date de sa nomination à la tête de la délicieuse diplomatie comorienne.
Pour sa part, Mme Sitti Abdoulfattahou parla de son expérience associative en Seine-Saint-Denis, en banlieue parisienne.
Le Général Salimou Mohamed Amiri, s'appuyant sur son propre vécu et sur celui de proches, démontra que la destination universitaire des étudiants a toujours une influence sur le devenir des uns et des autres, certains pouvant devenir des terroristes par lavage de cerveau.
Membres de la délégation comorienne: Mohamed Boina Mzé, Mssoili Hassani Saïd, Nouroudine Ibrahim Imam, Maoulida Ali Imam, Saïfidine Mistoihi Imam, Kassime Bacar Imam, Mohamed Nassur Lal, Soulaimana Mohamed Ahmed, Mohamed Ahamada, Saïd Abdou, Abdelaziz Riziki Mohamed, Maître Saïd Mohamed Saïd Hassane, Général Salimou Mohamed Amiri, Abal Aziri, Mhoumadi Bakar, Saïd Mzé Mdoihoma, Yahaya Ben Issa, M'Baba Halifa, Ibrahim Mohamed, Housseine Saïd Ali, Moumini Mssoili, Abdillahi Hadadi, Boinamkoubou Mohamed, MmeSaada Ali, veuve Bafakih Dahlane, Mme Sitti Abdoulfatahou, Mohamed Abdillah, Abdou Hassani, Moizini Souefou, Ali Hassani, Younoussa Youssouf, Albassi Massoundi, Bahassani Ibrahim, Youssouf Aly Yamane, Mhoumadi Ahmed, Hachim Saïd Hassane.
ARM
© www.lemohelien.com – Mercredi 4 février 2015.