Veillée mortuaire à l’ORTC-TNC dans «la soirée électorale» du dimanche 22 février 2015 « Nous avions programmé de lancer d’abord officiell...
Veillée mortuaire à l’ORTC-TNC dans «la soirée électorale» du dimanche 22 février 2015
«Nous avions programmé de lancer d’abord officiellement les émissions à partir de 17 heures 30 locales et programmer l’ouverture officielle quelques semaines après, le temps de vérifier que tout était prêt. Ce 7 avril 2006, une nouvelle télévision vit le jour dans l’océan Indien! La Télévision nationale des Comores (TNC) émit pour la première fois. Comme premier responsable de l’Office de Radiotélévision des Comores (ORTC), je me suis adressé à tous les Comoriens à partir du plateau principal de la TNC […]. En très peu de temps, toute l’équipe se mobilisa pour organiser l’enregistrement et l’archivage des programmes CFI, créer une grille, mettre en place une rédaction et former les journalistes sur le terrain au reportage et au montage des sujets du journal... C’est un pari gagné puisque la TNC diffusa comme prévu ses premières images le 7 avril et émettait à l’époque tous les jours, de 17 heures 30 à 23 heures. […].
Ce fut pour moi une joie énorme, une victoire surtout car on ne manquait pas de détracteurs qui avaient parié sur notre échec. Au moment où je quittais le plateau, je ne pus retenir mes larmes et toute l’équipe de CFI était là pour nous féliciter et nous rappeler qu’elle était là au nom de la France pour soutenir un partenaire pas comme les autres. Le président Azali Assoumani me téléphona pour me féliciter et me dire combien il était fier du travail accompli. Il m’informa qu’il allait venir dans quelques minutes à l’ORTC suivre en direct le premier Journal télévisé de la TNC. Quelques membres du gouvernement accompagnèrent le colonel Azali Assoumani ainsi que l’ambassadeur de la République populaire de Chine. Maintenant que la télévision était lancée, il fallait préparer l’inauguration officielle pour couronner deux ans de travail». Ces mots historiques sont tirés du Tome II des Mémoires de Hamada Madi Boléro, qui a été le fondateur de l’ORTC-TNC, en négociant lui-même avec la France, la République populaire de Chine et l’Arabie Saoudite le matériel et la technologie nécessaires à la création de cette télévision. Et là où il avait délégué des pouvoirs en matière de négociation, l’échec a été très grand. C’est donc en 2006 qu’il a inauguré lui-même cette chaîne de télévision, qui est son bébé. Il a été le premier à diriger cette institution, devenue depuis l’objet de tous les dévoiements et de tous les détournements. Son bel héritage n’a pas été assumé avec responsabilité et civisme, et son œuvre a été sacrifiée sur l’autel du je-m’en-foutisme et du vol de l’argent public. Lui qu’on aime détester a relevé un immense défi pour son pays.
Le gâchis constaté par la suite est d’autant plus grand que dans la soirée du dimanche 22 février 2015, nombreux étaient les Comoriens de France qui étaient devant leur écran de télévision pour suivre une soirée électorale en direct de la boîte nationale à images parlantes et mouvantes. Or, rapidement, ils furent horrifiés quand ils constatèrent qu’en pleine nuit, l’ORTC était en train de diffuser des reportages insipides et inutiles faits en pleine matinée, alors que dans cette «soirée électorale», elle devait être déjà en train de présenter les résultats provisoires des scrutins, circonscription par circonscription.
De fait, on constate qu’à ce jour, cette chaîne de télévision ne connaît pas la valeur de la diffusion d’émissions en direct quand il y a un événement important, comme cela se passe dans tous les pays du monde au cours d’une soirée électorale. Plus grave encore, les dirigeants de cette institution n’ont pas encore compris l’utilité d’inviter sur le plateau de l’ORTC-TNC des politologues dignes de ce nom. Mais, cette dernière exigence est excessive parce qu’on ne voit pas à qui on peut reconnaître le statut de politologue aux Comores, compte tenu du niveau très discutable des commentateurs politiques du pays et de l’inexistence totale d’une catégorie d’experts nationaux pouvant faire l’analyse sociologique, sociographique et sociopolitique des résultats pour mieux en expliquer les enjeux. Les Comores ne disposent pas de ces experts, et c’est regrettable. S’il y en existe, qu’on nous cite leurs noms.
Bien plus grave, pendant que les Comoriens de France, la mort dans l’âme disaient n’avoir pas le choix et suivaient quand même ces reportages et interviews insipides, ils furent scandalisés une fois de plus quand, brusquement, l’ORTC-TNC disparut des écrans. Ce fut le début d’une veillée mortuaire télévisuelle. Avec un stoïcisme au-dessus des éloges, les Comoriens se mirent à attendre devant un écran désespérément vide le retour du son et des images, qui ne vinrent point. Avant même cette pitoyable panne technique, les images tremblaient comme des feuilles de badamier sous l’effet d’un cyclone venu de l’Est de Komouédjou, puis elles connurent un horrible décalage avec le son, furent abominablement déformées, et ce fut l’écran vide. L’horreur absolue. Manifestement, l’héritage de Hamada Madi Boléro a été dilapidé parce que celui-ci s’était employé à donner à cette télévision toutes les chances de réussir et d’éviter de devenir un éléphant blanc, surtout en misant sur la formation et le perfectionnement des cadres techniques et journalistiques de l’institution. Malheureusement, 9 ans après sa création, l’ORTC est restée un éternel enfant qui refuse de devenir adulte.
Même pour faire des enregistrements, on constate que cette chaîne de télévision est encore à l’âge de la pierre. Au cours de la campagne électorale, elle faisait défiler les candidats un à un pour la présentation du programme des uns et des autres. Ce fut un spectacle tout droit sorti de l’Enfer, tant les mêmes insanités et inepties se succédaient. Les images filmées à la Grande-Comore étaient acceptables parce que le travail avait été soigné. Par contre, quand le candidat crypto-sambiste mohélien Archad Mohamed prit la parole, le seul sentiment qu’on pouvait éprouver s’appelle la honte profonde. On ne peut pas exclure le sabotage parce que lui-même n’entendait pas ce qu’il disait tant le bruit autour de lui était horrifiant. C’était un bruit de foire. Cela prouve que l’ancien Gouverneur de Mohéli ne connaît rien en communication, et aurait dû refuser de parler dans de telles conditions techniques. Le technicien et le journaliste qui étaient chargés de l’enregistrement ont, eux aussi, prouvé leur amateurisme, sauf s’ils se livraient à une inacceptable conspiration. Archad Mohamed n’aurait jamais dû accepter de telles conditions d’enregistrement et, faute de faire taire les gens qui faisaient un bruit d’enfer, le technicien de l’ORTC aurait dû isoler les bruits et les sons par les moyens techniques dont disposait déjà Radio Comores en 1978, pour faire un enregistrement répondant aux normes acceptées partout dans le monde en matière électorale.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 24 février 2015.
«Nous avions programmé de lancer d’abord officiellement les émissions à partir de 17 heures 30 locales et programmer l’ouverture officielle quelques semaines après, le temps de vérifier que tout était prêt. Ce 7 avril 2006, une nouvelle télévision vit le jour dans l’océan Indien! La Télévision nationale des Comores (TNC) émit pour la première fois. Comme premier responsable de l’Office de Radiotélévision des Comores (ORTC), je me suis adressé à tous les Comoriens à partir du plateau principal de la TNC […]. En très peu de temps, toute l’équipe se mobilisa pour organiser l’enregistrement et l’archivage des programmes CFI, créer une grille, mettre en place une rédaction et former les journalistes sur le terrain au reportage et au montage des sujets du journal... C’est un pari gagné puisque la TNC diffusa comme prévu ses premières images le 7 avril et émettait à l’époque tous les jours, de 17 heures 30 à 23 heures. […].
Ce fut pour moi une joie énorme, une victoire surtout car on ne manquait pas de détracteurs qui avaient parié sur notre échec. Au moment où je quittais le plateau, je ne pus retenir mes larmes et toute l’équipe de CFI était là pour nous féliciter et nous rappeler qu’elle était là au nom de la France pour soutenir un partenaire pas comme les autres. Le président Azali Assoumani me téléphona pour me féliciter et me dire combien il était fier du travail accompli. Il m’informa qu’il allait venir dans quelques minutes à l’ORTC suivre en direct le premier Journal télévisé de la TNC. Quelques membres du gouvernement accompagnèrent le colonel Azali Assoumani ainsi que l’ambassadeur de la République populaire de Chine. Maintenant que la télévision était lancée, il fallait préparer l’inauguration officielle pour couronner deux ans de travail». Ces mots historiques sont tirés du Tome II des Mémoires de Hamada Madi Boléro, qui a été le fondateur de l’ORTC-TNC, en négociant lui-même avec la France, la République populaire de Chine et l’Arabie Saoudite le matériel et la technologie nécessaires à la création de cette télévision. Et là où il avait délégué des pouvoirs en matière de négociation, l’échec a été très grand. C’est donc en 2006 qu’il a inauguré lui-même cette chaîne de télévision, qui est son bébé. Il a été le premier à diriger cette institution, devenue depuis l’objet de tous les dévoiements et de tous les détournements. Son bel héritage n’a pas été assumé avec responsabilité et civisme, et son œuvre a été sacrifiée sur l’autel du je-m’en-foutisme et du vol de l’argent public. Lui qu’on aime détester a relevé un immense défi pour son pays.
Le gâchis constaté par la suite est d’autant plus grand que dans la soirée du dimanche 22 février 2015, nombreux étaient les Comoriens de France qui étaient devant leur écran de télévision pour suivre une soirée électorale en direct de la boîte nationale à images parlantes et mouvantes. Or, rapidement, ils furent horrifiés quand ils constatèrent qu’en pleine nuit, l’ORTC était en train de diffuser des reportages insipides et inutiles faits en pleine matinée, alors que dans cette «soirée électorale», elle devait être déjà en train de présenter les résultats provisoires des scrutins, circonscription par circonscription.
De fait, on constate qu’à ce jour, cette chaîne de télévision ne connaît pas la valeur de la diffusion d’émissions en direct quand il y a un événement important, comme cela se passe dans tous les pays du monde au cours d’une soirée électorale. Plus grave encore, les dirigeants de cette institution n’ont pas encore compris l’utilité d’inviter sur le plateau de l’ORTC-TNC des politologues dignes de ce nom. Mais, cette dernière exigence est excessive parce qu’on ne voit pas à qui on peut reconnaître le statut de politologue aux Comores, compte tenu du niveau très discutable des commentateurs politiques du pays et de l’inexistence totale d’une catégorie d’experts nationaux pouvant faire l’analyse sociologique, sociographique et sociopolitique des résultats pour mieux en expliquer les enjeux. Les Comores ne disposent pas de ces experts, et c’est regrettable. S’il y en existe, qu’on nous cite leurs noms.
Bien plus grave, pendant que les Comoriens de France, la mort dans l’âme disaient n’avoir pas le choix et suivaient quand même ces reportages et interviews insipides, ils furent scandalisés une fois de plus quand, brusquement, l’ORTC-TNC disparut des écrans. Ce fut le début d’une veillée mortuaire télévisuelle. Avec un stoïcisme au-dessus des éloges, les Comoriens se mirent à attendre devant un écran désespérément vide le retour du son et des images, qui ne vinrent point. Avant même cette pitoyable panne technique, les images tremblaient comme des feuilles de badamier sous l’effet d’un cyclone venu de l’Est de Komouédjou, puis elles connurent un horrible décalage avec le son, furent abominablement déformées, et ce fut l’écran vide. L’horreur absolue. Manifestement, l’héritage de Hamada Madi Boléro a été dilapidé parce que celui-ci s’était employé à donner à cette télévision toutes les chances de réussir et d’éviter de devenir un éléphant blanc, surtout en misant sur la formation et le perfectionnement des cadres techniques et journalistiques de l’institution. Malheureusement, 9 ans après sa création, l’ORTC est restée un éternel enfant qui refuse de devenir adulte.
Même pour faire des enregistrements, on constate que cette chaîne de télévision est encore à l’âge de la pierre. Au cours de la campagne électorale, elle faisait défiler les candidats un à un pour la présentation du programme des uns et des autres. Ce fut un spectacle tout droit sorti de l’Enfer, tant les mêmes insanités et inepties se succédaient. Les images filmées à la Grande-Comore étaient acceptables parce que le travail avait été soigné. Par contre, quand le candidat crypto-sambiste mohélien Archad Mohamed prit la parole, le seul sentiment qu’on pouvait éprouver s’appelle la honte profonde. On ne peut pas exclure le sabotage parce que lui-même n’entendait pas ce qu’il disait tant le bruit autour de lui était horrifiant. C’était un bruit de foire. Cela prouve que l’ancien Gouverneur de Mohéli ne connaît rien en communication, et aurait dû refuser de parler dans de telles conditions techniques. Le technicien et le journaliste qui étaient chargés de l’enregistrement ont, eux aussi, prouvé leur amateurisme, sauf s’ils se livraient à une inacceptable conspiration. Archad Mohamed n’aurait jamais dû accepter de telles conditions d’enregistrement et, faute de faire taire les gens qui faisaient un bruit d’enfer, le technicien de l’ORTC aurait dû isoler les bruits et les sons par les moyens techniques dont disposait déjà Radio Comores en 1978, pour faire un enregistrement répondant aux normes acceptées partout dans le monde en matière électorale.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 24 février 2015.