Nous ignorons encore les résultats définitifs des dernières élections comoriennes. Mais nous pouvons déjà en tirer une grande leçon : contr...
Nous ignorons encore les résultats définitifs des dernières élections comoriennes. Mais nous pouvons déjà en tirer une grande leçon : contrairement à ce qu’on lit (ou entend) ici et là, le vrai gagnant de ces élections, ce n’est pas du tout le RDC mais deux formations politiques tout à fait distinctes : la CRC et Juwa !
Folie ? Paradoxe ? Ignorance des réalités ? Non : rien de tout cela ; juste une observation attentive des résultats.
Prenons le cas de Ngazidja. Le RDC arrive en première position suivie de la CRC elle-même suivie de Juwa. Or ce qui peut gêner tout observateur avisé, c’est que l’on se borne à constater ces résultats sans essayer de les interpréter... Qui peut croire, un instant, sérieusement, qu’un parti politique fondé fin 2013, à la suite d’une scission d’un autre parti, puisse en 2015 devenir le premier parti de l’île de Ngazidja ? Qui peut croire, franchement, que son leader, entré en politique juste à la veille de son élection au poste qu’il occupe aujourd’hui puisse être le favori de Ngazidja ? Qui peut croire que sa gestion de l’île assurée en fait, quasi-exclusivement, d’anciens amis douaniers et commerçants, dont on connaît les pratiques peu vertueuses, crée autant de sympathie autour de sa personne ?
Le RDC occupe aujourd’hui cette position car il bénéficie tout simplement des moyens gigantesques que lui donne le gouvernorat de l’île de Ngazidja : distribution de postes politiques et de billets de banque ! Observez et renseignez-vous dans les villages !
Les vraies prouesses électorales viennent par contre de ces deux grands partis politiques : la CRC et Juwa. Ils sont tous les deux dans l’opposition : l’une depuis presque neuf ans ! Et l’autre depuis un plus de deux ans. Arriver à mobiliser les électeurs aux Comores quand on est dans l’opposition n’est pas du tout une chose simple. Et pourtant ils l’on fait. En réalité, ce n’est pas du tout étonnant car ce sont deux partis structurés, disposant de cadres bien formés et expérimentés (plus la CRC d’ailleurs que Juwa sur ce côté-là), ayant de vrais leaders charismatiques (qu’on peut aimer ou détester, là n’est pas le problème) expérimentés dans la gestion d’un pays pauvre et toujours en crise…
Qu’on ne s’y trompe donc pas : le RDC, sans le gouvernorat de Ngazidja, n’existerait tout simplement pas ou serait, au mieux, au même niveau qu’Orange.
Nassurdine ALI MHOUMADI
Folie ? Paradoxe ? Ignorance des réalités ? Non : rien de tout cela ; juste une observation attentive des résultats.
Prenons le cas de Ngazidja. Le RDC arrive en première position suivie de la CRC elle-même suivie de Juwa. Or ce qui peut gêner tout observateur avisé, c’est que l’on se borne à constater ces résultats sans essayer de les interpréter... Qui peut croire, un instant, sérieusement, qu’un parti politique fondé fin 2013, à la suite d’une scission d’un autre parti, puisse en 2015 devenir le premier parti de l’île de Ngazidja ? Qui peut croire, franchement, que son leader, entré en politique juste à la veille de son élection au poste qu’il occupe aujourd’hui puisse être le favori de Ngazidja ? Qui peut croire que sa gestion de l’île assurée en fait, quasi-exclusivement, d’anciens amis douaniers et commerçants, dont on connaît les pratiques peu vertueuses, crée autant de sympathie autour de sa personne ?
Le RDC occupe aujourd’hui cette position car il bénéficie tout simplement des moyens gigantesques que lui donne le gouvernorat de l’île de Ngazidja : distribution de postes politiques et de billets de banque ! Observez et renseignez-vous dans les villages !
Les vraies prouesses électorales viennent par contre de ces deux grands partis politiques : la CRC et Juwa. Ils sont tous les deux dans l’opposition : l’une depuis presque neuf ans ! Et l’autre depuis un plus de deux ans. Arriver à mobiliser les électeurs aux Comores quand on est dans l’opposition n’est pas du tout une chose simple. Et pourtant ils l’on fait. En réalité, ce n’est pas du tout étonnant car ce sont deux partis structurés, disposant de cadres bien formés et expérimentés (plus la CRC d’ailleurs que Juwa sur ce côté-là), ayant de vrais leaders charismatiques (qu’on peut aimer ou détester, là n’est pas le problème) expérimentés dans la gestion d’un pays pauvre et toujours en crise…
Qu’on ne s’y trompe donc pas : le RDC, sans le gouvernorat de Ngazidja, n’existerait tout simplement pas ou serait, au mieux, au même niveau qu’Orange.
Nassurdine ALI MHOUMADI
Dr ès Lettres, professeur de Lettres modernes dans la région lyonnaise, a publié trois essais chez l’Harmattan : Un Métis nommé Senghor (2010), Réception de Senghor (2014) et Le Roman de Mohamed Toihiri dans la littérature comorienne (2012).