Conférence débat sur les 20 ans d'infractions et de méfaits du « VISA BALLADUR »

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Dimanche 18 janvier à partir de 13H30 A la Maison de la citoyenneté et de la vie associative (MCVA) 11, rue du 14 juillet 94270 LE KREMLIN...

Dimanche 18 janvier à partir de 13H30

A la Maison de la citoyenneté et de la vie associative (MCVA)
11, rue du 14 juillet 94270 LE KREMLIN-BICETRE
Métro : Porte d’Italie ou Le Kremlin Bicêtre




Au programme :

Début 13H30

  • Projection d’un film thématique qui évoque le « VISA BALLADUR «
  • Conférence débats avec Maître ELANIOU président du COMITE MAORE et des responsables du collectif CDISCOM
  • Intervention de personnalités de soutien ou partenaires
  • Recueillement en hommage aux victimes du « visa Balladur » : FATIHA.

Discours de clôture et verre de la fraternité vers 18 H.


VENEZ NOMBREUX ! NOUS SOMMES TOUS LES MILLIERS DE VICTIMES COMORIENNES DU VISA BALLADUR !




1) DECLARATION COMITE MAORE – CDISCOM
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« DEPATEMENT DE MAYOTTE », UNE IMPOSTURE SELON L’ONU, UN DRAME DE PLUS DE 10000 MORTS, ENTRE ANJOUAN ET MAYOTTE
Avec près d'un million d'habitants, les Comores constituées de 4 îles, Ngazidja (Grande Comore), Mwali (Mohéli), Ndzuwani (Anjouan) et Maoré (Mayotte), baignent dans le Canal de Mozambique, au nord-ouest de Madagascar.

Ce qui est communément considéré comme étant, un processus de balkanisation des Comores, enclenché par les accords du 15 juin 1977, connait son premier  épilogue le 6 juillet 1975, à l'occasion de la proclamation unilatérale de l'indépendance des Comores dans leurs frontières héritées de la colonisation par Ahmed Abdallah, président du Conseil de gouvernement. Ce dernier estimant qu'après le tripatouillage des résultats de la consultation du 22 décembre, relative à l'octroi de l'indépendance des Comores, il n'y a pas lieu de poursuivre le processus de décolonisation avec la France, comme si de rien n'était. La pomme de discorde entre la France et les Comores, relevant du fait qu'au vu des résultats de la Consultation, au niveau global des 4 îles (95 % de Oui à l'indépendance), l'ancienne puissance administrante, fait délibérément le choix de ne prendre en compte, que le vote île par île (les 99,98 % de Ngazidja, les 99,92 % de Mwali, les 99,93 de Ndzuwani et surtout les 36,78 % de Maore), en renvoyant aux calendes grecques, la volonté d'indépendance des habitants des quatre îles Moyennant quoi, la France se replie avec armes et bagages sur l'île comorienne de Mayotte, donnant lieu du coup, d'un côté, à la résolution 3385, du 12 novembre 1975 de l'ONU, qui admet « les Comores, comme membre de l'organisation », suivie de la résolution 31/4 de l'ONU, adoptée le 21 octobre 1976, qui elle, d'une part,  « condamne énergiquement la présence française à Mayotte, qui constitue une violation de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la république indépendante des Comores » et que d'autre part, « l'occupation par la France de l'île comorienne de Mayotte,  constitue une atteinte flagrante à l'unité nationale de l'Etat comorien ».  

Sans oublier de noter par ailleurs, que l'Assemblée générale déclare nulles et non avenues, toutes élections organisées par le gouvernement français et rejette par anticipation « toutes autres consultations qui pourraient être organisées ultérieurement en territoire comorien de Mayotte par la France ».




Ce qui loin s'en faut,  n'empêche guère les autorités françaises imbues de leur puissance faite de politique de chantage, du fait accompli, de la loi et de la raison du plus fort, de poursuivre inexorablement leur politique agressive, que d'aucuns qualifient de néocoloniale. Et ce, en mettant au pas les gouvernements successifs comoriens, dont la crédulité et la soumission congénitale n'ont d'égal que leur détachement, leur indifférence voire leur servitude à tout ce qui touche de près ou de loin à la souveraineté et à l'intérêt supérieur de la nation comorienne. Un terreau on ne peut plus favorable, pour la poursuite de la politique d'occupation de la France, consolidée le 18 janvier 1995, par un « visa Balladur » illégal. Ce dernier, ayant vocation à faire gravement entrave à la liberté de circulation, qualifiée par l'article7 du statut de Rome de la CPI (Cour Pénal International), désignant par « crime contre l'humanité », toute « déportation ou transfert forcé de population ».


Mais le plus impardonnable des crimes, c'est l'indifférence, voire même le mépris, manifesté au plus haut sommet des pouvoirs successifs comoriens, face au calvaire vécu à Mayotte par les Comoriens des autres îles. Ceux-là mêmes, qui ont réussi à se jouer du mur de radars et des vedettes de la terrible police des frontières française, chargée de l'application du criminogène « Visa Balladur ». Et que dire du comportement inqualifiable des pouvoirs politiques comoriens successifs, qui consiste à ne manifester aucun remord, ni la moindre compassion, pour le millier de Comoriens morts sans la moindre sépulture, dans le bras de mer qui relie le reste des Comores à l'île comorienne de Mayotte. Rien donc d'étonnant si les autorités françaises, grâce au sacro saint « visa Balladur » estiment à juste titre, avoir les coudées franches pour :
                
- se servir des gardes-côtes comoriens équipés et formés par leurs soins, pour empêcher et chasser les « clandestins comoriens » tentés de venir troubler la quiétude et la tranquillité des français à Mayotte,
                
- inviter les Comoriens voulant se rendre à l'île comorienne de Mayotte, de se munir d'un visa français délivré aux Comores par l'Ambassade de France et contrôlé à l'embarquement, par la police des frontières comorienne
                
- procéder à Mayotte, aux expulsions des hommes femmes et enfant vers les autres iles sœurs, à bord d'aéronefs et bateau battant pavillon comorien, au risque d'être co-accusés de crime contre l'humanité
                
- imposer pour consolider l'occupation de l'île comorienne de Mayotte, des coopérations policières, judiciaires et militaires
                
- pour imposer le black out sur les victimes des conséquences du « visa Balladur », encore appelées « morts Balladur ». 

Ce sont là, des Comoriens qui, à bord de vieux rafiots n'hésitent pas à risquer leurs vies, pas seulement pour fuir la misère de leurs îles d'origine, comme le laissent entendre les tenants de « Mayotte la Française », mais surtout, pour renouer des liens familiaux sans cesse mis à mal, par les tracasseries, voire même les harcèlements de l'administration française. Liens familiaux indéfectibles que rien n'altère. Rien ! Pas même l'inertie coupable des autorités comoriennes face à cette hécatombe, ni même l'arsenal imposant de l'appareil répressif, policier et de surveillance, encore moins les campagnes de désinformation et de dissuasion ne peuvent empêcher les Comoriens de défier par bravade, le tristement célèbre « visa Balladur », et de fouler le sol de la terre de leurs ancêtres. Des ancêtres qui se sont toujours adonnés sans anicroches,  d'un bout à l'autre de l'archipel, à des échanges multiformes qui remontent à des temps immémoriaux, bien avant la colonisation française. 

Aussi, soit dit en passant, l'argument sans cesse ressassé par les tenants de« Mayotte la française » selon lequel, il a fallu attendre la colonisation française pour assister aux Comores, pour la première fois, à l'émergence d'une administration unique, suivie de la consolidation de l'unité des Comores, relève tout simplement de la désinformation et de la falsification de l'histoire de l'archipel. Car en dépit des convulsions récurrentes dans la région, la nation comorienne a toujours été une réalité historique, sous-tendue par les mêmes données géographiques, culturelles et économiques liées à la spécificité de l'archipel, confirmées par la tradition orale et les textes historiques les plus anciens.


Certes, les limiers de "la coloniale", imités par leurs zélateurs de tous bords, n'ont de cesse de souffler sur les braises, avec leurs discours et campagnes de haine et de xénophobie, faisant la part belle à tout ce qui peut éloigner Mayotte de ses îles sœurs, tout en omettant soigneusement de faire état de tout ce qui peut les rapprocher... Tant et si bien, qu'ils arrivent d'une part, à être repris, avec ô combien de complaisance, par plusieurs médias français et d'autre part, à faire d'une occupation illégale de l'île comorienne de Mayotte, une affaire « d'immigrés clandestins comoriens ». Et de l'île comorienne de Mayotte, reconnue comme telle par les instances et la communauté internationale, « une île française à décomorianiser ». Ainsi, par un spécieux tour de passe-passe, dont les autorités françaises ont le secret, de victimes, les Comoriens de Mayotte, originaires des trois autres îles sœurs, sont mués par le bon vouloir du tristement célèbre « Visa Balladur », en « immigrés clandestins », « réprimables », « emprisonnables », « expulsables » et au mieux taillables et corvéables à merci. Il est par ailleurs de notoriété publique qu'à Mayotte, les Comoriens originaires des trois îles sœurs, font en permanence l'objet de ratonnades, d'expéditions punitives, d'expulsions manu militari ... Sans oublier, les fréquentes atteintes graves aux libertés démocratiques, qui vont des incendies criminels, aux discriminations à l'embauche, à l'encontre même, des franco-comoriens originaires des trois autres îles sœurs.


S'agissant à proprement parler, les autorités françaises se grandiraient, en travaillant en direction de rapports harmonieux, dans le sens d'une vraie entente et d'une réelle réconciliation franche et sans ambiguïté, entre Comoriens des 4 (quatre)  îles et non, dans une logique d'exclusion, d'ostracisme et de confrontation. Et ce, en levant pour de bon, l'hypothèque « Bourbier Maorais » par des négociations franco-comoriennes, prenant certes en compte, concédons-le, plus de trois décennies d'administration française. Et la suppression du « Visa Balladur » est un premier préalable. Autrement, tout le tintamarre autour de la préalable stabilité, réconciliation et du développement limités seulement à trois îles (Grande Comore, Mohéli et Anjouan), n'est que marché de dupes et manœuvres dilatoires, destinés à alimenter la récurrente crise comorienne, avec comme adjuvant, le cortège d'ersatz de soi-disant accords de coopération, qui ont tout d'un marché de dupes !
Ce 15/01/2015, pour le Comité Maore et le CDISCOM (Collectif de Défense de l’Intégrité et de la Souveraineté des Comores)


2) APPEL A SIGNATURE CONTRE LE « VISA BALLADUR »
1995 – 2015 : DES MILLIERS DE MORT-E-S AU LARGE DE MAYOTTE           LE « VISA BALLADUR » TUE



Le 18 janvier 1995, le gouvernement Balladur décidait d’entraver la circulation des personnes dans l’archipel des Comores en imposant un visa d’entrée à Mayotte aux habitant·e·s des trois autres îles comoriennes (Mohéli, Anjouan, Grande Comore). Ainsi se concrétisait l’isolement de l’île de Mayotte détachée vingt ans plus tôt de l’État indépendant de l’Union des Comores à la suite d’une décision unilatérale française contestée par les Nations unies.

Depuis des siècles, des petites embarcations dénommées « kwassas » allaient d’une île à l’autre tissant ainsi entre leurs populations d’importants liens sociaux, familiaux et professionnels : aucune frontière ne peut effacer de tels liens. Or, avec le « visa Balladur » ces voisins comoriens sont devenus des « étrangers » potentiellement « clandestins » s’ils/elles persistent à circuler dans leur archipel commun.

Depuis, par une véritable militarisation du contrôle des frontières - navires armés, radars, hélicoptères, etc. -, Mayotte est érigée en forteresse hostile à la plupart des personnes cherchant à la rejoindre : comorien·ne·s mais aussi malgaches ou exilé·e·s originaires des pays de l’Afrique des grands lacs. Ce dispositif n’a pas stoppé les déplacements ou les retours consécutifs à une expulsion vers Mayotte, mais a eu pour conséquence directe la mort en mer de milliers de personnes.

Que ce soit dans l’archipel des Comores ou dans l’espace méditerranéen, la politique menée par la France et l’Union européenne poursuit le même objectif : rendre les frontières toujours plus infranchissables en livrant une véritable guerre aux personnes déclarées indésirables au mépris des droits fondamentaux. Les instruments et les effets de cette politique à Mayotte sont moins connus mais largement comparables à ceux observés en Méditerranée :
             
  • des moyens policiers et militaires exceptionnels sont déployés ;    
  • empêchées de pénétrer sur le sol mahorais légalement, les personnes migrantes sont contraintes d’emprunter des routes toujours plus longues et dangereuses ;            
  • poursuivies sur terre ou au large de Mayotte, ces personnes sont victimes d’une politique de harcèlement, d’enfermement et d’expulsion massive [1] ;          
  • une coopération franco-comorienne déjà amorcée [2] vise officiellement à « mettre 
 un terme aux drames en mer dans l’archipel » mais en fait à déléguer et externaliser le contrôle des frontières à l’État comorien. Un accord de « circulation », semblable à la dizaine d’accords migratoires signés avec des États dits d’origine et de transit, est en cours de négociation entre l’État français et l’État comorien. Si l’État comorien le signe, cela aura pour conséquences de renforcer l’assignation à résidence d’une très large partie de la population comorienne jugée indésirable à Mayotte.

Vingt ans après l’instauration du visa « Balladur », les organisations signataires ont décidé d’unir leurs forces au cours de l’année 2015 pour que nul n’ignore les conséquences des politiques anti-migratoires menées par la France et l’Union européenne dans l’océan Indien : cette tentative de transformer Mayotte en forteresse coupée de son environnement économique et culturel est la cause d’une véritable hécatombe silencieuse.
Abolissons le « visa Balladur » !
Le 13 janvier 2014
Notes
[1] En 2013, 15 908 éloignements forcés dont environ 4 000 enfants, ont été opérés depuis Mayotte (20 823 depuis la métropole).

Signataires :

Réseaux associatifs :
  • Migreurop (réseau européen et africain),  MOM (collectif migrants outre-mer), Sortir du colonialisme.
Associations :
  • AFASPA (Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique), l’Amicale Panafricaine, ATF (Association des Tunisiens en France), ATMF (Association des Travailleurs Maghrébins de France), CCM (Conseil des Migrants au Maroc), CDISCOM (Collectif de Défense de l’Intégrité et de la Souveraineté des Comores), Comité Maoré, CSP 75 (Coordination des Sans Papiers 75), Emmaüs International, FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), Femmes en Luth citoyennes à part entière, FNC (Front Nouveau Citoyen) Mali, GAC (Guilde des Artistes Comoriens), GISTI (Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés), GRITAC (Groupe de Réflexion pour l’Intégrité Territoriale de l’Archipel des Comores), LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Mémoires vives/Memoria Viva , MRAP (Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Respaix Conscience Musulmane, UJFP (Union Juive Française pour la Paix), Village d’Eva.
Syndicat :
  • Union syndicale Solidaires.
Partis politiques :
  • Djawabu Ya Komori (parti politique comorien), Ensemble (mouvement politique français), Front Démocratique des Comores, MDA (Mouvement Démocratique pour l’Avenir des Comores), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), PCF (Parti Communiste Français), Shuma (parti politique comorien).

Retrouver ce communiqué en ligne :
http://www.migrantsoutremer.org/Le-visa-Balladur-tue
www.migrantsoutremer.org
mom@migrants.outremer.org
_______________________________________________
Mom-info@rezo.net - http://listes.rezo.net/mailman/listinfo/mom-info


Transmis par Mohamed Ali Ismaïl
Nom

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Conférence débat sur les 20 ans d'infractions et de méfaits du « VISA BALLADUR »
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