Le chef du RIDJA attire l’attention des chancelleries sur la préparation de la fraude
Le chef du RIDJA attire l’attention des chancelleries sur la préparation de la fraude
Maître Saïd Larifou, emblématique et infatigable Président du Parti RIDJA, est un homme d’un optimisme à fleur de peau, et cela explique cette jeunesse insolente et sans rides qu’il affiche toujours, nonobstant le 50ème anniversaire qu’il a fêté cette année. Il aurait même voulu que cet optimisme soit contagieux et s’étendent sur tous les Comoriens. Pourtant, malgré la persistance de son courageux combat politique en faveur de la bonne gouvernance, de l’État de Droit et de la démocratie aux Comores, il y a longtemps qu’il a perdu ses dernières illusions sur la volonté et la sincérité des pouvoirs publics comoriens en matière d’édification de l’État de Droit et de la démocratie, et de la promotion de la bonne gouvernance dans le pays du laxisme, de l’impunité et de la trajectoire ascendante d’abord et descendante ensuite des voleurs de poules de la République.
Depuis la période de la junte militaire du Colonel Azali Assoumani (1999-2006), il a définitivement fermé la valise des illusions et en a jeté la clef dans les eaux de l’océan Indien, quelque part entre les Comores et La Réunion. De fait, depuis qu’il est revenu de son voyage des Comores en ce mois de novembre 2014, il n’a que ces mots à la bouche: «Je suis effondré, mais comme on compte sur moi pour donner l’exemple en matière de combativité, d’optimisme et de courage, je suis obligé d’afficher une bonne mine. Or, il se prépare quelque chose de très grave aux Comores, où la mascarade électorale va être d’une telle ampleur que nous allons perdre les maigres acquis d’une démocratisation dansant le Tango, en faisant un pas en avant, deux pas en arrière avant de se pencher de côté.
On dit de moi que je suis un avocat très procédurier et méticuleux. Alors, en ma simple qualité de citoyen soucieux de ce qui se passe dans mon pays, mais aussi en tant que juriste consciencieux, je constate avec horreur que l’établissement des listes électorales pour les scrutins de 2015 et 2016 relève de la pire des manipulations et des fraudes. Il faut donc que la communauté internationale en soit informée et placée devant ses responsabilités. C’est un combat de longue haleine qui doit mobiliser toutes les forces vives du pays et toutes les bonnes volontés que comptent les Comores aujourd’hui. Ce n’est ni le combat d’un homme, ni celui d’une organisation politique, mais celui de tout un peuple, le peuple comorien. Ce combat n’est pas pour demain, mais pour aujourd’hui. Si nous ne nous mobilisons pas tout de suite, le pays sombre. Je ne veux pas rester les bras croisés pendant qu’une telle catastrophe se prépare et se réalise au détriment de la République».
Dès la mi-novembre 2014, après avoir vu ce qui se tramait à Moroni du côté du ministère de l’Intérieur, de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) et de la Cour constitutionnelle, Maître Saïd Larifou avait promis de se rendre en Europe pour expliquer la nature des grands dangers auxquels est exposée la rachitique et très fragile démocratisation comorienne. C’est pour cette raison que depuis le samedi 29 novembre 2014, il est à Paris, où il n’a pas cessé d’alerter les dirigeants français et autres sur la mascarade électorale en cours de préparation au profit de l’UPDC, le «parti cocotte-minute» du Président Ikililou Dhoinine. En plus des tripatouillages éhontés des listes électorales, il y a aussi la menace brandie par les autorités comoriennes de licencier abusivement tous les fonctionnaires et agents de l’État qui refuseraient de soutenir les candidats du pouvoir politique en place.
Le même pouvoir politique instrumentalise le service public, pour débaucher les candidats des autres partis, en offrant des stages à la sauce tomate et en recrutant pour quelques jours des «fonctionnaires Kleenex», ceux qu’on jette dans les poubelles après les élections. À ses interlocuteurs, Maître Saïd Larifou explique patiemment et doctement tout ça. Il fait tout pour sensibiliser également les Comoriens vivant en France et qui sont toujours très impliqués dans la vie politique de leur pays d’origine, comme on peut le constater à la lumière de la sollicitation dont ils font l’objet de la part de tous ces acteurs politiques comoriens qui sillonnent la France en train de raconter leur vie dans le but de se faire élire aux Comores. Maître Saïd Larifou avait prévu de se rendre dans d’autres capitales européennes pour faire entendre la voix et la parole des démocrates et des républicains comoriens face au naufrage annoncé du processus électoral. Cependant, des impératifs professionnels l’obligent à se rendre à Mayotte avant de continuer son voyage jusqu’à Strasbourg, Bruxelles, Berlin, Rome et Londres.
En même temps, il aurait fallu que les autres acteurs politiques comoriens s’investissent eux aussi et davantage dans la campagne d’explication et de sensibilisation de la communauté internationale sur la mascarade électorale qui se prépare aux Comores pour 2015 et pour 2016. En effet, à partir du moment où les élections de 2015 seront du gnangnan, celles de 2016 le seront également. Dès que le régime politique en place notera de la lâcheté de la part des forces politiques du pays après la mascarade qui se prépare en 2015, il est certain qu’en 2016, il fera pire, d’une part, pour couvrir ses arrières, et d’autre part pour se maintenir au pouvoir et trouver les moyens d’exploiter à son profit et de manière illicite les hydrocarbures qu’on signale au large des côtes du pays, en direction du Mozambique.
Cela étant, le grand service que les organisations partisanes sont appelées à rendre aux Comores d’aujourd’hui devrait consister à faire en sorte que le combat pour des élections propres, libres et démocratiques n’apparaisse pas comme celui du RIDJA et de son chef, Maître Saïd Larifou, mais celui de tous les Comoriens pensant sincèrement à leur pays. Néanmoins, les formations partisanes comoriennes ont un étrange don d’ubiquité politique, leur permettant d’être à la fois dans «l’opposition» et dans la majorité, et n’en ont cure. Les autorités comoriennes le savent et comptent sur cette ambivalence pour planifier et réaliser leur galop d’essai que sera «leur» fraude électorale de 2015 avant de se lancer dans les travaux pratiques en 2016.
Par ARM
©lemohelien – Lundi 1er décembre 2014.