Le putschiste ne parle plus de «coup d’État» en 1999, mais de «Ce que j’ai fait» en 1999

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Azali Assoumani, sur RFI, entre fautes de français, mensonges et pudeur sémantique. Très culotté, cet Azali Assoumani-là. Seulement, ce...

Azali Assoumani, sur RFI, entre fautes de français, mensonges et pudeur sémantique.

Très culotté, cet Azali Assoumani-là. Seulement, cette fois, il est tombé sur un os. En fait, il avait compté sans les travailleurs nocturnes, ni les noctambules, ni les «noctambulistes», ni les Comores qui se lèvent tôt et parfois ne se couchent jamais. Aussi, quand sa douce petite interview a-t-elle été diffusée sur Radio France Internationale (RFI) deux heures avant le chant des coqs français et trois heures avant le lever automnal du soleil en France, ce dimanche 16 novembre 2014, à 4 heures 45 de France plus exactement, ce beau monde était bien éveillé et, stylo à la main, notait fébrilement une à une ses incohérences et un à un ses mensonges et autres arrangements avec la vérité. 

En réalité, le Colonel Azali Assoumani veut que les Comoriens, encore endormis et très légèrement éveillés, l’entendent parler sur RFI pour dire dans leur somnolence, «tiens, il faut toujours compter avec celui-là, et même RFI se rappelle de son existence sur terre», mais sans vraiment entendre ce qu’il dit, puisqu’il ment effrontément, et les Comoriens n’en sont pas dupes. Toute une mise en scène infantile est déployée pour les besoins de «cause» mercatique du grand homme.
Il était l’invité de Mme Christine Muratet dans le cadre de l’émission «Cap océan Indien» et, dans un français vraiment mauvais, poussif, approximatif, laborieux et besogneux, il a débité bien de mensonges. Pour lui, Blaise Compaoré, ancien dictateur du Burkina Faso arrivé au pouvoir en 1987 en assassinant froidement le regretté Thomas Sankara, est un homme «de bonne foi et sincérité» et, «Blaise est un type qui m’a beaucoup aidé, un type très gentil», mais qui est tombé dans un «piège» tendu par son propre entourage. Azali Assoumani dira, s’agissant de lui-même: «J’étais tombé dans le piège dont je parle». Autrement dit, comme toujours, «le Président est très bon, mais c’est son entourage qui est mauvais», alors que c’est lui-même qui a choisi son mauvais entourage. Alors qu’il a fallu des morts et des destructions, dont celles du Parlement et de la Télévision nationale, Azali Assoumani ose affirmer crânement que Blaise Compaoré, «c’est un Président qui a démissionné» spontanément. Très menteur, cet Azali Assoumani-là.
  
Quand Mme Christine Muratet lui parle de son coup d’État de 1999, le Colonel Azali Assoumani, putschiste multirécidiviste fomentant des coups d’État même dans des verres d’eau pour se faire la main et ne pas perdre la main, est subitement atteint d’une pudeur sémantique l’incitant à parler uniquement de «Ce que j’ai fait», pour éviter de parler de «coup d’État». C’est quand même un peu gros. Et puis, on est plié de rire quand, toute honte bue, notre homme ose prétendre: «Je n’ai pas été élu pour appliquer un programme», mais pour unir les Comores par la mise en place d’institutions plus performantes. Or, Azali Assoumani a quitté le pouvoir le 26 mai 2006 alors que les institutions qu’il a laissées derrière lui sont les plus bancales des Comores indépendantes, et avaient continué à poser moult problèmes institutionnels, à un moment où il n’avait rien fait pour calmer les ardeurs séparatistes du Colonel Mohamed Bacar, qu’il avait lui-même placé au pouvoir à Anjouan à la suite d’un coup d’État, que le Professeur Mohamed Abdou Soimadou avait qualifié de «coup d’île», une formule charnelle rappelée avec bonheur par Hamada Madi Boléro dans le fameux Tome II de ses Mémoires. Les délicats et inextricables problèmes de compétences entre les îles et l’Union n’ont été réglés, par simple accalmie et par apaisement, qu’après l’investiture du Président Ikililou Dhoinine, le 26 mai 2011. Le même Azali Assoumani ose dire que sa mission était d’ordre institutionnel, mais ne dit pas qui l’avait chargé de cette mission.
  
Cet Azali Assoumani-là a une conception bien singulière de l’État de Droit, lui qui défend les dictateurs s’agrippant honteusement au pouvoir, en soutenant que ces Présidents à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive s’accrochent au pouvoir parce qu’ils ont un sentiment d’inachevé, qu’ils ont une mission à achever. Or, Robert Gabriel Mugabe est au pouvoir depuis 1980 et a ruiné son pays. Alors, que va-t-il achever en restant au pouvoir quelques années de plus, avant de le céder à son épouse Grace, qui vient d’obtenir son Doctorat en Philosophie, deux mois après son inscription en Thèse (!), à l’Université du Zimbabwe, dont le Chancelier n’est autre que… Robert Gabriel Mugabe? Ce n’est qu’après que le bon Azali Assoumani se rachète laborieusement en déclarant que la continuité de l’État doit être assurée, et que les Présidents en fin de mandat doivent savoir s’en aller quand il le faut.
  
On rit comme un gamin insouciant quand, à la question de savoir s’il sera candidat lors des élections présidentielles comoriennes de 2016, le même Azali Assoumani radote et ment, tout en oubliant que les Comoriens savent tout sur son parcours pathétique: «La question ne doit pas se poser maintenant» parce que «j’appartiens à parti qui a des principes», étant entendu que c’est ce parti qui désignera son candidat à l’élection présidentielle. Si ledit parti politique fait d’Azali Assoumani son candidat officiel lors de ce scrutin, la mort dans l’âme, il fera don de sa chère personne au parti et au pays. Azali Asoumani ment comme un Sénateur parce qu’il a conduit la Convention pour le Renouveau des Comores (CRC) à l’implosion, à dessein d’être son candidat unique en 2016, en lieu et place de Houmed Msaïdié, alors secrétaire général du mouvement politique, qu’il n’osait pas affronter au cours d’une élection primaire, qu’il n’avait aucune chance de remporter. Pourquoi donc faire semblant d’attendre l’investiture d’un parti dont la seule raison d’être est désormais de se mettre aux ordres de notre putschiste multirécidiviste national? Tout ce théâtre est donc ridicule car il n’était pas demandé à Azali Assoumani de se livrer à une telle hypocrisie sur RFI.

Par ARM
© lemohelien – Dimanche 16 novembre 2014.
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Le putschiste ne parle plus de «coup d’État» en 1999, mais de «Ce que j’ai fait» en 1999
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