Production électrique : les espoirs ouverts par la géothermie profonde
De nombreux pays cherchent à exploiter une richesse, qui peut parfois se traduire aussi en calamité : les volcans. Certaines régions du globe disposent ainsi d’abondantes ressources géothermiques, et développent des installations leur permettant de produire une électricité propre et peu coûteuse, bénéficiant de plus d’un approvisionnement stable.
Par exemple, en Amérique Centrale où existent de nombreux volcans, cette filière d’énergie alternative tend de plus en plus à se développer. Le Guatemala, par exemple, riche de 34 volcans, espère couvrir 60 % de ses besoins énergétiques à partir de sources géothermiques et hydroélectriques dès 2022. En effet, à plus de mille mètres de profondeur, la température, supérieure à 100°C, permet de produire de l’électricité, grâce à des turbines à vapeur, et de la chaleur, par la récupération des condensats de la vapeur.
La chaleur et la vapeur emprisonnées sous le volcan du Picaya, toujours actif, font fonctionner deux installations de 20 MW, permettant de produire une énergie propre. Ce type d’installation a d’ailleurs la faveur des associations écologistes, car il a peu d’impact sur le paysage, contrairement aux barrages, qui de plus restent vulnérables aux ouragans et tempêtes, dont la région est régulièrement victime.
Le Nicaragua aussi s’intéresse de près à la géothermie. Il vient d’obtenir un prêt de 40 millions de dollars pour financer l’extension de l’installation de San Jacinto-Tizate, considérée comme l’une des meilleures sources géothermiques en exploitation au monde. Cette centrale de 72 MW permettra à terme au pays d’augmenter de 7 % ses capacités de production électrique.
Le pays espère augmenter l’exploitation de ses abondantes ressources géothermiques, afin qu’elles représentent rapidement plus de 15 % de ses capacités de production énergétique. Il a pour objectif de produire, dès 2014, 86 % de son électricité grâce à des sources renouvelables.
D’autres régions du monde se sont aussi lancées dans l’exploitation de ces ressources naturelles : ainsi l’Indonésie, où des centaines d’îles de l’archipel possèdent des volcans, à tel point que le pays détient à lui seul 40 % du potentiel géothermique mondial, espère installer 4 000 MW d’ici 2014. Il en est de même pour le Kenya, dans le parc national de Hell’s Gate, qui entend doubler sa production actuelle d’ici 2020.