Les usagers de l’avion vont payer le prix d’une trahison La Réunion avait un projet pour traiter la question des billets d’avion trop ch...
Les usagers de l’avion vont payer le prix d’une trahison
La Réunion avait un projet pour traiter la question des billets d’avion trop chers : l’Airbus A380 d’Air Austral capable de transporter plus de 800 passagers. Tout a été remis en cause par la décision des socialistes de faire perdre l’Alliance aux régionales de 2010. Aujourd’hui, le traitement du problème de la continuité territoriale par le recours à l’assistance est dans l’impasse.
La continuité territoriale est une revendication portée de longue date dans les Outre-mer. Elle se base sur les relations entre la Corse et la France. Les habitants de l’île de la Méditerranée ont droit à des aides pour compenser le coût du transport vers le continent européen. C’est après l’élection présidentielle de 2002 qu’un gouvernement français a décidé d’étendre ce genre de dispositif à d’autres régions éloignées de la France. Mais d’emblée, cette mesure est apparue bien limitée. Rapportée à la population, la dotation versée à La Réunion était sept fois plus faible que celle donnée à la Corse, alors que la distance entre La Réunion et l’Europe et plus de 10 fois plus grande que celle séparant l’Île de Beauté du continent le plus proche.
L’autre aspect était le financement. La dotation était abondée par une taxe perçue sur les billets d’avion outre-mer. C’étaient donc les passagers qui faisaient fonctionner le dispositif. Le principe était clair : l’État versait une somme aux Régions, et ce sont les Conseils régionaux qui géraient l’enveloppe sur la base de critères propres, validées par l’État puis par l’Union européenne. Pour La Réunion, un peu plus de 8 millions d’euros étaient inscrits dans le budget de l’État en 2004.
Compte tenu de la faiblesse de l’enveloppe, la Région dirigée par Paul Vergès avait ciblé le dispositif sur les plus démunis : c’était une aide sociale au voyage. Très rapidement, les limites sont apparues. L’Union européenne avait validé les critères de la Région. Cette dernière avait avancé l’argent dans l’attente du remboursement des sommes de l’État. Mais deux ans avant les régionales de 2010, le pouvoir à Paris avait choisi de ne plus payer ce qu’il devait. La Région a donc été contrainte de geler le dispositif, car elle ne voulait pas se substituer à l’État. Le traitement du problème par les subventions était manifestement dans l’impasse.
La continuité territoriale est une revendication portée de longue date dans les Outre-mer. Elle se base sur les relations entre la Corse et la France. Les habitants de l’île de la Méditerranée ont droit à des aides pour compenser le coût du transport vers le continent européen. C’est après l’élection présidentielle de 2002 qu’un gouvernement français a décidé d’étendre ce genre de dispositif à d’autres régions éloignées de la France. Mais d’emblée, cette mesure est apparue bien limitée. Rapportée à la population, la dotation versée à La Réunion était sept fois plus faible que celle donnée à la Corse, alors que la distance entre La Réunion et l’Europe et plus de 10 fois plus grande que celle séparant l’Île de Beauté du continent le plus proche.
L’autre aspect était le financement. La dotation était abondée par une taxe perçue sur les billets d’avion outre-mer. C’étaient donc les passagers qui faisaient fonctionner le dispositif. Le principe était clair : l’État versait une somme aux Régions, et ce sont les Conseils régionaux qui géraient l’enveloppe sur la base de critères propres, validées par l’État puis par l’Union européenne. Pour La Réunion, un peu plus de 8 millions d’euros étaient inscrits dans le budget de l’État en 2004.
Compte tenu de la faiblesse de l’enveloppe, la Région dirigée par Paul Vergès avait ciblé le dispositif sur les plus démunis : c’était une aide sociale au voyage. Très rapidement, les limites sont apparues. L’Union européenne avait validé les critères de la Région. Cette dernière avait avancé l’argent dans l’attente du remboursement des sommes de l’État. Mais deux ans avant les régionales de 2010, le pouvoir à Paris avait choisi de ne plus payer ce qu’il devait. La Région a donc été contrainte de geler le dispositif, car elle ne voulait pas se substituer à l’État. Le traitement du problème par les subventions était manifestement dans l’impasse.
A380 : 30 % moins cher toute l’année sans subvention
La solution est venue de l’économie. C’était un partenariat entre Airbus et Air Austral pour construire l’avion de la continuité territoriale : l’A380 de plus de 800 passagers. Structurellement, l’A380 permet de faire baisser le prix du billet d’avion de 30 % quand il est aménagé pour recevoir plus de 800 passagers. C’était une innovation majeure dans le transport aérien mondial, comme avait pu l’être à son époque le lancement du Boeing 747 par la compagnie PANAM.
Air Austral avait commandé deux avions de ce type, et pris une option sur deux autres. Si deux A380 étaient en service chaque jour de l’année, alors le nombre de billets à moins 30 % atteindrait les 300.000 par an, soit bien plus que les quelques dizaines de milliers du dispositif actuel.
C’est cette année que devait intervenir la livraison des deux avions. Ainsi, toute la polémique sur l’aide de l’État n’aurait plus lieu d’être, car les Réunionnais auraient eu à leur disposition l’outil capable de faire baisser toute l’année le prix du billet d’avion de 30 %.
Tout a été remis en cause au mois de mars 2010, quand les socialistes ont décidé de provoquer la défaite de l’Alliance aux régionales. Cela démontrait entre autres que ce parti ne voulait pas de la solution économique trouvée par des Réunionnais et préférait le traitement du problème par l’assistance venue de France.
Dérive clientéliste
À peine arrivé à la Région, Didier Robert a cherché à tirer le plus parti de cette subvention sur un plan électoral. Elle n’était plus une aide sociale mais finançait aussi des personnes ayant les moyens de payer leur billet au tarif normal. La Région a choisi aussi de contribuer avec ses fonds propres alors que c’est une compétence de l’État. La dérive est telle qu’aujourd’hui, la subvention de la Région aux compagnies aériennes est plus importante que celle de l’État. Cette manne entretient la vie chère. Un rapport de la Cour des comptes n’a pas manqué de démontrer que ces fonds encouragent les transporteurs à ne pas baisser les prix des billets d’avion.
Cette catastrophe est rendue possible par la décision des socialistes de La Réunion de faire gagner l’UMP aux régionales de 2010. Et aujourd’hui, les socialistes du gouvernement finissent par mettre tout le monde dans l’impasse en diminuant les crédits.
Car il était évident qu’un jour ou l’autre, l’État allait chercher à se désengager. Avec l’Airbus A380, les Réunionnais auraient eu le droit de voyager moins cher toute l’année, autant de fois qu’ils le souhaitaient. C’est tout le contraire de ce qui se prépare, et c’est cette fois-ci au tour des usagers des compagnies aériennes de payer le prix de la trahison des socialistes en 2010.
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