Mohamed Ali Saïd, surnommé «Djoudja», «Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse» La mythologie mohélienne existe. Elle n’est pas dévelop...
Mohamed Ali Saïd, surnommé «Djoudja», «Les Quatre Cavaliers de l’Apocalypse»
La mythologie mohélienne existe. Elle n’est pas développée comme celle de la Grèce, mais elle existe. Elle a ses personnages. Parmi ces derniers, il y a «Djoudja», l’exterminateur, celui va ravager le monde à la fin des temps. La Bible (Nouveau Testament) fait état des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, dont la chevauchée annonce la fin du monde. Aujourd’hui, à Mohéli, ce rôle est dévolu, dans le langage courant, au Gouverneur Mohamed Ali Saïd, qui présente tous les traits d’un destructeur de fin du monde. Je l’ai appris ce lundi 18 août 2014, de très bon matin, quand je fus assailli de «bips» venant de Mohéli. À un moment, il a fallu appeler le numéro pour connaître l’origine de «l’acharnement». Je n’avais même pas eu le temps de finir de composer le numéro de mon interlocuteur, Sidi Saïd, que celui décrocha, commençant à hurler: «ARM, mon frère, c’est Sidi Saïd. C’est la merde totale ici.
À Mohéli, on suit pas à pas les informations que tu publies. En effet, convaincu que ton site est un levier d’informations comoriennes, nous t’en donnons certaines que tu ignores peut être. Mohamed Ali Saïd dit “Djoudja”, Gouverneur de l’Ile de Mohéli, ne fait que manger les Mohéliens, allant jusqu’à boire leur sang. Les Mohéliens, des gens très fiers, sont devenus des mendiants et c’est un phénomène récent, qu’il essaie d’imposer à la population, en instaurant une politique spécifique mohélienne qui n’existe nulle part au monde. Pour être un Mohélien et résider à Mohéli actuellement, il faut être un mendiant. Notre grand “Djoudja” a serré les cous de la population mohélienne. Il veut nous tuer et nous manger. Pour tout te dire, je te signale que notre “Djoudja” a monté une Commission d’Inventaire de tous les terrains constructibles de Fomboni. Pourquoi cette Commission? Nous nous rappelons qu’en 2007 et en 2009-2010, tous les Mohéliens ont assisté à la nomination du jeune Ben Omar Attoumane Tara à la fonction de Directeur régional de l’Urbanisme et de l’Habitat, avec une seule mission: récupérer tous les terrains des gens de Monimoimdji (Centre-ville) Fomboni et détruire les parcelles qui ne peuvent pas être récupérées, au prétexte de création de nouvelles routes, qu’on ne verra jamais, au quartier Comotel».
Cette histoire est entièrement vraie, et à Mohéli on en garde encore un souvenir dramatique. Après avoir difficilement avalé la salive tant sa gorge était desséchée, Sidi Saïd continua son récit: «Aujourd’hui, une fausse Commission est nommée, avec à sa tête un notaire sans formation. Il s’agit de Kadafi M’Kouboi, qui est un voleur de première catégorie à Mohéli. Le “Djoudja” est toujours gourmand. Il cherche à être partout où il peut gagner de l’argent. Il ferme une route très fréquentée par les véhicules pour construire une pension qu’il a baptisée Réhéma, du prénom de sa fille benjamine. Il a volé l’administration mohélienne pour se faire construire un grand bateau à Nosy Be, à Madagascar. Il a construit deux grands châteaux, l’un à Bonovo, l’autre au quartier Comotel. Leurs valeurs respectives sont de 260 millions et de 500 millions de francs comoriens. Le commerçant mahorais Chic Mahorais lui a vendu une maison à Labattoir, à Mayotte, d’une valeur de 350.000 euros».
Rapidement, je compris qu’en homme qui sait faire les choses comme il faut, Sidi Saïd avait noté toutes ses informations sur un document pour ne pas se tromper de chiffres et de nom. Il reprit son récit avec la méticulosité d’un Professeur d’Université donnant une conférence sur son sujet de prédilection: «Alors, notre grand “Djoudja”, même s’il avait de l’argent avant de devenir Gouverneur, doit savoir que trop, c’est trop. Au surplus, nous sommes tous des Mohéliens. Nous nous connaissons tous. À l’époque du Président Mohamed Saïd Fazul, ce Mohamed Ali Saïd était sur le point de faire faillite. Heureusement pour lui, sa cousine Mme Mariama Ahamada Balahé, qui était Directrice régionale du Fonds d’Appui au Développement communautaire (FADC), et son beau-frère Mohamed Moustakim, comptable de cette institution à l’époque, ont détourné un marché de réhabilitation du réseau d’adduction d’eau de Fomboni-Djoiezi d’une valeur d’un demi-milliard de francs comoriens pour le lui attribuer de manière tout à fait abusive et illégale».
Arrivé à ce stade de son récit, Sidi Saïd était au bord de l’explosion. Il dit simplement: «ARM, mon frère, ce pays a été tué par des imbéciles parfaitement inconscients de leurs responsabilités. Alors, Monsieur Mohamed Ali Saïd doit cesser de prendre les Mohéliens pour des imbéciles et ne doit pas oublier l’existence de Monsieur Mohamed Saïd Fazul, car à Mohéli, on dit: “Kissoi Oulivoi Douniani. Nahika tsiwami né Wanguinana Afana na Wami”, “La vengeance est un compte qui se solde dans ce monde. Si ce n’est pas moi, ça sera un autre qui me ressemble”. J’ai un autre message personnel à faire passer à Mohamed Ali Saïd: “Prépare-toi car quand nous t’attraperons, nous allons te faire vomir ce que tu as mis dans le gros ventre que tu as”.
En mohélien, on dit “Rahimo houssika Nguérihou ravissao icho Oila”». En effet, si en 2016, Mohamed Ali Saïd n’est plus Gouverneur de Mohéli, il passera des moments difficiles parce qu’il a cristallisé trop de haines sur sa personne. Depuis 2007, il ne fait que voler. Il a commencé bien avant, d’ailleurs. Il ne sait que se faire haïr. C’est un être vulgaire, méprisable, sauvage et inculte. Le pouvoir ne lui a rien appris et ne lui apprendra rien car il déteste tout ce qui a de la valeur et représente une forme d’honneur et de prestige. Il haït l’éthique et l’esthétique. Les Mohéliens ont la désagréable habitude de s’enterrer vivants par les autorités méprisables qu’ils ont l’habitude d’élire, mais avec Mohamed Ali Saïd, qualifié de «dictateur africain peu fréquentable» par un journal des Pyrénées-Orientales, l’île de Mohéli a touché le niveau le plus bas de la fonction étatique et politique. Avec lui, les Mohéliens ont commis la plus lourde et la plus gravissime des erreurs politiques.
Par ARM
©lemohelien – Mardi 19 août 2014.