Les lettres ouvertes d’ Aboubacar Ben Saïd Salim à François Hollande sont inutiles Le Professeur Aboubacar Ben Saïd Salim est un homme ...
Les lettres ouvertes d’Aboubacar Ben Saïd Salim à François Hollande sont inutiles
Le Professeur Aboubacar Ben Saïd Salim est un homme respectable, un homme au long passé de militant gagné aux idées «progressistes» en vogue dans les années 1960-1970. Il fait partie de ceux qui donnent leurs opinions sur un certain nombre de sujets d’actualité et sur des sujets de société aux Comores. Chacun peut les apprécier à sa façon, et il est du droit des uns et des autres d’approuver ou désapprouver ce qu’il écrit. De fait, tout en restant dans la courtoisie qui sied aux échanges entre personnes de bonne éducation, on n’est pas obligé de souscrire à tout ce qu’il a écrit dans ses deux lettres ouvertes au Président français François Hollande. D’ailleurs, il est difficile de comprendre les raisons pour lesquelles il écrit dans sa deuxième lettre ouverte: «Je vous ai déjà écrit une première lettre dans laquelle je vous disais grosso modo que vous n’êtes pas le bienvenu aux Comores indépendantes au vu des crimes que vous commettez de concert avec la droite française qui a instauré le visa de la mort en 1995 appelé visa Balladur et qui a causé la mort par noyade de plusieurs milliers de personnes, provoquée par la GESTA-PAF de Mayotte qui traque les Comoriens des autres îles comme la GESTAPO de Hitler traquait les juifs et les Justes». À quel titre, le citoyen Aboubacar Ben Saïd Salim s’arroge-t-il le droit de dire que François Hollande n’est pas la bienvenue aux Comores? Au nom de quoi? Et si, moi, simple citoyen, je dis que le Président français sera accueilli en frère aux Comores, où il n’a commis aucun crime? Une fois de plus, et au risque de me heurter à un mur d’incompréhension, je tiens à signaler aux autres Comoriens qu’il ne faut pas confondre les causes et les effets. La cause de la mort entre Anjouan et Mayotte, ce n’est pas un visa, mais le mal-vivre qui existe dans un pays pillé par les autorités nationales. Les morts de la mer sont la partie visible et horrible de l’iceberg. C’est tout. Mais, les causes de la mort au large sont à la Grande-Comore, Mohéli et Anjouan.
Au risque de me répéter, je reprends à mon compte les interrogations de Saïd Hilali, homme d’État comorien aujourd’hui «mondialisé», qui dit avoir honte chaque fois que des diplomates africains lui posent la question de connaître les raisons qui poussent les habitants d’un pays sans guerre, ni famine, à la fuite, vers une mort qu’ils sont presque sûrs de rencontrer au large. Pourquoi les autorités comoriennes, qui connaissent tout de la filière des embarcations de fortune, laissent ces dernières partir, alors qu’elles ont les moyens de tout arrêter? Pourquoi les autorités comoriennes, qui savent que c’est le mal-vivre que les Comoriens fuient, ne fournissent aucun effort pour améliorer les conditions de la «bonne gouvernance» aux Comores?
Il faudra qu’Aboubacar Ben Saïd Salim nous explique avec pédagogie ce que fait la France pour humilier les Comores, alors que les Comoriens se chargent très bien de ramener leur pays vers le niveau le plus bas. Quand Aboubacar Ben Saïd Salim soutient qu’«on nous a assassiné plus de deux présidents», il refuse de prendre en compte le fait que le Président Ali Soilihi n’a pas été assassiné par Robert «Bob» Denard, mais par un politicien comorien, qui s’était emparé de l’arme d’un militaire comorien et avait tiré sur le chef de la Révolution comorienne, et, pendant que celui-ci agonisait par terre, ce politicien comorien lui donnait des coups de pied et l’injuriait, le traitant de «campagnard». Il faudra qu’un jour, la vérité soit dite en public aux Comoriens sur ce chapitre douloureux.
Il est donc temps de revenir à une singulière vérité régulièrement énoncée par Hamada Madi Boléro, pour qui, le grand problème de certains Comoriens, c’est de croire que les Comores sont un pays tellement important que la France ne pense qu’à elles, que chaque matin, les chefs d’État et de gouvernement des grandes puissances, en se levant s’appellent pour parler des Comores et traiter des dossiers comoriens. Dans le même ordre d’idées, de méchants espions dotés de budgets illimités et disposant de moyens sans fin seraient tapis dans l’ombre en train de comploter matin, midi et soir contre les Comores, qu’ils doivent soumettre à une «déstabilisation permanente», puisque, de la part d’Aboubacar Ben Saïd Salim, il y a «une véritable haine des Comores»: une «haine vient de plus loin, elle est plus profonde car provoquée par l’orgueil d’une nation la France». Franchement, je ne prends pas au sérieux ce genre de discours, des discours basés sur une complotite aiguë et paranoïaque.
Avec la même paranoïa, Aboubacar Ben Saïd Salim fustige l’accord franco-comorien de juin 2013, alors qu’il ne propose rien, même de futile: «Et comble du mépris en signant dans le même temps un traité d’amitié avec le régime du Docteur en Pharmacie Ikililou Dhoinine par le biais de vos hommes liges que vos experts de la Françafrique ont placé à ses cotés!». On sent pointer le mépris quand Aboubacar Ben Saïd Salim parle du «Docteur en Pharmacie Ikililou Dhoinine». Comme si être Docteur en Pharmacie était honteux. D’habitude, on dit tout simplement «le Docteur Ikililou Dhoinine». Donc, il y a du mépris en l’air, un mépris dont Aboubacar Ben Saïd Salim n’a jamais pu se départir dans ses écrits quand il s’agit d’Ikililou Dhoinine. Pour tout dire, c’est un homme très méprisant et qui ne sait même pas cacher son mépris, qu’il essaie vainement d’occulter sous une couche d’érudition et de savoir. Et qui sont pour Ikililou Dhoinine, ses «hommes liges que ses experts de la Françafrique ont placé à ses côtés»? Voilà des expressions éculées que certains s’acharnent à employer comme si la guerre froide n’était pas encore terminée, comme si le Mur de Berlin tenait toujours. Qui sont ces hommes de la «Françafrique» aux Comores? Qui sont les hommes-liges du Président qui sont manipulés par les réseaux de la «Françafrique»?
Comme les autres «bons et vrais Comoriens», Aboubacar Ben Saïd Salim fait une fixation sur le projet de transformation de la Commission de l’océan Indien en «Communauté des Îles de l’océan Indien», au prétexte que cela va permettre l’entrée de Mayotte au sein de cette organisation internationale régionale. Et de quoi est formée la Commission de l’océan Indien dans sa configuration actuelle, en dehors des îles? Au surplus, ne parle-t-on pas des «Jeux des Îles de l’océan Indien»? Une fois de plus, il faudra s’interroger sur la tendance à l’exagération qui conduit les «bons et vrais Comoriens» à ne s’attarder que sur des exégèses ampoulées, polémiques et tout simplement inutiles. On ne les entend jamais là où on doit les entendre, mais là où ils feront entendre leur voix pour enfoncer les Comoriens dans la confusion.
Et voilà Aboubacar Ben Saïd Salim dans des approximations pour le moins hasardeuses, quand, s’adressant à Ikililou Dhoinine, il écrit: «Je vous rappellerai aussi que l’intégration de Mayotte à l’Europe est achevée sous votre présidence comme un gage de non retour de cette île usurpée, dans son giron naturel. Avec le DOM-Département d’Outre Mort – la droite avait donné un coup de vis supplémentaire à la COM et vous avez transformé l’essai en quelque sorte avec la RUP». C’est très faux-cul de présenter les choses de cette manière, en faisant tout pour occulter la réalité fondamentale d’une île devenue Département français le 31 mars 2011, à la suite d’un référendum qui a eu lieu le 29 mars 2009, sous Ahmed Sambi, aux temps bénis de la diplomatie du tamtam et du tambour, une diplomatie qui a beaucoup hurlé mais n’a rien fait de sérieux. Ikililou Dhoinine ne fait que subir les effets d’un processus institutionnel déclenché par le référendum organisé à Mayotte le 8 février 1976.
S’adressant, une fois de plus, à Ikililou Dhoinine, Aboubacar Ben Saïd Salim aurait été plus conséquent avec lui-même s’il pouvait nous expliquer ce qu’il entend par «la libération de Mayotte se fera sûrement de l’intérieur et pas par les politiques ivres d’euros qui sont vos interlocuteurs et vos obligés». Or, son courant politique est absolument opposé à toute action destinée à créer une dynamique «de l’intérieur», pour instaurer un véritable dialogue avec Mayotte, puisque tous ces «vrais et bons Comoriens» estiment que les Comores n’ont pas de problèmes avec Mayotte, mais uniquement avec la France. Donc, négocier avec les Mahorais serait, selon eux, la pire des trahisons et des hérésies. Bon courage, Messieurs, dans ce bel élan d’aveuglement et de démagogie aveugle et irrationnelle.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 1er août 2014.
Le Professeur Aboubacar Ben Saïd Salim est un homme respectable, un homme au long passé de militant gagné aux idées «progressistes» en vogue dans les années 1960-1970. Il fait partie de ceux qui donnent leurs opinions sur un certain nombre de sujets d’actualité et sur des sujets de société aux Comores. Chacun peut les apprécier à sa façon, et il est du droit des uns et des autres d’approuver ou désapprouver ce qu’il écrit. De fait, tout en restant dans la courtoisie qui sied aux échanges entre personnes de bonne éducation, on n’est pas obligé de souscrire à tout ce qu’il a écrit dans ses deux lettres ouvertes au Président français François Hollande. D’ailleurs, il est difficile de comprendre les raisons pour lesquelles il écrit dans sa deuxième lettre ouverte: «Je vous ai déjà écrit une première lettre dans laquelle je vous disais grosso modo que vous n’êtes pas le bienvenu aux Comores indépendantes au vu des crimes que vous commettez de concert avec la droite française qui a instauré le visa de la mort en 1995 appelé visa Balladur et qui a causé la mort par noyade de plusieurs milliers de personnes, provoquée par la GESTA-PAF de Mayotte qui traque les Comoriens des autres îles comme la GESTAPO de Hitler traquait les juifs et les Justes». À quel titre, le citoyen Aboubacar Ben Saïd Salim s’arroge-t-il le droit de dire que François Hollande n’est pas la bienvenue aux Comores? Au nom de quoi? Et si, moi, simple citoyen, je dis que le Président français sera accueilli en frère aux Comores, où il n’a commis aucun crime? Une fois de plus, et au risque de me heurter à un mur d’incompréhension, je tiens à signaler aux autres Comoriens qu’il ne faut pas confondre les causes et les effets. La cause de la mort entre Anjouan et Mayotte, ce n’est pas un visa, mais le mal-vivre qui existe dans un pays pillé par les autorités nationales. Les morts de la mer sont la partie visible et horrible de l’iceberg. C’est tout. Mais, les causes de la mort au large sont à la Grande-Comore, Mohéli et Anjouan.
Au risque de me répéter, je reprends à mon compte les interrogations de Saïd Hilali, homme d’État comorien aujourd’hui «mondialisé», qui dit avoir honte chaque fois que des diplomates africains lui posent la question de connaître les raisons qui poussent les habitants d’un pays sans guerre, ni famine, à la fuite, vers une mort qu’ils sont presque sûrs de rencontrer au large. Pourquoi les autorités comoriennes, qui connaissent tout de la filière des embarcations de fortune, laissent ces dernières partir, alors qu’elles ont les moyens de tout arrêter? Pourquoi les autorités comoriennes, qui savent que c’est le mal-vivre que les Comoriens fuient, ne fournissent aucun effort pour améliorer les conditions de la «bonne gouvernance» aux Comores?
Il faudra qu’Aboubacar Ben Saïd Salim nous explique avec pédagogie ce que fait la France pour humilier les Comores, alors que les Comoriens se chargent très bien de ramener leur pays vers le niveau le plus bas. Quand Aboubacar Ben Saïd Salim soutient qu’«on nous a assassiné plus de deux présidents», il refuse de prendre en compte le fait que le Président Ali Soilihi n’a pas été assassiné par Robert «Bob» Denard, mais par un politicien comorien, qui s’était emparé de l’arme d’un militaire comorien et avait tiré sur le chef de la Révolution comorienne, et, pendant que celui-ci agonisait par terre, ce politicien comorien lui donnait des coups de pied et l’injuriait, le traitant de «campagnard». Il faudra qu’un jour, la vérité soit dite en public aux Comoriens sur ce chapitre douloureux.
Il est donc temps de revenir à une singulière vérité régulièrement énoncée par Hamada Madi Boléro, pour qui, le grand problème de certains Comoriens, c’est de croire que les Comores sont un pays tellement important que la France ne pense qu’à elles, que chaque matin, les chefs d’État et de gouvernement des grandes puissances, en se levant s’appellent pour parler des Comores et traiter des dossiers comoriens. Dans le même ordre d’idées, de méchants espions dotés de budgets illimités et disposant de moyens sans fin seraient tapis dans l’ombre en train de comploter matin, midi et soir contre les Comores, qu’ils doivent soumettre à une «déstabilisation permanente», puisque, de la part d’Aboubacar Ben Saïd Salim, il y a «une véritable haine des Comores»: une «haine vient de plus loin, elle est plus profonde car provoquée par l’orgueil d’une nation la France». Franchement, je ne prends pas au sérieux ce genre de discours, des discours basés sur une complotite aiguë et paranoïaque.
Avec la même paranoïa, Aboubacar Ben Saïd Salim fustige l’accord franco-comorien de juin 2013, alors qu’il ne propose rien, même de futile: «Et comble du mépris en signant dans le même temps un traité d’amitié avec le régime du Docteur en Pharmacie Ikililou Dhoinine par le biais de vos hommes liges que vos experts de la Françafrique ont placé à ses cotés!». On sent pointer le mépris quand Aboubacar Ben Saïd Salim parle du «Docteur en Pharmacie Ikililou Dhoinine». Comme si être Docteur en Pharmacie était honteux. D’habitude, on dit tout simplement «le Docteur Ikililou Dhoinine». Donc, il y a du mépris en l’air, un mépris dont Aboubacar Ben Saïd Salim n’a jamais pu se départir dans ses écrits quand il s’agit d’Ikililou Dhoinine. Pour tout dire, c’est un homme très méprisant et qui ne sait même pas cacher son mépris, qu’il essaie vainement d’occulter sous une couche d’érudition et de savoir. Et qui sont pour Ikililou Dhoinine, ses «hommes liges que ses experts de la Françafrique ont placé à ses côtés»? Voilà des expressions éculées que certains s’acharnent à employer comme si la guerre froide n’était pas encore terminée, comme si le Mur de Berlin tenait toujours. Qui sont ces hommes de la «Françafrique» aux Comores? Qui sont les hommes-liges du Président qui sont manipulés par les réseaux de la «Françafrique»?
Comme les autres «bons et vrais Comoriens», Aboubacar Ben Saïd Salim fait une fixation sur le projet de transformation de la Commission de l’océan Indien en «Communauté des Îles de l’océan Indien», au prétexte que cela va permettre l’entrée de Mayotte au sein de cette organisation internationale régionale. Et de quoi est formée la Commission de l’océan Indien dans sa configuration actuelle, en dehors des îles? Au surplus, ne parle-t-on pas des «Jeux des Îles de l’océan Indien»? Une fois de plus, il faudra s’interroger sur la tendance à l’exagération qui conduit les «bons et vrais Comoriens» à ne s’attarder que sur des exégèses ampoulées, polémiques et tout simplement inutiles. On ne les entend jamais là où on doit les entendre, mais là où ils feront entendre leur voix pour enfoncer les Comoriens dans la confusion.
Et voilà Aboubacar Ben Saïd Salim dans des approximations pour le moins hasardeuses, quand, s’adressant à Ikililou Dhoinine, il écrit: «Je vous rappellerai aussi que l’intégration de Mayotte à l’Europe est achevée sous votre présidence comme un gage de non retour de cette île usurpée, dans son giron naturel. Avec le DOM-Département d’Outre Mort – la droite avait donné un coup de vis supplémentaire à la COM et vous avez transformé l’essai en quelque sorte avec la RUP». C’est très faux-cul de présenter les choses de cette manière, en faisant tout pour occulter la réalité fondamentale d’une île devenue Département français le 31 mars 2011, à la suite d’un référendum qui a eu lieu le 29 mars 2009, sous Ahmed Sambi, aux temps bénis de la diplomatie du tamtam et du tambour, une diplomatie qui a beaucoup hurlé mais n’a rien fait de sérieux. Ikililou Dhoinine ne fait que subir les effets d’un processus institutionnel déclenché par le référendum organisé à Mayotte le 8 février 1976.
S’adressant, une fois de plus, à Ikililou Dhoinine, Aboubacar Ben Saïd Salim aurait été plus conséquent avec lui-même s’il pouvait nous expliquer ce qu’il entend par «la libération de Mayotte se fera sûrement de l’intérieur et pas par les politiques ivres d’euros qui sont vos interlocuteurs et vos obligés». Or, son courant politique est absolument opposé à toute action destinée à créer une dynamique «de l’intérieur», pour instaurer un véritable dialogue avec Mayotte, puisque tous ces «vrais et bons Comoriens» estiment que les Comores n’ont pas de problèmes avec Mayotte, mais uniquement avec la France. Donc, négocier avec les Mahorais serait, selon eux, la pire des trahisons et des hérésies. Bon courage, Messieurs, dans ce bel élan d’aveuglement et de démagogie aveugle et irrationnelle.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Vendredi 1er août 2014.