Le voyage de la mort vers Mayotte n’a pas encore livré tous ses petits secrets. Le sujet est tellement important qu’il vaut d’être traité...
Le voyage de la mort vers Mayotte n’a pas encore livré tous ses petits secrets.
Le sujet est tellement important qu’il vaut d’être traité à part, pour que les uns et les autres puissent en saisir tous les enjeux occultés. Le jeudi 17 juillet 2014, lors de la conférence qu’il a animée à la Fondation Jean-Jaurès, à Paris, avec Mme Maliza Saïd Soilihi, Conseillère municipale déléguée auprès de l’Adjointe aux Relations internationales et européennes chargée des Crédits européens et du Site Internet de la Ville de Marseille, Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, avait tenu à expliquer certaines réalités liées au voyage de la mort, en haute mer, entre Anjouan et Mayotte. Ce qu’il dit à ce sujet est tout à fait inédit et le destine à être mieux connu: «Quand on évoque le voyage par mer entre Anjouan et Mayotte, on est en présence d’un drame humain d’une grande intensité. Ce drame nous pousse à négocier avec la France pour réduire le nombre de morts dans les embarcations de fortune.
Promenant son regard sur l’assistance pour évaluer l’impact de son discours, Hamada Madi Boléro reprit son argumentation, la mine sombre, en affichant sa tête des mauvais jours, celle qu’on a quand on doit annoncer une horrible catastrophe: «Tout le monde a entendu parler des embarcations de fortune baptisées “kwassa-kwassa”, celles employées pour la traversée de tous les périls. Mais, qui fabrique les “kwassa-kwassa”? Quand on veut tenir un discours politiquement correct, il est de bon ton de dire que ce sont les Anjouanais qui gèrent les “kwassa-kwassa” et assurent toute la chaîne de la traversée. Or, aujourd’hui, on constate avec effarement que des Mahorais qui ont bien compris les enjeux financiers de la traversée de l’océan Indien d’une île à une autre font un business énorme dans le trafic d’êtres humains entre Anjouan et Mayotte. Ils organisent eux-mêmes la traversée de l’océan Indien. Donc, aujourd’hui, nous interceptons des “kwassa-kwassa” partis de Mayotte pour aller chercher des passagers à Anjouan.
Par ARM
© lemohelien – Vendredi 18 juillet 2014.
Le sujet est tellement important qu’il vaut d’être traité à part, pour que les uns et les autres puissent en saisir tous les enjeux occultés. Le jeudi 17 juillet 2014, lors de la conférence qu’il a animée à la Fondation Jean-Jaurès, à Paris, avec Mme Maliza Saïd Soilihi, Conseillère municipale déléguée auprès de l’Adjointe aux Relations internationales et européennes chargée des Crédits européens et du Site Internet de la Ville de Marseille, Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, avait tenu à expliquer certaines réalités liées au voyage de la mort, en haute mer, entre Anjouan et Mayotte. Ce qu’il dit à ce sujet est tout à fait inédit et le destine à être mieux connu: «Quand on évoque le voyage par mer entre Anjouan et Mayotte, on est en présence d’un drame humain d’une grande intensité. Ce drame nous pousse à négocier avec la France pour réduire le nombre de morts dans les embarcations de fortune.
Cependant, aujourd’hui, nous devons reconnaître une réalité fondamentale, à savoir: même si le visa vers Mayotte exigé des Comoriens de la partie indépendante de l’Archipel était supprimé, nous aurons toujours des morts en haute mer parce qu’il y a des gens qui continueraient à emprunter des embarcations de fortune, pour ne pas payer un billet d’avion, plus onéreux. C’est une réalité. Et puis, comme nous avons des “continentriotes” africains dans la salle, des “continentriotes” qui ne sont pas toujours au fait des subtilités des voyages d’Anjouan vers Mayotte par les embarcations de fortune, il faudra bien leur expliquer que les voyages par “kwassa-kwassa” concernent plus les Anjouanais que les Mohéliens et les Grands-Comoriens. Aujourd’hui, un phénomène nouveau est même apparu: des ressortissants de pays d’Afrique continentale arrivent à l’Aéroport international de Hahaya dans le but évident de se rendre à Mayotte sans visa. Nous les arrêtons pour les réexpédier chez eux. Mais, que font-ils pour que le rapatriement vers leur pays d’origine devienne impossible? Ils déchirent tout simplement leurs documents administratifs et disent qu’ils ne savent pas de quels pays ils sont originaires. Comment pouvons-nous gérer un tel imbroglio si la France ne nous aide pas? Vous conviendrez avec moi qu’il s’agit d’un problème très grave et très délicat».
Promenant son regard sur l’assistance pour évaluer l’impact de son discours, Hamada Madi Boléro reprit son argumentation, la mine sombre, en affichant sa tête des mauvais jours, celle qu’on a quand on doit annoncer une horrible catastrophe: «Tout le monde a entendu parler des embarcations de fortune baptisées “kwassa-kwassa”, celles employées pour la traversée de tous les périls. Mais, qui fabrique les “kwassa-kwassa”? Quand on veut tenir un discours politiquement correct, il est de bon ton de dire que ce sont les Anjouanais qui gèrent les “kwassa-kwassa” et assurent toute la chaîne de la traversée. Or, aujourd’hui, on constate avec effarement que des Mahorais qui ont bien compris les enjeux financiers de la traversée de l’océan Indien d’une île à une autre font un business énorme dans le trafic d’êtres humains entre Anjouan et Mayotte. Ils organisent eux-mêmes la traversée de l’océan Indien. Donc, aujourd’hui, nous interceptons des “kwassa-kwassa” partis de Mayotte pour aller chercher des passagers à Anjouan.
L’aide que nous apporte le Sultanat d’Oman dans la création d’une unité de garde-côtes nous permettra d’être encore plus efficaces en la matière. Et dire que des Mahorais se plaignent de la présence d’“étrangers Comoriens” sur leur île, des “Comoriens” qu’ils accusent de tous les maux de Mayotte. Où est la sincérité dans tout ça? Ça ne fait vraiment pas sérieux. Nous le signalons aux autorités françaises, pour qu’elles comprennent bien l’ambigüité de la situation, une situation inextricable due à une réalité géographique, historique, sociologique, religieuse et humaine incontournable. C’est pour cela que je préfère négocier avec la France pendant que d’autres font de la surenchère inutile et irresponsable. Il s’agit d’un problème humain d’une grande gravité et que nous devons dépolitiser aux Comores, pour en faire un problème purement national. Nous sommes en présence d’un drame national qui demande de nous plus de sincérité, de responsabilité et maturité».
Par ARM
© lemohelien – Vendredi 18 juillet 2014.