Aux Comores, depuis l'instauration du « visa Balladur » en 1993, Mayotte est difficile d'accès pour les habitants des trois îles du...
Aux Comores, depuis l'instauration du « visa Balladur » en 1993, Mayotte est difficile d'accès pour les habitants des trois îles du pays. C'est donc clandestinement, en traversant à bord de petits bateaux de pêche, les kwassa-kwassas, souvent surchargés, que se fait la traversée des Comoriens. Impossible de compter les morts en 20 ans : au moins 12 000 d'après les autorités comoriennes. Sur l'île d'Anjouan, la commune de Domoni est connue pour être un point de départ de kwassa-kwassas.
Dans les années 80, les habitants de Domoni aimaient partir à Mayotte le samedi pour faire la fête avant de rentrer le dimanche. Désormais, la périlleuse traversée se fait de nuit. Souvent, c'est pour aller se faire soigner que les Comoriens tentent la traversée, Abdou est commerçant : « Le problème que nous avons c'est la santé. Beaucoup de gens sont obligés d'emprunter les kwassa-kwassas pour se rendre à Mayotte, car ils sont malades, parce que pour avoir le visa, c'est tout un tas de contraintes. En tout cas, ce n'est pas facile ».
Du petit port de Domoni, il est facile de voir au large, à 70 kilomètres, les collines de Mayotte. Malgré le danger et les contrôles en mer des autorités françaises, il est toujours simple de trouver une embarcation, si on a de l'argent : « C'est très cher. Il faut payer au moins 500 euros. C'est facile de trouver un kwassa, mais c'est difficile de trouver quelqu'un sérieux ».
« C'est la mort ! »
Personne n'ose critiquer les propriétaires des bateaux qui coulent au large. Mohamed, jeune entrepreneur se bat pour que les habitants restent au pays : « On peut avoir 30 à 40 personnes dans un même kwassa. C'est la mort ! Notre pays, maintenant, demande des intellectuels, demande des gens qui sont capables de le construire ».
Si quinze embarcations et onze moteurs ont été détruits par la gendarmerie nationale des Comores la semaine passée, c'est une première, le ballet des kwassas est malheureusement loin de s'arrêter.
Par RFI
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