Après l'accident mortel de scooter intervenu vendredi à Mamoudzou , un juge d'instruction a été saisi. Garde à vue, rassemblement et...
Après l'accident mortel de scooter intervenu vendredi à Mamoudzou, un juge d'instruction a été saisi. Garde à vue, rassemblement et menaces, l'affaire a pris de l'ampleur ce week-end.
Deux jours après l'accident de la circulation intervenu à Mamoudzou, à l'intersection de la rue du commerce et de la rocade, le dossier est loin d'être bouclé pour les enquêteurs.
L'accident s'est déroulé à 12h45 vendredi alors que la circulation est fortement ralentie en direction du sud à cette heure de la journée. Un homme conduit un scooter et transporte une passagère lorsque le drame se produit. Au moment où il s'apprête à doubler un camion, le conducteur perd le contrôle de son deux-roues. L'engin se couche sur la chaussée entrainant ses passagers dans la fin de sa course. La femme est alors projetée sous le camion, juste devant le double essieu arrière. Le 19 tonnes lui roule sur les jambes.
Immédiatement, la situation se fige. Alors que les témoins préviennent les secours, le conducteur du deux-roues se précipite pour porter assistance à la victime qui n'est autre que son épouse. Les pompiers, arrivés en une dizaine de minutes sur les lieux de l'accident, prodiguent un long massage cardiaque à la femme mais il est déjà trop tard, elle est décédée.
Sur place, le médecin décide alors qu'une autopsie doit être réalisée, le corps est emmené au CHM.
Sur place, le médecin décide alors qu'une autopsie doit être réalisée, le corps est emmené au CHM.
Le chauffeur du camion quitte les lieux
Le chauffeur du camion est descendu de son engin immédiatement après l'accident, il a même échangé quelques mots avec le conducteur du deux-roues. Pourtant, il ne va pas attendre l'arrivée de la police pour livrer son témoignage, il reprend la route. Les policiers iront l'interpeler chez lui pour le placer en garde-à-vue moins d'heure après l'accident. L'homme, un français d'origine malgache, a probablement pris peur : il roulait sans assurance. Il a été présenté à un juge dans la matinée de dimanche.
Une information judiciaire a été ouverte et un juge d'instruction saisi car les enquêteurs vont maintenant devoir démêler les responsabilités des uns et des autres.
Les proches de la victime manifestent
Le chauffeur du camion va devoir justifier de ce qui pourrait être considéré comme un délit de fuite. Mais le conducteur du scooter va être amené à s'expliquer lui aussi. Il était, semble-t-il, en règle, disposant des papiers du scooter et d'une assurance. Il va devoir justifier la perte de contrôle de son engin à l'origine de l'accident. A-t-il percuté l'arrière du camion, a-t-il été déséquilibré par le terrain plein central qui sépare les deux voies de circulation à cet endroit ? L'enquête se poursuit ce lundi matin.
Tout le week-end les proches de la victime n'ont cessé de réclamer son corps pour procéder à l'inhumation. D'abord rassemblés au commissariat de police, ils se sont ensuite regroupés devant le CHM. Certains ont même envisagé de se rendre au domicile du chauffeur du camion pour prendre sa femme en otage et obtenir qu'on leur rendre le corps. Ils ne sont, heureusement, pas allés au bout de leurs intentions. Mayotte ne disposant pas d'un médecin légiste, le spécialiste doit venir de La Réunion pour procéder à l'autopsie qui n'était toujours pas réalisée dimanche soir.