Le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué dans une vidéo, obtenue lundi 5 mai par l'Agence France-presse, l'enlèvement de deu...
Le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué dans une vidéo, obtenue lundi 5 mai par l'Agence France-presse, l'enlèvement de deux cent soixante-seize lycéennes à la mi-avril dans le nord-est du Nigeria. Il y menace de les traiter en « esclaves » et de les « marier » de force. « Je vais les vendre sur le marché, au nom d'Allah. (...) J'ai dit que l'éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter [l'école] », dit le chef du groupe extrémiste, Abubakar Shekau.
Selon la police, cinquante-trois d'entre elles ont réussi à s'enfuir et deux cent-vingt-trois des adolescentes sont toujours en captivité. Des informations circulent sur leur possible transfert au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.
Dans cette vidéo, Abubakar Shekau apparaît en treillis militaire devant un véhicule de transport blindé et deux pick-up sur lesquels sont installées des mitrailleuses. Six hommes armés se tiennent à ses côtés, le visage dissimulé.
L'image est floue, mais quand la caméra zoome on aperçoit assez clairement le visage du chef islamiste, qui s'exprime en haoussa, en arabe et en anglais. Pendant les quatorze premières minutes, Abubakar Shekau critique la démocratie, l'éducation occidentale et ceux qui ne croient pas en l'islam.
« ILS ONT FAIT CROIRE QU'ILS ÉTAIENT DES SOLDATS »
Deux des jeunes filles qui sont parvenues à s'échapper ont raconté, dimanche, leurs conditions de détention et la manière dont le rapt massif a eu lieu. « Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu'ils étaient des soldats », ont rapporté Amina Sawok et Thabita Walse, au Sunday Punch.
« Ils portaient des uniformes militaires. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand-chose. Ils criaient, ils étaient grossiers. C'est pourquoi nous avons compris que c'étaient des insurgés. Puis, ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école. »
LE PRÉSIDENT NIGÉRIAN DEMANDE L'AIDE DE BARACK OBAMA
Le président Goodluck Jonathan a déclaré que son gouvernement espérait du président Barack Obama qu'il aide son pays à résoudre ses graves problèmes de sécurité. Il a aussi demandé la coopération des pays voisins (Cameroun, Tchad, Niger et Bénin).« Nous nous adressons à des pays dont nous espérons une aide (...). Les Etats-Unis sont au premier rang. Je me suis déjà entretenu deux fois avec le président Obama. »
M. Jonathan a donné l'ordre dimanche de « tout faire » pour parvenir à la libération des lycéennes et a aussi promis que son gouvernement les libérerait« sûrement ».
Boko Haram, dont le nom signifie « l'éducation occidentale est un péché », a souvent attaqué des établissements scolaires du nord du Nigeria. Mais c'est la première fois qu'un tel enlèvement est perpétré par ces extrémistes qui réclament un Etat islamiste dans cette région à majorité musulmane.
Le président nigérian est très critiqué pour la façon dont il mène la lutte contre les membres de ce groupe, qui ont déjà tué quinze cents personnes depuis le début de l'année.
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