Accomplissement d’une formalité administrative fondamentale et vitale Fiers comme Artaban. Les membres de l’équipe de campagne électo...
Accomplissement d’une formalité administrative fondamentale et vitale
Fiers comme Artaban. Les membres de l’équipe de campagne électorale de Mme Moinaécha Youssouf Djalali sont fiers comme Artaban. Le Conseiller en communication de la dynamique femme d’affaires oscillant entre les Comores, la France et l’Allemagne a même pris la responsabilité de me réveiller tard dans la nuit du jeudi 15 mai 2014 pour fanfaronner: «Madame la Présidente vient de donner une grande leçon de civisme, de manière hautement symbolique, en prenant l’avion de Paris à Hahaya uniquement pour se faire inscrire sur les listes électorales. Elle est arrivée aux Comores ce jeudi 15 mai 2014 et a tout fait pour se faire inscrire sur les listes électorales le même jour. Maintenant que nous avons rédigé notre programme électoral, réaliste et réalisable et non un tissu de vœux pieux, que notre candidate est inscrite sur les listes électorales, nous sommes prêts à nous jeter dans l’arène électorale. Quelques événements médiatiques de haute facture politique qui auront lieu dans les jours à venir donneront la preuve de notre détermination. Il va falloir que certains comprennent enfin que les Comores vont entrer dans une nouvelle ère, et que celle-ci devra se conjuguer au féminin et au masculin, mais au féminin d’abord, car il est temps pour faire la politique autrement aux Comores. On ne peut pas continuer à recourir aux mêmes recettes politiques, surtout en privilégiant celles qui nous ont conduits droit au mur».
L’inscription de MmeMoinaécha Youssouf Djalali sur les listes électorales aux Comores n’est pas un geste anodin, tant s’en faut, car Madame la candidate a prouvé ses origines grandes-comoriennes et, au cas où la nouvelle loi électorale sera votée, ce n’est pas à elle qu’on dira qu’elle n’est pas originaire de «la bonne île» pour l’élection présidentielle de 2016, comme cela arrivera à certains. En plus, il faut vraiment avoir de la volonté d’en découdre politiquement pour prendre un avion Paris-Hahaya uniquement pour se faire inscrire sur des listes électorales aux Comores. Cela signifie que Mme Moinaécha Youssouf Djalali vient de donner tort à certains candidats à l’élection présidentielle de 2016 et à leurs partisans qui prétendaient sans preuve que l’annonce de sa candidature ne sera que du feu de paille. Or, l’observateur et l’acteur politique qui tiennent ce genre de raisonnement sont en train de passer à côté de quelque chose d’important.
Les «candidats à la candidature» qui, faute de moyens qui leur sont propres, sont en position de mendicité politique vis-à-vis d’autrui, sont connus et font l’objet du mépris le plus profond des Comoriens. D’ailleurs, tel acteur politique comorien, candidat aux introuvables et impossibles élections législatives de novembre 2014, n’hésite pas à affirmer, parlant d’un prétendant pour 2016 qu’«il n’a pas les moyens d’exister par lui-même et devra s’humilier devant Ahmed Sambi pour tenter d’exister en 2016. C’est ahurissant de voir un homme qui prétend pouvoir diriger un pays se rabaisser à un tel niveau de déchéance personnelle et d’avilissement. C’est la fin, cette fois».
En même temps, le Comorien doit se demander objectivement s’il n’aurait pas été mieux indiqué pour l’État comorien de mettre en place à l’Ambassade des Comores à Paris une unité d’inscription sur les listes électorales, puisque le recours à la biométrie exige la présence aux Comores de toutes les personnes qui veulent voter et/ou déposer leurs candidatures, et qui doivent donc se faire immatriculer sur le fichier national. Pour les élections législatives de novembre 2014, le problème ne se pose pas, parce que les Comores n’auront pas l’argent nécessaire à leur organisation et cela sera le prélude à l’entrée du pays dans une période de graves troubles politiques. Mais, pour l’élection présidentielle de 2016, ça sera autre chose car si ce scrutin n’est pas organisé en temps et en heure, il y aura un bain de sang aux Comores, car les Comoriens ne pourront accepter la confiscation d’une élection présidentielle. Ahmed Sambi en sait quelque chose depuis 2010, et en a tiré une expérience politique très amère pour un homme qui voulait rester à la Présidence de la République ad vitam æternam.
En reposant le problème de l’inscription sur les listes électorales des Comoriens installés en France, on constate que cette formalité administrative est une nécessité pour les Comores, puisque de nombreux citoyens comoriens sont prêts à acheter un billet d’avion pour aller élire leurs autorités, mais ne sont pas prêts à acheter un billet pour l’immatriculation et un autre pour l’élection proprement dite. Le civisme et l’amour de la politique ont des limites, et celles-ci sont financières. Comme l’inscription sur les listes électorales se fait sur fichier biométrique, les autorités comoriennes pourraient même simplifier les formalités en délivrant automatiquement une carte électorale aux Comoriens ayant accompli des formalités d’établissement de leurs passeports et de leurs cartes d’identité, même si, par procuration, chacun pourrait désigner sa circonscription électorale de rattachement au pays. Ce sont des choses simples, mais qui ne seront jamais mises en application parce que les pouvoirs publics comoriens n’y pensent même pas. Et c’est ainsi que les principaux contribuables et pourvoyeurs de l’économie comorienne (95 milliards de francs comoriens transférés chaque année de la France vers les Comores) sont privés de tout moyen et de tout droit de dire un mot sur le choix des dirigeants de leur pays.
En attendant, les partisans de Mme Moinaécha Youssouf Djalali pavoisent au téléphone et n’hésitent pas à interpeler l’animateur de tel site Internet pour dire, ce samedi 17 mai 2014: «J’ai eu Madame la Présidente au téléphone ce matin. L’annonce de sa candidature en février 2014 a créé une belle dynamique de renouveau politique autour de son nom, désormais connu des Comoriens et même des étrangers. En plus, je suis très sensible à la traduction politique du fait que dans la rue comorienne, le peuple la reconnaît et scande son nom. C’est très encourageant. Les choses s’annoncent très bien pour nous et cela stimule notre équipe, qui sait que la période des travaux pratiques et des choses sérieuses a déjà commencé. Le contact que Madame la Présidente a eu avec les Comoriens en ce mois de mai 2014 a été hautement positif, et nous continuons à mobiliser les Comoriens autour de son nom et de sa personne, pendant que d’autres s’enfoncent maladroitement dans des polémiques politiciennes stériles qui dressent le peuple contre eux».
Par ARM