Téléphonie. Après avoir perdu le duel contre Numericable pour le rachat de SFR, Bouygues envisage de vendre sa filiale. Il souhaite obtenir...
Téléphonie. Après avoir perdu le duel contre Numericable pour le rachat de SFR, Bouygues envisage de vendre sa filiale. Il souhaite obtenir 8 Mds€, tandis que Free ne souhaite pas aller au-delà de 5 Mds€.
ILS N'ONT JAMAIS CESSÉ de se parler depuis un mois. Alors que sous les projecteurs, Martin Bouygues multipliait -- en vain -- les surenchères à coups de milliards d'euros pour convaincre Vivendi de lui vendre SFR, dans la coulisse, deux hommes discutaient d'un autre rachat, celui de Bouygues par Free. A la manoeuvre, dans l'ombre : la banque Rothschild comme arbitre, Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, représentant Free, et Olivier Roussat, PDG de Bouygues Télécom.
Deux émissaires qui évitent aux frères
ennemis Xavier Niel et Martin Bouygues, les deux PDG respectifs, d'avoir
à discuter.
Entre 5 et 8 Mds€
Le 8 mars dernier, Olivier Roussat révélait avoir signé un protocole d'accord avec Free pour lui céder son réseau de 1 500 antennes mobiles 3G et 4G, sous condition que Bouygues rachète SFR, pour « 1,8 Md€ au maximum ». Ce contrat était déjà le fruit de discussions entre... Roussat et Lombardini. Depuis, le fil n'a jamais été rompu. Objet des dernières négociations : la vente de toute la filiale télécoms du groupe de BTP, c'est-à-dire son réseau, ses fréquences mais aussi sa base de 11,2 millions de clients mobile et 1,9 million de clients Internet fixe. Combien ? 8 Mds€, estime Bouygues, alors que Free n'est prêt à verser « que » 5 Mds€.
Free le plus pressé des deux
Depuis qu'il a perdu sa bataille pour obtenir SFR, Bouygues est à genoux, à la fois sonné par l'échec et inquiet des perspectives. L'intérêt de Free est d'aller vite pour payer le moins possible. De son côté, Bouygues, fragilisé, doit gagner du temps pour faire monter sa cote. Selon nos informations, il aurait ainsi pris contact avec l'espagnol Telefonica, histoire de mettre la pression à Free, voire de faire monter les enchères au niveau européen. « Aucun commentaire », répondait Bouygues hier soir. De même, Free dément toute négociation : « Nous poursuivons notre route seuls et heureux », s'amuse un proche de Xavier Niel. Certains signes ne trompent pas toutefois. Ainsi, le 14 mars, dans une interview aux « Echos », le patron d'Iliad soutenait avec une vigueur inattendue la candidature de Bouygues au rachat de SFR. Depuis, silence radio. « Quand Niel ne dit plus rien, c'est qu'il prépare quelque chose », aime-t-on à dire dans le secteur des télécoms...
Des salariés déçus et inquiets
Hier matin, au siège de Bouygues Télécom, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les salariés étaient encore sous le choc de la décision de Vivendi. « Echec », « déçu » était les mots les plus fréquents pour réagir au choix de Numericable pour racheter SFR. Interrogée sur un rapprochement avec Free, une salariée, depuis six ans au service marketing, analyse : « En rachetant SFR, on se disait qu'on ne tiendrait pas à 18 000 salariés. Qui dit rapprochement avec un autre opérateur dit suppression de postes, forcément... » « Je crains que la concurrence ne soit encore plus violente maintenant », glisse un salarié du pole développement. Autre inquiétude, celle d'Orange : l'opérateur historique redoute de se retrouver seul face à deux mastodontes des télécoms.
ILS N'ONT JAMAIS CESSÉ de se parler depuis un mois. Alors que sous les projecteurs, Martin Bouygues multipliait -- en vain -- les surenchères à coups de milliards d'euros pour convaincre Vivendi de lui vendre SFR, dans la coulisse, deux hommes discutaient d'un autre rachat, celui de Bouygues par Free. A la manoeuvre, dans l'ombre : la banque Rothschild comme arbitre, Maxime Lombardini, directeur général d'Iliad, représentant Free, et Olivier Roussat, PDG de Bouygues Télécom.
Entre 5 et 8 Mds€
Le 8 mars dernier, Olivier Roussat révélait avoir signé un protocole d'accord avec Free pour lui céder son réseau de 1 500 antennes mobiles 3G et 4G, sous condition que Bouygues rachète SFR, pour « 1,8 Md€ au maximum ». Ce contrat était déjà le fruit de discussions entre... Roussat et Lombardini. Depuis, le fil n'a jamais été rompu. Objet des dernières négociations : la vente de toute la filiale télécoms du groupe de BTP, c'est-à-dire son réseau, ses fréquences mais aussi sa base de 11,2 millions de clients mobile et 1,9 million de clients Internet fixe. Combien ? 8 Mds€, estime Bouygues, alors que Free n'est prêt à verser « que » 5 Mds€.
Free le plus pressé des deux
Depuis qu'il a perdu sa bataille pour obtenir SFR, Bouygues est à genoux, à la fois sonné par l'échec et inquiet des perspectives. L'intérêt de Free est d'aller vite pour payer le moins possible. De son côté, Bouygues, fragilisé, doit gagner du temps pour faire monter sa cote. Selon nos informations, il aurait ainsi pris contact avec l'espagnol Telefonica, histoire de mettre la pression à Free, voire de faire monter les enchères au niveau européen. « Aucun commentaire », répondait Bouygues hier soir. De même, Free dément toute négociation : « Nous poursuivons notre route seuls et heureux », s'amuse un proche de Xavier Niel. Certains signes ne trompent pas toutefois. Ainsi, le 14 mars, dans une interview aux « Echos », le patron d'Iliad soutenait avec une vigueur inattendue la candidature de Bouygues au rachat de SFR. Depuis, silence radio. « Quand Niel ne dit plus rien, c'est qu'il prépare quelque chose », aime-t-on à dire dans le secteur des télécoms...
Des salariés déçus et inquiets
Hier matin, au siège de Bouygues Télécom, à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), les salariés étaient encore sous le choc de la décision de Vivendi. « Echec », « déçu » était les mots les plus fréquents pour réagir au choix de Numericable pour racheter SFR. Interrogée sur un rapprochement avec Free, une salariée, depuis six ans au service marketing, analyse : « En rachetant SFR, on se disait qu'on ne tiendrait pas à 18 000 salariés. Qui dit rapprochement avec un autre opérateur dit suppression de postes, forcément... » « Je crains que la concurrence ne soit encore plus violente maintenant », glisse un salarié du pole développement. Autre inquiétude, celle d'Orange : l'opérateur historique redoute de se retrouver seul face à deux mastodontes des télécoms.
Le Parisien