Au sixième jour de cette campagne présidentielle algérienne force est de constater que les meetings se succèdent dans une relative indiffér...
Au sixième jour de cette
campagne présidentielle algérienne force est de constater que les meetings se
succèdent dans une relative indifférence et leurs échos ressemblent à une
ritournelle insipide, inodore et incolore.
En Kabylie, notamment à Tizi
Ouzou, la bande des six (staff pro-Bouteflika) a procédé au recrutement massif
de repris de justice, de barons de la drogue, de dealers, de prostituées et de
proxénètes pour mener une campagne en faveur du Président-candidat et protéger
leur Q.G installé à l’hôtel Fayçal et ce, suite au rejet total par les Kabyles
de la présidentielle et à l’interdiction de campagne que le peuple Amazigh a
décrétée dans cette région, tout comme à Bouira, Batna et Annaba.
Le fort taux d’abstention
qui s’annonce en Kabylie ne serait pas pour plaire aux décideurs algériens, c’est
pourquoi ces derniers ont décidé de mobiliser les agents administratifs de
cette région dans une opération de persuasion des citoyens à se rendre aux
urnes.
Autres faits qui révèlent le
rejet de cette présidentielle, les incidents qui ont marqué certains meetings.
Ainsi, à Bouira et Sour El
Ghozlane les propagandistes pro-bouteflika se sont fait sérieusement chahutés
et même Abdelmalek Sellal, l’homme orchestre de la campagne du Président
sortant, a subi l'ire de l'assistance à Blida.
A
Ouargla, ville du Sud algérien, ce même Abdelmalek Sellal, a failli, le 27 mars
2014, être lynché par une population en colère et scandant des slogans hostiles
au régime et n’a du son salut qu’à une intervention
musclée des forces de sécurité venues en grand nombre.
Quant à Louisa Hanoune,
candidate à la présidence et plus que jamais discréditée après s‘être acoquiner
pendant 15 ans avec Bouteflika, elle n’a rien trouvé de mieux que d'organiser
un meeting devant une écrasante majorité d'enfants.
Il en est de même pour les
autres candidats qui peinent à remplir les salles et dont les discours
soulèvent hilarités et huées.
Le peuple algérien marque
donc son total rejet et désintérêt pour cette campagne présidentielle que l’on
peut assimiler à une pièce théâtrale dans laquelle cinq lièvres courent après
un fantôme qui n’existe pas.
Il s’agit là d’une sorte de
campagne électorale de l’autruche. C’est, là aussi, tout le désespoir de cette
élection où les vrais enjeux sont, une fois encore, particulièrement absents.
Tout comme le premier des candidats !
Ainsi donc, il apparait
clairement que cette campagne présidentielle, qui n’a ni queue, ni tête, ne
convainc pas le peuple algérien qui sait pertinemment que le match est truqué.
D’ailleurs, l’Union
Européenne a décidé de ne point envoyer d’observateurs pour la supervision de
cette élection présidentielle afin de ne pas cautionner une masdarade
électorale.
Un refus qui fut suivi, le
27 mars 2014, par la publication par cette instance européenne d’un document au
vitriol sur la situation en Algérie.
Ce double camouflet de
l’Union Européenne est une très mauvaise nouvelle pour la bande des six et les
conseillers de Bouteflika et fait mauvaise pub à l’image du Président sortant
et à leur campagne.
Enfin, je conclurai mon
papier par un message-vidéo qui fait le buzz sur les réseaux sociaux et qui, à
lui seul, résume la situation dans laquelle luttent quotidiennement les
algériens pour assurer un minimum vital à leur famille.
La particularité de cet
appel de jeunes migrants est qu’ils se trouvent en haute mer sur une
embarcation de fortune pour rejoindre l'autre rive de la Méditerranée.
Ces migrants clandestins
chantent, rient et blaguent sur leur quotidien sinistre en Algérie et scandent
«Ya Bouteflika, garde ton 4ème mandat et bye bye l'Algérie» ou
encore «Ya Boutelfika, leblad rahi lik (le pays est désormais à toi)». Une
vidéo consultable sur le site de «courrier international» en date du 26 mars
2014.
Farid Mnebhi.