Apparu pour la première fois en 1880 sous la plume du géographe français Onésime Reclus pour désigner l'ensemble des espaces où la l...
Apparu pour la première fois en 1880 sous la plume du géographe français Onésime Reclus pour désigner l'ensemble des espaces où la langue française est parlée au quotidien, le terme francophonie est aujourd'hui une notion élastique dont le sens va bien au-delà de son acception linguistique. Après le mot, la francophonie naît en tant qu'institution grâce notamment à Léopold Sédar Senghor, qui, une fois avoir obtenu l'Indépendance de son pays, trouve dans la langue française la base d'un nouveau type de relation avec la France et le monde francophone. Si bien qu'aujourd'hui la francophonie offre l'image d'une communauté géographique qui s'étend aux confins des cinq continents. La francophonie tend à s'imposer comme moyen d'une coopération multiforme. Elle se veut donc être une chance pour tous les peuples francophones constituant une identité commune dans la diversité raciale et culturelle, sous les couleurs de la fraternité, de la rencontre et surtout du partage, de s'ouvrir au monde et aux « apports féconds des civilisations étrangères ».
Dans un monde qui se meut, face à des relations internationales mitigées, la francophonie permet d'élargir les canaux de communication entre les pays du monde francophone. Elle incarne, mieux que d'autres entités, cette communication idéale, entre les pays francophones, basée sur la reconnaissance de la diversité culturelle du monde.
Partant, la francophonie doit être conçue comme une chance pour l'intégration économique tant souhaitée dans la mesure où elle valorise la diversité culturelle et la rend tolérable et lisible. Elle uniformise le monde sur le plan économique et exacerbe les différences sur le plan culturel. Avec la langue française, le monde peut engager des dialogues humains et solidaires au détriment des replis identitaires. Au-delà du profit matériel, grâce à la francophonie, on peut au moins se parler : la langue française devient une autre langue, un outil de communication universelle. Elle favorise les déplacements vers l'autre qui me reçoit. Dans ce sens où elle permet aux peuples de pouvoir discuter et se retrouver aisément, la francophonie privilégie le sens de la proximité car c'est en se frottant les uns aux autres que les hommes apprendront à vivre ensemble en paix.
Ce qui différencie orgueilleusement les peuples du monde, les unit par les vertus de la langue française. Senghor n'a jamais cesser de le rappeler : « Je le disais, l'autre année, en donnant, à la Sorbonne, la leçon inaugurale de la chaire de la francophonie. Celle-ci n'est rien d'autre qu'à l'échelle de la planète, de la noosphère, l'entreprise de civilisation la plus moderne, qui réunit les valeurs les plus contraires et, partant, les plus fécondantes : la chair et l'esprit, l'intuition et ladiscursion, l'émotion et l'idée, le symbole et la logique, le discours et le chant rythmé…Et, d'abord, à la Francophonie, dont vous êtes parties intégrante. Je dis : Partie essentielle, parce que vous êtes situés au carrefour des métissages encore une fois, pour reparler comme Césaire, « au rendez-vous du donner et du recevoir ». Dans la francophonie, chaque culture peut avoir la conscience que l'autre par définition affirme sa singularité.
Par conséquent, la francophonie ne doit pas être, dans cette perspective perçue comme la voie royale de la propagation de la culture française, mais l'expression de la diversité culturelle, car dans cette Cité de l'Universel qu'est la francophonie, chaque peuple se reconnait dans sa culture propre et accepte ce privilège à tous ses semblables, et partant,consent ensuite d'uniformiser cette diversité en une identité commune qui échappe au pouvoir tutélaire.
Pour conclure, la francophonie n'est pas la France, elle symbolise la communauté idéale d'un peuple cosmopolite, libérée de toute distinction identitaire, ethnique ou raciale.
Si le monde entier pouvait appartenir aux valeurs universelles de la francophonie, il serait un havre de paix et de solidarité.
Je souhaite à tous les comoriens qui voient en la francophonie une chance de s'ouvrir au monde, une joyeuse fête de la francophonie chantée et célébrée. Que les jeunes talents sachent que cette année encore, la francophonie est derechef à leurs côtés. Le pouvoir de propager la culture et la civilisation de la francophonie est entre vos mains. Ensemble, nantis d'un atavisme culturel riche, unissez-vous et retrouvez le monde « au carrefour du donner et du recevoir »
Puisse être la journée du 20 mars, la fête de la fête.
Dans un monde qui se meut, face à des relations internationales mitigées, la francophonie permet d'élargir les canaux de communication entre les pays du monde francophone. Elle incarne, mieux que d'autres entités, cette communication idéale, entre les pays francophones, basée sur la reconnaissance de la diversité culturelle du monde.
Partant, la francophonie doit être conçue comme une chance pour l'intégration économique tant souhaitée dans la mesure où elle valorise la diversité culturelle et la rend tolérable et lisible. Elle uniformise le monde sur le plan économique et exacerbe les différences sur le plan culturel. Avec la langue française, le monde peut engager des dialogues humains et solidaires au détriment des replis identitaires. Au-delà du profit matériel, grâce à la francophonie, on peut au moins se parler : la langue française devient une autre langue, un outil de communication universelle. Elle favorise les déplacements vers l'autre qui me reçoit. Dans ce sens où elle permet aux peuples de pouvoir discuter et se retrouver aisément, la francophonie privilégie le sens de la proximité car c'est en se frottant les uns aux autres que les hommes apprendront à vivre ensemble en paix.
Ce qui différencie orgueilleusement les peuples du monde, les unit par les vertus de la langue française. Senghor n'a jamais cesser de le rappeler : « Je le disais, l'autre année, en donnant, à la Sorbonne, la leçon inaugurale de la chaire de la francophonie. Celle-ci n'est rien d'autre qu'à l'échelle de la planète, de la noosphère, l'entreprise de civilisation la plus moderne, qui réunit les valeurs les plus contraires et, partant, les plus fécondantes : la chair et l'esprit, l'intuition et ladiscursion, l'émotion et l'idée, le symbole et la logique, le discours et le chant rythmé…Et, d'abord, à la Francophonie, dont vous êtes parties intégrante. Je dis : Partie essentielle, parce que vous êtes situés au carrefour des métissages encore une fois, pour reparler comme Césaire, « au rendez-vous du donner et du recevoir ». Dans la francophonie, chaque culture peut avoir la conscience que l'autre par définition affirme sa singularité.
Par conséquent, la francophonie ne doit pas être, dans cette perspective perçue comme la voie royale de la propagation de la culture française, mais l'expression de la diversité culturelle, car dans cette Cité de l'Universel qu'est la francophonie, chaque peuple se reconnait dans sa culture propre et accepte ce privilège à tous ses semblables, et partant,consent ensuite d'uniformiser cette diversité en une identité commune qui échappe au pouvoir tutélaire.
Pour conclure, la francophonie n'est pas la France, elle symbolise la communauté idéale d'un peuple cosmopolite, libérée de toute distinction identitaire, ethnique ou raciale.
Si le monde entier pouvait appartenir aux valeurs universelles de la francophonie, il serait un havre de paix et de solidarité.
Je souhaite à tous les comoriens qui voient en la francophonie une chance de s'ouvrir au monde, une joyeuse fête de la francophonie chantée et célébrée. Que les jeunes talents sachent que cette année encore, la francophonie est derechef à leurs côtés. Le pouvoir de propager la culture et la civilisation de la francophonie est entre vos mains. Ensemble, nantis d'un atavisme culturel riche, unissez-vous et retrouvez le monde « au carrefour du donner et du recevoir »
Puisse être la journée du 20 mars, la fête de la fête.
IMAM Abdillah, Diplômé des études francophones