Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE à l’ouverture des travaux du Séminaire sur la Stratégie Nationale de Défense et de Sécur...
Allocution de Son Excellence Dr IKILILOU DHOININE à l’ouverture des travaux du Séminaire sur la Stratégie Nationale de Défense et de Sécurité en Union des Comores.
Palais du Peuple, le mardi 04 mars 2014.
Honorable Assistance,
Distingués Invités,
Mesdames, Messieurs,
Assalam Anlayikum Wa Rahamatullah Wa Barakatuhou.
C’est un réel plaisir mais surtout une joie immense pour
moi de procéder, cet après-midi, en votre présence, à l’ouverture du
Séminaire sur la Stratégie Nationale de Défense et de Sécurité en Union
des Comores.
Je suis tout particulièrement heureux de voir se tenir, enfin, ce séminaire si important pour la sécurité nationale.
Ainsi, je voudrais tout d’abord, saluer l’initiative
prise par les responsables de la Défense d’aller au-delà des frontières
nationales en intégrant, dans les débats de ce jour, des hauts
techniciens venant des pays membres de l’Eastern Africa Standby Forces
(EASF) ainsi que ceux des pays frères et amis des Comores, et notamment
du Golfe et des pays voisins.
Je voudrais surtout saluer la présence aux Comores, et
heureusement dans le cadre d’une assise pour « penser la paix » et non
pour « faire la paix », de hautes personnalités militaires venant de
pays frères et organisations amies pour partager leur grande expérience
avec nous.
Il s’agit en l’occurrence des hauts représentants du
Sénégal, du Burundi, des Seychelles, du Soudan, de la Somalie, de
l’Ouganda, des Etats Unis d’Amérique, d’Europe, des pays du Golfe et de
l’EASF.
Aux représentants de la coopération multilatérale, qui
ont accepté d’honorer par leur présence cette cérémonie d’ouverture de
notre séminaire, je voudrais leur réaffirmer notre volonté et notre
détermination à réussir le combat pour toujours plus de paix dans le
monde et toujours moins de conflits.
Je leur renouvelle ici, l’engagement du Gouvernement
comorien à respecter tous ses engagements souscrits pour le maintien et
la préservation de la paix dans le monde.
Bien sûr, je pense en premier à l’Union Africaine,
notre organisation continentale qui, à travers la Commission Paix et
Sécurité, ne ménage aucun effort pour mettre en exécution les
recommandations et décisions que Nous, Chefs d’Etat et de Gouvernement,
adoptons pour la paix sur notre continent.
Nous avons bien noté les encouragements du Commissaire
Paix et Sécurité de l’Union Africaine, Mon frère Smaïl CHERGUI transmis
par l’Ambassadeur Mourad TAYATI.
Cela nous réconforte et nous rassure du soutien de notre
organisation continentale pour la mise en place des organes devant
permettre l’opérationnalisation d’une Force Africaine en Attente.
Nous pensons ensuite, à l’Union Européenne et aux
Nations Unies, des organisations qui, j’en suis persuadé, tiendront
compte des résultats qui seront issus des travaux en ateliers pour nous
aider à les mettre en œuvre.
Je voudrais, enfin, saluer la présence des
représentants des institutions prestigieuses comme ceux de l’Institut de
Recherche et d’Enseignement sur la Paix en Afrique, qui ont accepté de
venir partager avec nous les réflexions sur la Stratégie Nationale de
Défense et Sécurité en Union des Comores.
Ceci est indéniablement un signe d’amitié mais surtout
c’est la preuve que la Défense et la Sécurité ne sont plus seulement des
sujets nationaux mais elles requièrent une dimension internationale qui
transcende toutes les barrières et les frontières, pourvu que
l’humanité vive heureuse et en paix.
Rassurez-vous, nous avons besoin de votre expertise, de
vos conseils et sommes reconnaissants de ce soutien manifeste présent
et futur ! Soyez donc les bienvenus aux Comores !
Je voudrais également insister et souligner avec force
notre grande satisfaction pour le renforcement constant de notre
coopération en matière de défense et sécurité avec tous les pays amis en
l’occurrence la Chine, la France, la Tanzanie, le Soudan, le Sultanat
d’Oman, les Emirats Arabes Unis, le Royaume d’Arabie Saoudite, les Etats
Unis d’Amérique et Madagascar.
Avec le Qatar, ce pays frère dont la capitale Doha est
très connue aux Comores pour avoir abrité une Conférence en vue de
mobiliser des fonds pour le développement du pays, nous espérons
renforcer notre coopération aussi dans le domaine de la défense et de la
sécurité.
A tous ces pays frères et amis et à toutes ces
organisations je voudrais exprimer au nom des comoriens et en mon nom
personnel, toute notre reconnaissance pour leur participation à cette
réflexion sur la consolidation de la paix dans le monde et plus
particulièrement en Afrique et dans la zone de l’Océan Indien, y compris
notre archipel des Comores.
Honorable Assistance,
Apres mon élection à la Magistrature Suprême de mon
pays, j’ai remis des lettres de missions à tous les départements
ministériels.
Au Cabinet chargé de la défense j’ai défini comme
premier objectif de fructifier, développer et consolider notre
coopération militaire conformément à nos intérêts géostratégiques.
Pour mieux le faire, j’ai demandé l’organisation de ce
grand débat national afin de réfléchir sur la Sécurité et la Défense
Nationales que les comoriens voudraient mais aussi qui soient conformes à
nos engagements pris auprès de nos partenaires immédiats et lointains.
Cette Stratégie Nationale de Défense et de Sécurité en
Union des Comores, doit prendre en compte les engagements que notre pays
a souscrits en tant que membre de l’Union Africaine mais également de
la Force Africaine en Attente.
Je salue, alors, d’ores et déjà toutes les phases
préparatoires de ce séminaire ainsi que ce formidable travail
diplomatique qui a permis à ce que notre pays soit ainsi honoré par la
présence de toutes ces hautes personnalités à qui j’exprime encore une
fois toute notre gratitude.
Je suis convaincu que les efforts en cours et la tenue de cette assise nous permettront d’atteindre nos objectifs .
Honorable Assistance,
Rappelez-vous que notre pays est l’un des plus pauvres
au monde mais que nous sommes déterminés à changer cette situation
Inchallah car elle n’est pas une fatalité.
Nous sommes un pays insulaire, dans l’un des océans les plus importants
du monde, l’Océan Indien, et géo-stratégiquement, une partie du monde
qui suscite un intérêt certain.
Nous sommes un pays africain, membre de l’Union Africaine et de la Commission de l’Océan Indien.
Nous sommes membre de l’Eastern Africa Standby Forces et avons souscrit pour la mise en place d’une Force Africaine en Attente.
Nous sommes un pays arabe, membre de la Ligue des Etats
Arabes. Nous sommes un pays membre de l’Organisation Internationale de
la Francophonie.
Nous sommes membre des Nations Unies, et à ce titre
avons ratifié la plupart des textes internationaux relatifs aux droits
de l’homme et ceux relatifs à l’organisation de la paix internationale.
Il est évident qu’avec la fin de la guerre froide la situation géopolitique a changé d’une manière radicale.
C’est probablement une des raisons pour lesquelles des
Grands Ensembles ou des Sous-ensembles se mettent en place
afin de constituer une réponse appropriée aux nouvelles menaces apparues
contre la paix.
Depuis les événements qu’ont vécu nos frères et sœurs du
Kenya, de la Tanzanie lors des attentats terroristes perpétrés contre
les Ambassades américaines sur leur sol, suivis de très douloureux
événements du 11 septembre 2001, qui ont frappé les Etats-Unis
d’Amérique, et tout dernièrement ceux du Mali, le monde entier est en
haleine et cherche des solutions idoines pour éradiquer le terrorisme,
stopper les conflits à l’intérieur des Etats et identifier les criminels
en bandes organisées et les sanctionner sévèrement.
Encore une fois, nos frères et sœurs du Kenya viennent
tout dernièrement de faire les frais de ce mal qu’est le terrorisme
dans notre région et je voudrais d’ailleurs, renouveler aux Autorités de
ce pays, toute notre compassion ainsi que la solidarité de la
population comorienne face aux malheurs qui ont frappé le Kenya.
C’est ainsi que les organisations internationales,
régionales et sous régionales multiplient les rencontres et les
concertations afin de créer des mécanismes performants pouvant permettre
une gestion adéquate des crises et conflits et mettre fin aux crimes
organisés, en conformité avec les intérêts des Etats.
Mesdames et Messieurs,
Je suis le Président d’un Petit Etat Insulaire, en
développement. Un Etat dont l’intégrité territoriale n’est toujours pas
recouvert. Un pays qui aura connu ce que vous savez tous, à savoir des
déstabilisations orchestrées depuis l’extérieur et dont leur mise en
œuvre fut assurée par des mercenaires étrangers.
Un Etat qui a failli disparaître de la carte du monde à
cause de la dernière crise insupportable que nous avons connue, la
crise séparatiste ; un pays dont l’économie reste tributaire des aides
et des prêts de l’étranger !
Cependant, je suis optimiste et d’ailleurs, je le suis
de nature ! Je crois en mon pays ! J’ai une parfaite confiance au Peuple
qui m’a élu ! Je crois aux capacités de mes compatriotes à faire le tri
entre les intérêts partisans et ceux du Peuple.
Et puisque des mutations sont entrain de s’opérer dans
ce monde si globalisé, et que la solidarité internationale n’a jamais
été si forte, notre pays se prépare à signer un programme avec les
institutions monétaires internationales avec l’appui certain de nos
partenaires traditionnels.
Il est donc opportun que nous définissions nous-mêmes
nos besoins pour la sécurité de notre population mais aussi pour notre
participation dans les opérations de maintien de la paix en Afrique et
partout dans le monde.
C’est donc fort de cette conviction que j’ai demandé aux Départements, de la Défense et de l’Intérieur, d’organiser ces assises.
Il vous est donc demandé Chers Séminaristes de répondre à
des questions liées à la Défense du pays et à la Sécurité des personnes
et de leurs biens.
Je voudrais rajouter aussi aux questions qui surgiront lors de vos travaux, quelques interrogations que voici :
Quelles sont les menaces qui nuisent aux intérêts nationaux, et quelle en serait leur nature ?
Quelle défense et quelle sécurité pour notre pays pour
protéger nos frontières, et garantir la sécurité de sa population et ses
biens, contre ces menaces ?
Quelle stratégie mettre en place pour que nous prenions
une part très active dans la réalisation des objectifs que les Chefs
d’Etat et de Gouvernement africains se sont fixés ?
Pour les quinze prochaines années, quelle serait la
meilleure approche de politique de défense et de sécurité qui mettrait à
l’abri notre pays contre le terrorisme, la piraterie et contre tous les
crimes organisés ?
Et enfin, quelles seraient les alliances naturelles et
stratégiques qui permettraient à notre pays de se doter de toutes les
conditions nécessaires pour parer à toute éventualité dans le respect de
notre souveraineté et des engagements internationaux auxquels nous
avons souscrit ?
Voilà, Mesdames et Messieurs les séminaristes,
quelques-unes des nombreuses questions auxquelles vous allez devoir
porter les réponses appropriées !
Je sais que la commission d’organisation a travaillé
pendant presqu’une année en associant tous les acteurs et à tous les
échelons sur toute l’étendue du territoire.
Je profite d’ailleurs pour saluer la présence effective
des autorités des Iles Autonomes à la tête desquelles les Gouverneurs
des Iles ainsi que les chefs de file des organisations représentatives
de la société civile et les leaders d’opinion ici présents.
Certes avec ces travaux préliminaires, vous avez déblayé
le terrain et je vous demande donc de profiter de l’expertise des
délégations présentes, pour que le « Livre Vert » qui en sortira puisse
constituer une véritable référence pour nous et pour les générations
futures.
Je voudrais pour conclure féliciter le Cabinet chargé de la Défense pour la parfaite organisation de ce Séminaire.
Je renouvelle enfin mes remerciements à tous les
participants à cette cérémonie solennelle d’ouverture et je leur
souhaite d’excellents travaux.
Sur ce, je déclare ouverts les travaux du séminaire sur la Stratégie Nationale de Défense et de Sécurité en Union des Comores.
Vive la Coopération Internationale,
Vive l’Amitié entre les Peuples,
Vive l’Union des Comores,
Je vous remercie.
Beit salam