Des Comores à Dunkerque, le webdocumentaire retrace l'itinéraire et l'insertion de navigateurs en quête d'une vie meilleure. U...
Des Comores à Dunkerque, le webdocumentaire retrace l'itinéraire et l'insertion de navigateurs en quête d'une vie meilleure.
Une rencontre avec d'anciens navigateurs à l'origine de la communauté comorienne dunkerquoise, la troisième de France, est proposée, ce samedi après-midi, au Musée portuaire, autour du film Les pieds dans la France. Un webdocumentaire retraçant l'histoire du débarquement d'habitants de cette ancienne colonie dans la cité de Jean Bart.
L'idée. Le projet est né en 2011 d'une rencontre entre un collectif de photographes parisiens indépendants et Ali Mradabi, président de l'association Accompagnement et responsable du pôle Égalité à la ville de Dunkerque. « Ali nous a parlé de son travail sur la mémoire des navigateurs comoriens et nous avons pensé qu'il y avait un angle de sujet intéressant à traiter, notamment leur parcours et leur implantation sur le territoire nordiste », explique Camille Millerand, l'un des trois photographes.
Le synopsis. C'est l'histoire de jeunes hommes d'après-guerre, nés aux Comores, et rêvant d'abandonner le travail des champs pour une vie meilleure. Un exil qui commence sur les quais de Nossibé et de Moroni. Carnet de navigation en poche, ils embarquent pour Madagascar afin de travailler dans les cuisines des navires. Très vite, cette « île rouge » devient une impasse et tous attendent le grand saut en métropole. Un départ qui arrive enfin après des mois d'attente. Cap vers Marseille pour certains, sur Dunkerque pour d'autres. Dans la cité de Jean Bart, ils logent chez Simone. Les mieux lotis trouvent une place à Malo, dans un meublé. Il faut alors payer les loyers et, de ce fait, trouver du travail. De Petite-Synthe à Grande-Synthe en passant par Leffrinckouke, les usines des Trente Glorieuses ne manquent pas. Et la main-d'œuvre, immigrée ou non, est accueillie à bras ouverts : Chantiers de France, Usine des Dunes, Usinor…
Ils trouvent quelques jours de travail, parfois une semaine, et participent à l'épopée de l'acier qui va être la fierté de la ville et de la région. Les travaux sont souvent pénibles et les navigateurs attendent le prochain embarquement qui, peut-être, permettra de revoir la famille. Ils partent et repartent encore, et toujours. Trois mois, six mois, au Japon, en ex-URSS ou en Amérique. Ils préparent les repas des officiers dans les péniches et c'est de nouveau le retour à Dunkerque, qui devient, petit à petit, leur port d'attache. Puis, l'heure du mariage sonne, choisie par les pères restés aux Comores. Et vient la nécessité pour les femmes de rejoindre leurs maris. Les enfants naissent et les fratries prennent place dans le paysage Dunkerquois. Mais les pères continuent de voyager, pendant 25 ans, pour nourrir la tribu. Les petits grandissent, vont à l'école à Dunkerque et ont l'accent du coin. D'une génération à l'autre, la cité, entre le partir-revenir, est aussi devenue la leur.
Le message. « Nous avons voulu montrer, l'insertion d'un peuple immigré sur le territoire dunkerquois, à travers des témoignages d'anciens basés sur l'émotionnel et le ressenti », explique Camille Millerand. Le récit d'un parcours qui se prolonge à travers les générations. « La suite logique, c'est de s'intéresser maintenant aux plus jeunes et plus exactement à la façon dont ils se sont insérés, et aux problématiques de racisme. »
Samedi 15 février, à 15 h, au Musée portuaire, 9 quai Citadelle à Dunkerque. Gratuit (réservation recommandée au 03 28 63 33 07).
J. P. La voix du nord
HabarizaComores.com | أخبار من جزر القمر.
Le journal de la diaspora comorienne en France et dans le monde : Information et actualité en temps réel 24h/24 et 7j/7.
Une rencontre avec d'anciens navigateurs à l'origine de la communauté comorienne dunkerquoise, la troisième de France, est proposée, ce samedi après-midi, au Musée portuaire, autour du film Les pieds dans la France. Un webdocumentaire retraçant l'histoire du débarquement d'habitants de cette ancienne colonie dans la cité de Jean Bart.
L'idée. Le projet est né en 2011 d'une rencontre entre un collectif de photographes parisiens indépendants et Ali Mradabi, président de l'association Accompagnement et responsable du pôle Égalité à la ville de Dunkerque. « Ali nous a parlé de son travail sur la mémoire des navigateurs comoriens et nous avons pensé qu'il y avait un angle de sujet intéressant à traiter, notamment leur parcours et leur implantation sur le territoire nordiste », explique Camille Millerand, l'un des trois photographes.
Le synopsis. C'est l'histoire de jeunes hommes d'après-guerre, nés aux Comores, et rêvant d'abandonner le travail des champs pour une vie meilleure. Un exil qui commence sur les quais de Nossibé et de Moroni. Carnet de navigation en poche, ils embarquent pour Madagascar afin de travailler dans les cuisines des navires. Très vite, cette « île rouge » devient une impasse et tous attendent le grand saut en métropole. Un départ qui arrive enfin après des mois d'attente. Cap vers Marseille pour certains, sur Dunkerque pour d'autres. Dans la cité de Jean Bart, ils logent chez Simone. Les mieux lotis trouvent une place à Malo, dans un meublé. Il faut alors payer les loyers et, de ce fait, trouver du travail. De Petite-Synthe à Grande-Synthe en passant par Leffrinckouke, les usines des Trente Glorieuses ne manquent pas. Et la main-d'œuvre, immigrée ou non, est accueillie à bras ouverts : Chantiers de France, Usine des Dunes, Usinor…
Ils trouvent quelques jours de travail, parfois une semaine, et participent à l'épopée de l'acier qui va être la fierté de la ville et de la région. Les travaux sont souvent pénibles et les navigateurs attendent le prochain embarquement qui, peut-être, permettra de revoir la famille. Ils partent et repartent encore, et toujours. Trois mois, six mois, au Japon, en ex-URSS ou en Amérique. Ils préparent les repas des officiers dans les péniches et c'est de nouveau le retour à Dunkerque, qui devient, petit à petit, leur port d'attache. Puis, l'heure du mariage sonne, choisie par les pères restés aux Comores. Et vient la nécessité pour les femmes de rejoindre leurs maris. Les enfants naissent et les fratries prennent place dans le paysage Dunkerquois. Mais les pères continuent de voyager, pendant 25 ans, pour nourrir la tribu. Les petits grandissent, vont à l'école à Dunkerque et ont l'accent du coin. D'une génération à l'autre, la cité, entre le partir-revenir, est aussi devenue la leur.
Le message. « Nous avons voulu montrer, l'insertion d'un peuple immigré sur le territoire dunkerquois, à travers des témoignages d'anciens basés sur l'émotionnel et le ressenti », explique Camille Millerand. Le récit d'un parcours qui se prolonge à travers les générations. « La suite logique, c'est de s'intéresser maintenant aux plus jeunes et plus exactement à la façon dont ils se sont insérés, et aux problématiques de racisme. »
Samedi 15 février, à 15 h, au Musée portuaire, 9 quai Citadelle à Dunkerque. Gratuit (réservation recommandée au 03 28 63 33 07).
J. P. La voix du nord
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