Ou souffle d’aise et d’aisance. On respire. Toutirait tellement bien et mieux aux Comores qu’on n’aurait même pas besoin de secouer le co...
Ou souffle d’aise et d’aisance. On respire. Toutirait tellement bien et mieux aux Comores qu’on n’aurait même pas besoin de secouer le cocotier de la République, comme l’ont fait les peuples arabes contre des régimes politiques qui prospéraient sur l’absence de l’État de Droit et de la démocratie? En effet, la question mérite d’être posée à raison, car il y a des signes qui ne trompent pas, et parmi eux on peut observer les réactions fleuves, devenues quotidiennes des différentes personnalités politiques, issues d’horizons divers et variés, qui montent au créneau ces derniers temps pour crier leur ras-le-bol, face à la vacuité d’un État vacillant et brillant par son impuissance devant le mille-feuilles des problèmes auxquels le pays se trouve confronté. Ces problèmes ne cessent de s’aggraver au fil des jours, dans un pays qui est comme frappé de malédiction divine et humaine. Une chose est certaine: l’année 2014 semble être un bon cru pour dénoncer sans réserves les dérives et les abus des gouvernants qui ne gouvernent pas, pour stigmatiser les ratés de la «bonne gouvernance» aux Comores.
Toujours est-il que cette année a démarré tambour battant, sur les chapeaux de roues. Pour ne citer que quelques références crédibles, je souhaite signaler qu’il y a eu l’initiative bien inspirée et bien venue de mon ami Amir Boba, qui est sorti de sa réserve pour nous faire don de son analyse sur la situation générale du pays, en nous gratifiant de sa riche réflexion et en préconisant un certain nombre de piste d’actions, secteur par secteur. Ces réflexions et actions sont susceptibles de nous sortir de la torpeur générale et de la sinistrose dans lesquelles le pays a sombré depuis quelques décennies. J’ai trouvé, pour ma part, son analyse d’une grande facture et d’une grande hauteur de vue. Il s’agit d’une bénédiction très enrichissante, pas polémique pour un sou, et très constructive.
Je relève également avec beaucoup d’intérêt le cri de colère du frère Mohamed Idrisse, avec qui je partage le constat sans appel sur l’état de lieu alarmant des Comores, arrivant à la conclusion pertinente d’un État en plein déliquescence. C’est une situation qu’il dénonce sans complaisance, ni langue de bois, en faisant un usage flamboyant de ce franc-parler qui le caractérise et qui fait le charme de ses analyses.
Je me limite à ces deux cas. Toutefois, j’aurais pu en citer bien d’autres, qui n’ont pas démérité, que je salue et dont je me réjouis. J’affirme et confirme la manifestation des signes avant-coureurs d’une situation en état d’ébullition intéressante parce qu’ils expriment une colère saine, légitime, impartiale et prometteuse. L’heure est grave. Notre pays a touché le fond. Le spectacle qu’il offre aussi bien sur le plan national qu’international est déplorable et a dépassé le seuil du ridicule, mais surtout ses scandales nous éclaboussent tous. Personne n’est épargné car nous sommes tous collectivement responsables, même s’il est vrai que le régime politique en place est et demeure seul coupable des actes criminels qui sont quotidiennement posés par lui, au mépris de la décence, de l’intérêt général.
Mais, sur quoi s’appuie ce régime politique pour rester en place? Sur une légalité qui n’en est pas une ou sur une légitimité qu’il n’a pas? Ce régime n’est ni dans la légitimité, ni dans la légalité. Pour parler vrai, ce régime n’a jamais réussi à justifier au bout de 2 ans et demi qu’il était l’émanation de la légitimité et qu’il s’exerçait dans un cadre légal. Donc, ni légitimité, ni légalité.
Alors que reste-t-il? Le bras de fer qu’il engage contre le peuple est une atteinte très grave contre ce peuple. Nous sommes confrontés à des mercenaires à la peau noire qui ont dévoyé la démocratie, manipulé le suffrage du peuple souverain des Comores, perverti les institutions, tronqué la République – ou ce qui en reste –, instrumentalisé l’appareil étatique au profit de leurs intérêts égoïstes, claniques et familiaux. Toute cette mafiocratie s’organise et s’emploie à rêver d’être toujours capable de nous jouer un autre tour de passe-passe en vue de se maintenir au pouvoir et de s’y perpétuer. Les membres de cette mafiocratie sont persuadés qu’encore une fois, nous sommes les dindons de la farce sinistre, toujours incapables de les empêcher de nuire le pays et de nous enterrer vivants. Ils sont convaincus qu’ils vont continuer à malmener notre peuple, déjà à bout des nerfs, et maintenir ainsi le pays la tête dans l’eau jusqu’à son asphyxie totale et définitive. C’est tout simplement une manœuvre criminelle, qu’il convient de dénoncer.
Mais, cette fois-ci, la ligne rouge est franchie. Les criminels ont franchi allègrement le Rubicon. Le moment est donc venu de dire «stop». Stop. Après tout, nous n’avons plus rien à perdre, parce que nous avons tout perdu sauf notre humanité et notre dignité. Et nous n’avons rien à attendre de ces autorités gagnées par une rapacité ravageuse et criminelle.
Nous pouvons toutefois préserver notre dignité et faire en sorte de mieux éviter l’effondrement de notre République, en mettant un terme à sa prise en otage par une bande de voyous à col blanc, des voyous voraces et rapaces, des voyous se nourrissant de notre sang. Il nous faut éviter de passer par la trappe de l’Histoire, et pour ce faire, nous devons maîtriser et dominer le bégaiement du mécanisme du changement; n’oublions pas qu’une goutte est l’essentiel d’une chose et que surtout elle est le commencement d’une autre.
Alors, voilà pourquoi je continue à croire qu’un monde barbare impitoyable et répulsif doit s’éteindre pour laisser émerger un autre monde plus juste, équitable et attractif. Nous devons le faire naître par la loi de la résilience, afin de dépasser le traumatisme profond qui nous affecte. Il nous faut régénérer la société comorienne autour de valeurs profondes et fondamentales: tolérance, laïcité, démocratie participative, bonne gouvernance et solidarité.
Voilà les socles sur lesquels doit se bâtir notre société aujourd’hui et pour les siècles à venir. C’est autour des ces valeurs qu’un nouveau consensus social doit se construire. Il nous appartient de lancer le débat ou plutôt de poursuivre et d’amplifier les échanges dans la plus grande transparence.
Depuis décembre 2010, le monde arabe a entamé son aggiornamento, avec des hauts et des bas, des heurs et des malheurs, des avancées et des reculades. Progressisme et passéisme lutte l’un contre l’autre. Révolution et conservatisme luttent l’un contre l’autre. Cependant, aux Comores, les choses sont restées en l’état. Nous sommes dans l’attente du déclenchement du «printemps arabe»comorien. En 2013, l’infatigable Député Abdoulfatah Saïd Mohamed avait parlé d’«insurrection populaire». Mais, les Comores restent figées dans l’inaction. En même temps, la réflexion est bien là.
Merci donc aux agitateurs d’idées que sont Idriss et Amir, qui ont le grand mérite d’avoir lancé le grand débat sociétal. Que le spectacle continue, pour le bien et pour l’intérêt de notre patrie.
Par Kamal Abdallah
© www.lemohelien.com – Vendredi 10 janvier 2014.
Toujours est-il que cette année a démarré tambour battant, sur les chapeaux de roues. Pour ne citer que quelques références crédibles, je souhaite signaler qu’il y a eu l’initiative bien inspirée et bien venue de mon ami Amir Boba, qui est sorti de sa réserve pour nous faire don de son analyse sur la situation générale du pays, en nous gratifiant de sa riche réflexion et en préconisant un certain nombre de piste d’actions, secteur par secteur. Ces réflexions et actions sont susceptibles de nous sortir de la torpeur générale et de la sinistrose dans lesquelles le pays a sombré depuis quelques décennies. J’ai trouvé, pour ma part, son analyse d’une grande facture et d’une grande hauteur de vue. Il s’agit d’une bénédiction très enrichissante, pas polémique pour un sou, et très constructive.
Je relève également avec beaucoup d’intérêt le cri de colère du frère Mohamed Idrisse, avec qui je partage le constat sans appel sur l’état de lieu alarmant des Comores, arrivant à la conclusion pertinente d’un État en plein déliquescence. C’est une situation qu’il dénonce sans complaisance, ni langue de bois, en faisant un usage flamboyant de ce franc-parler qui le caractérise et qui fait le charme de ses analyses.
Je me limite à ces deux cas. Toutefois, j’aurais pu en citer bien d’autres, qui n’ont pas démérité, que je salue et dont je me réjouis. J’affirme et confirme la manifestation des signes avant-coureurs d’une situation en état d’ébullition intéressante parce qu’ils expriment une colère saine, légitime, impartiale et prometteuse. L’heure est grave. Notre pays a touché le fond. Le spectacle qu’il offre aussi bien sur le plan national qu’international est déplorable et a dépassé le seuil du ridicule, mais surtout ses scandales nous éclaboussent tous. Personne n’est épargné car nous sommes tous collectivement responsables, même s’il est vrai que le régime politique en place est et demeure seul coupable des actes criminels qui sont quotidiennement posés par lui, au mépris de la décence, de l’intérêt général.
Mais, sur quoi s’appuie ce régime politique pour rester en place? Sur une légalité qui n’en est pas une ou sur une légitimité qu’il n’a pas? Ce régime n’est ni dans la légitimité, ni dans la légalité. Pour parler vrai, ce régime n’a jamais réussi à justifier au bout de 2 ans et demi qu’il était l’émanation de la légitimité et qu’il s’exerçait dans un cadre légal. Donc, ni légitimité, ni légalité.
Alors que reste-t-il? Le bras de fer qu’il engage contre le peuple est une atteinte très grave contre ce peuple. Nous sommes confrontés à des mercenaires à la peau noire qui ont dévoyé la démocratie, manipulé le suffrage du peuple souverain des Comores, perverti les institutions, tronqué la République – ou ce qui en reste –, instrumentalisé l’appareil étatique au profit de leurs intérêts égoïstes, claniques et familiaux. Toute cette mafiocratie s’organise et s’emploie à rêver d’être toujours capable de nous jouer un autre tour de passe-passe en vue de se maintenir au pouvoir et de s’y perpétuer. Les membres de cette mafiocratie sont persuadés qu’encore une fois, nous sommes les dindons de la farce sinistre, toujours incapables de les empêcher de nuire le pays et de nous enterrer vivants. Ils sont convaincus qu’ils vont continuer à malmener notre peuple, déjà à bout des nerfs, et maintenir ainsi le pays la tête dans l’eau jusqu’à son asphyxie totale et définitive. C’est tout simplement une manœuvre criminelle, qu’il convient de dénoncer.
Mais, cette fois-ci, la ligne rouge est franchie. Les criminels ont franchi allègrement le Rubicon. Le moment est donc venu de dire «stop». Stop. Après tout, nous n’avons plus rien à perdre, parce que nous avons tout perdu sauf notre humanité et notre dignité. Et nous n’avons rien à attendre de ces autorités gagnées par une rapacité ravageuse et criminelle.
Nous pouvons toutefois préserver notre dignité et faire en sorte de mieux éviter l’effondrement de notre République, en mettant un terme à sa prise en otage par une bande de voyous à col blanc, des voyous voraces et rapaces, des voyous se nourrissant de notre sang. Il nous faut éviter de passer par la trappe de l’Histoire, et pour ce faire, nous devons maîtriser et dominer le bégaiement du mécanisme du changement; n’oublions pas qu’une goutte est l’essentiel d’une chose et que surtout elle est le commencement d’une autre.
Alors, voilà pourquoi je continue à croire qu’un monde barbare impitoyable et répulsif doit s’éteindre pour laisser émerger un autre monde plus juste, équitable et attractif. Nous devons le faire naître par la loi de la résilience, afin de dépasser le traumatisme profond qui nous affecte. Il nous faut régénérer la société comorienne autour de valeurs profondes et fondamentales: tolérance, laïcité, démocratie participative, bonne gouvernance et solidarité.
Voilà les socles sur lesquels doit se bâtir notre société aujourd’hui et pour les siècles à venir. C’est autour des ces valeurs qu’un nouveau consensus social doit se construire. Il nous appartient de lancer le débat ou plutôt de poursuivre et d’amplifier les échanges dans la plus grande transparence.
Depuis décembre 2010, le monde arabe a entamé son aggiornamento, avec des hauts et des bas, des heurs et des malheurs, des avancées et des reculades. Progressisme et passéisme lutte l’un contre l’autre. Révolution et conservatisme luttent l’un contre l’autre. Cependant, aux Comores, les choses sont restées en l’état. Nous sommes dans l’attente du déclenchement du «printemps arabe»comorien. En 2013, l’infatigable Député Abdoulfatah Saïd Mohamed avait parlé d’«insurrection populaire». Mais, les Comores restent figées dans l’inaction. En même temps, la réflexion est bien là.
Merci donc aux agitateurs d’idées que sont Idriss et Amir, qui ont le grand mérite d’avoir lancé le grand débat sociétal. Que le spectacle continue, pour le bien et pour l’intérêt de notre patrie.
Par Kamal Abdallah
© www.lemohelien.com – Vendredi 10 janvier 2014.