Les Malgaches ont voté dans le calme vendredi pour élire leur président et leurs députés au cours du premier scrutin démocratique...
Les Malgaches ont voté dans le calme vendredi pour élire leur président et leurs députés au cours du premier scrutin démocratique organisé depuis le renversement du président Marc Ravalomanana en 2009, les observateurs indépendants n'ayant pas confirmé les accusations de fraudes des uns et des autres.
Le scrutin s'est déroulé sans incident, selon la Cenit (commission électorale) et des observateurs contactés par l'AFP, selon lesquels la participation ne serait pas très élevée.
"Tout va bien, c'est très calme, on n'a rien qui sorte de l'ordinaire", a résumé Stéphane Mondon, chef de mission des observateurs du Centre Carter.
"Pas de problème, nous n'avons pas eu de rapport faisant état de problèmes. Pour l'instant", a noté la chef de la mission européenne Maria Muniz de Urquiza, venue surveiller le dépouillement des bulletins dans un lycée de la ville haute d'Antananarivo.
"Au premier tour, il y avait des petits incidents, en brousse, mais durant ce deuxième tour, on n'a rien entendu", a constaté de son côté le commandant de la gendarmerie nationale malgache Richard Ravalomanana.
Ni Marc Ravalomanana, l'ex-président déchu exilé depuis plus de quatre ans en Afrique du Sud, ni Andry Rajoelina, l'homme qui l'a renversé en 2009, n'ont pu se présenter à la présidentielle, la communauté internationale craignant des troubles.
Mais ils s'affrontaient par candidats interposés, l'ancien ministre de la Santé Robinson Jean Louis pour l'un, et l'ancien ministre des Finances Hery Rajaonarimampianina pour l'autre, avec l'espoir que ces élections permettront de remettre la Grande Ile dans le droit chemin.
Premières tendances ce week-end
Le scrutin est en effet l'indispensable premier pas qui permettra de sortir de la grave crise politique, économique et sociale dans laquelle Madagascar, mise au ban des nations, est plongée depuis 2009. Plus de neuf habitants sur dix vivent désormais avec moins de 2 dollars par jour, selon la Banque mondiale.
"Cette élection ne va pas résoudre notre crise dans sa totalité, mais c'est pour mettre fin au laxisme qui règne actuellement chez nous", a commenté Judi Miharimitsinjo, venu voter en fin d'après-midi au pied du Palais de la reine d'Antananarivo.
On a évoqué des fraudes dans les deux camps, plus ou moins ouvertement.
"Nous avons déposé (...) une plainte contre X pour suspicion de fraude. Aujourd'hui, on a découvert des bulletins marqués sur la case de Robinson (Jean Louis) vendus 5.000 ariarys (1,70 euro) à Antsirabe et à Antananarivo", a indiqué à l'AFP la responsable de la communication de M. Rajaonarimampianina, Rinah Rakotomanga.
Jeudi soir, le directeur de cabinet de Robinson Jean Louis, Elisé Razaka, avait affirmé que des bulletins de vote précochés en faveur d'Hery Rajaonarimampianina avaient été découverts dans le sud du pays.
Et alors que M. Jean Louis appelait à l'apaisement vendredi matin, sa femme Marcelle évoquait des fraudes ici et là, sans précision.
Mais de même qu'ils n'ont pas eu vent d'incidents, commission électorale et observateurs interrogés par l'AFP n'avaient pas eu de rapports confirmant ces éventuelles fraudes à la fermeture des bureaux.
"A mon avis, il serait difficile de frauder et surtout d'inverser le choix du peuple", a assuré Andry Rajoelina au sortir de l'isoloir.
Les premières tendances de ce second tour devraient se dessiner ce week-end. Faute de sondages, il est difficile de connaître les véritables aspirations des électeurs, qui ont voté à plus de 50% pour des candidats issus du camp Rajoelina au premier tour en octobre.
Mais ces derniers n'ont pas tous appelé à voter pour M. Rajaonarimampianina vendredi, alors que le camp de Marc Ravalomanana s'est rassemblé autour de Robinson Jean Louis, à qui se sont également ralliés quelques transfuges.
Les deux partent d'assez loin, MM. Jean Louis et Rajaonarimampianina ayant réuni respectivement 25,16% et 15,85% en octobre.
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